Avis Manga Glénat : Une touche de bleu – Tomes 1 et 2

Après « 100 jours avant ta mort », on continue avec la nouvelle collection Shojo + à venir ce mercredi chez Glénat et le premier tome de « Une touche de bleu » de Nozomi Suzuki. S’accepter tel qu’on est est l’accroche de ce premier volume qui nous raconte l’histoire de Ruriko, une jeune lycéenne pas comme les autres qui va faire la connaissance de son nouveau professeur M. Kanda, qui souffre lui aussi d’un handicap, mais totalement différent. Ce tome 1 est-il parvenu à nous accrocher ? C’est ce que nous allons voir.

– mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 17 mars 2021 –


Avis Manga Glénat : Une touche de bleu - Tome 1 avis manga lageekroomSynopsis : Ruriko a un naevus d’Ota, une tache de naissance bleutée sur le visage. De nature enjouée, elle sait très bien que cette particularité visuelle ne la définit pas, mais lorsqu’on est lycéenne, il est parfois difficile d’accepter son “défaut” physique… Aussi s’en prend-elle violemment à son professeur lorsqu’elle croit qu’il se moque de son apparence. Mais ce dernier lui avoue qu’il souffre de prosopagnosie, un trouble de la reconnaissance des visages rendant impossible l’identification des visages humains. Ce n’est donc pas une tache, mais une belle aura bleue qu’il voyait sur le visage de la jeune fille… Ce premier tome est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.


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« Lorsque l’idée de faire d’une de mes héroïnes une fille avec une tache sur le visage m’est venue, j’ai appris qu’il existait un trouble du nom de « prosopagnosie ». J’ai alors pensé qu’il serait intéressant de mettre en parallèle les complexes visibles et invisibles ». Ces mots de l’autrice Nozomi Suzuki s’avèrent très pertinents une fois la lecture de ce premier tome achevée. Il est en effet question de complexes dans notre histoire, et c’est Ruriko que l’on découvre dans un premier temps. La jeune fille a un naevus d’Ota, une tache de naissance bleue qui recouvre une partie de son visage. Et malgré son caractère enjoué et sa positivité, Ruriko souffre et s’avère bien plus fragile qu’elle n’en a l’air. Son nouveau professeur souffre quant à lui d’un mal bien différent : la prosopagnosie. Concrètement, il s’agit d’un trouble de la reconnaissance des visages qui rend impossible l’identification des visages humains. M. Kanda est donc obligé de prendre des notes sur ses élèves, sur leurs coiffures ou leurs façons de s’habiller tout en cachant son handicap (même auprès de ses collègues). Mais il n’a rien écrit dans son carnet concernant Ruriko, car il arrive à la distinguer grâce à sa tache, ce qui va forcément vexer la jeune fille. Mais il n’y a pas que ça, et c’est bel et bien le sourire de Ruriko et ce qu’elle dégage qui va toucher son professeur. Ce dernier a du succès auprès de ses élèves, mais également auprès d’une de ses collègues qui l’invite au restaurant à plusieurs reprises. On se rend néanmoins rapidement compte que c’est vers Ruriko qu’il se rapproche, notamment lorsque la lycéenne se blesse durant une compétition sportive. M.Kanda va alors la prendre sous son aile et l’emmener à l’infirmerie, mais Ruriko n’est pas blessée que physiquement…

Là où notre histoire aurait pu se contenter d’une simple romance entre une lycéenne et son professeur, ce premier tome de « Une touche de bleu » va plus loin dans la réflexion. Le mal être lié à la différence et au handicap dont on souffre est mis en avant et traité avec justesse. L’autrice propose quelques flashbacks, montrant ce qu’ont pu vivre aussi bien Ruriko que son professeur à cause de leur différence. Nozomi Suzuki n’a pas pour prétention dans ce premier tome de faire accepter les différences des uns et des autres, mais au moins de les faire comprendre et de nous y intéresser. Que l’on parle de différence physique (la tache bleue de Ruriko) ou du handicap franchement contraignant de son professeur, la souffrance est bien réelle. Nos 2 personnages principaux ont d’ailleurs été en échec scolaire pendant un certain temps, et finissent par se croiser dans le centre qu’ils ont fréquenté. Une coïncidence certes, mais qui va davantage les rapprocher. Bien entendu, le récit n’oublie pas de développer les relations de nos personnages, et c’est le passé de Ruriko qui pourrait bien faire son retour dans le tome suivant. Visuellement, ce premier volume fait le boulot malgré un certain classicisme et quelques visages en retrait. Les expressions restent réussies et parviennent sans mal à nous immerger lors de la lecture. Ce premier tome de « Une touche de bleu » a réussi à nous toucher grâce à ses personnages intéressants et une approche réussie de leurs handicaps. Le tout est parfois classique, aussi bien dans le coup de crayon que dans la romance, mais la relation entre Ruriko et son professeur est déjà accrocheuse et ne demande qu’à être développée. Certains thèmes forts sont abordés avec justesse, comme la différence bien évidemment, mais également le harcèlement scolaire ou l’acceptation de soi. Le bilan est donc positif pour ce premier tome, et il est temps de revenir sur le tome 2, ci-dessous !


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avis manga une touche de bleu tome 2 lageekroom glénatUne touche de bleu – Tome 2 : « Au collège, Ruriko était amoureuse de Tomoya, un garçon de sa classe qui l’avait traumatisée. Quelques années plus tard, il reprend contact avec elle. Ruriko est troublé par ce nouveau Tomoya qu’elle trouve plus adulte, mais elle ne peut pas s’empêcher de penser à son professeur. » Comme nous l’avons précisé dans notre avis sur le premier tome de « Une touche de bleu », les débuts de la série sont vraiment convaincants. Au delà de ne proposer qu’une simple romance maintes fois racontée entre une élève et son professeur, le manga de Nozomi Suzuki propose un vrai fond, le récit étant porté par des personnages intéressants et touchants. Vous l’avez compris, il est question de handicap dans notre histoire, et nous allons revenir sur celui de Ruriko dans un premier temps dans ce tome 2. Cette dernière revoit en effet un ancien camarade de classe, Tomoya, qui l’avait traumatisée en se moquant d’elle, la forçant à quitter son établissement. Le jeune homme avait en effet eu des mots très durs envers Ruriko : « c’est pas elle que je regarde, c’est sa tâche. C’est de la curiosité, un peu comme quand tu vois une crotte de chien au bord de la route ». Des mots qui marquent et qui traumatisent car rappelons le, Ruriko a un naevus d’Ota, une tâche de naissance bleue qui recouvre une partie de son visage. Mais le but de Tomoya, en contactant à nouveau Ruriko, semble sincère : il veut s’excuser du mal qu’il lui a fait et des mots horribles qui sont sortis de sa bouche. Mais le professeur de Ruriko, M. Kanda, est toujours dans les parages et compte bien protéger son élève. Ces derniers se découvrent une nouvelle fois un peu plus dans ce tome 2, même si la collègue de M.Kanda, Madame Shirakawa, lui conseille de ne pas trop se rapprocher de certaines de ses élèves. On sait que la professeure en pince pour M.Kanda et qu’elle compte bien être un maximum auprès de lui.


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La deuxième partie de ce tome se concentre sur le professeur principal et son handicap, le récit revenant même sur son passé douloureux. Il a souffert de harcèlement durant sa jeunesse, culpabilisant même de ne pas être « comme les autres ». Il faut avouer que ses parents n’ont rien fait pour l’aider et le rassurer, et ses vieux démons ressurgissent encore aujourd’hui. Au milieu de la foule, le pauvre M.Kanda va jusqu’à aller faire une crise d’angoisse, complètement perdu face à ces visages qu’il discerne à peine… mis à part celui de Ruriko, qui s’avère au final rassurant pour lui. Ce deuxième tome est toujours aussi accrocheur, et la romance, bien que justement traitée, passe parfois en second plan pour laisser place aux souffrances des personnages. C’est bien écrit et toujours juste, les émotions étant au rendez-vous. On retrouve enfin avec plaisir le coup de crayon de la mangaka et ses visages souvent détaillés, principalement pour les personnages principaux. En revanche, l’idée de ne pas dessiner les visages des autres protagonistes lorsque nous suivons M.Kanda est excellente, et nous fait presque ressentir son handicap, certaines séquences étant clairement oppressantes. Ce tome 2 de « Une touche de bleu » est tout aussi réussi que le premier, et va encore plus loin dans la psychologie des personnages, ce qui n’est pas pour nous déplaire.


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