LA CRITIQUE ASSASSINE : GRAVE, le cannibalisme français

Ca vous est déjà arrivé qu’une personne vous conseille un film, lui même encensé par la critique, et qu’une fois la séance terminée, les seuls mots qui vous viennent sont : WTF, quelle douche froide !


Et bien… Grave a excellé dans ce domaine. Revenons sur le synopsis du film, interdit aux moins de 16 ans. « Dans la famille de Justine tout le monde est vétérinaire et végétarien. À 16 ans, elle est une adolescente surdouée sur le point d’intégrer l’école véto où sa sœur ainée est également élève. Mais, à peine installés, le bizutage commence pour les premières années. On force Justine à manger de la viande crue. C’est la première fois de sa vie. Les conséquences ne se font pas attendre. Justine découvre sa vraie nature. » (synopsis Allociné).

Précisions : cette critique est complètement subjective, n’engage que nous, et représente un avis à chaud après visionnage. On n’a pas kiffé, et on vous explique pourquoi. 



L’idée générale du film était pourtant bonne, et le projet bien parti. On ne vois pas souvent de films français de ce genre, osant des choses, sortant de l’ordinaire, et qui changent des comédies balourdes qu’on voit 10 fois par an. Grave traite du cannibalisme, vu et vécu à travers le parcours d’une adolescente qui se cherche et découvre la vie, le bizutage, et même sa sexualité. On parle bizutage, pratique courante dans les écoles belges (le film est une prod’ franco-belge), mais ça, on n’est pas censé le savoir les gars. Tout comme le fait que Justine ait 16 ans et qu’elle soit surdouée. On le devine, via une scène avec un de ses profs, mais cela reste vague et bien trop vide en explications à notre goût. Du coup, on galère à s’attacher au personnage de Justine, elle est molle, chiante, et on a clairement envie de la secouer et la baffer. On se fout globalement de ce qui peut lui arriver, et ça concerne aussi les autres personnages, creux, mal développés, et qui jouent comme des pieds. Mention spéciale au colloc’ de Justine, dont les dialogues sont d’un néant…

Pourtant, la réalisatrice (Julia Ducournau) tente des choses audacieuses, via des scènes parfois choquantes, et un travail sur la lumière qui rend vraiment bien et donne un certain cachet aux décors. Malheureusement, certaines certaines se voulant choquantes tournent vite au ridicule et au grotesque, et sont vraiment malaisantes et n’ont pas lieu d’exister. On pensera à cette scène ou Justine et sa frangine « pissent debout », celle de l’épilation, ou encore celle où Justine danse devant son miroir, qui n’a aucun sens. Elle se met à danser vulgairement devant son miroir, qu’elle commence à lécher et embrasser de façon dérangeante. On aura beau chercher des métaphores à ces scènes là, c’est compliqué…



Par ou commencer… Justine se découvre un penchant cannibale, mais son évolution est carrément mal mise en scène et son basculement est nanardesque. Beaucoup de scènes tournent au ridicule, mis à part celle ou Justine découvre réellement qui elle est en mangeant le doigt de sa sœur. Chaque scène un peu intéressante est gâchée par des décisions ou réactions débiles des personnages, ça va trop vite et Justine passe en quelques secondes de végétarienne à accro à la bidoche crue. Il y a plein de scènes complètement osef qui n’ont rien à faire là, mis à part pour montrer du cul gratuitement… comme si c’était nécessaire et indispensable à un film pour sa réussite, ou pour « choquer » le public. On peut proposer des scènes prenantes ou encore choquantes sans tomber dans la vulgarité et le gratuit, surtout que la plupart ont déjà été vues ailleurs depuis plusieurs dizaines d’années. Grave n’invente pas grand chose et repompe beaucoup, sans apporter de choses nouvelles ou originales. C’est bien beau de vouloir dire des choses ou de choquer, mais encore faut-il le faire correctement et avec talent.



La réalisatrice introduit pourtant une idée intéressante : celle que le cannibalisme puisse être héréditaire. Justine devient cannibale, comme sa sœur l’est devenue, comme sa mère l’était… du coup on s’est posé une question : pourquoi les parents de Justine la placent dans une école de vétérinaire (alors qu’ils la préservent de la viande et des animaux depuis toujours), là ou elle va être confrontée à des animaux morts et des tripes… C’est clairement débile et incohérent, à moins que quelque chose nous échappe. C’est un peu comme si une famille de curés envoyait leur fils bosser dans un sex shop ! Le film n’explique en plus par grand chose, et on est censé deviner le pourquoi des réactions de certains personnages. C’est chiant et pénible à suivre. On s’interroge vraiment sur toutes les critiques élogieuses des critiques ciné (dont nous ne faisons pas partie bien évidemment hein, restons humbles) dont le film a bénéficié. Est-on réellement obligé d’aimer un film français parce qu’il sort de l’ordinaire ? Doit-on vraiment encenser une œuvre parce qu’elle se veut « différente » et « à contre courant ». Non, vraiment non… Le fond est bon, mais dans la forme, c’est vraiment mal foutu. Vous l’avez compris, Grave ne va pas rester dans nos mémoires, et on préférera vite oublier ces 1h30 perdues. Nous ne vous conseillerons donc pas le film, enfin si : regardez le, et dites nous ce que vous en avez réellement pensé !


Panzer et Nouvia

7 pensées sur “LA CRITIQUE ASSASSINE : GRAVE, le cannibalisme français

  • 15 août 2017 à 13 h 38 min
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    Bonjour,
    Article bien rédigé, rien à redire dessus, mais j’aurai aimé un peu plus de détails et d’anecdotes sur le travail de la réalisatrice, quitte à voir des liens justifiant votre avis.

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  • 15 août 2017 à 16 h 52 min
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    J’ai détesté ce film !
    Creux, personnages insipides et clichés, événements qui s’enchaînent trop vite, sans réel intérêt et acteurs mauvais.
    Et puis choquer pour choquer, sans génie mais avec vulgarité….
    N’est pas réalisateur qui veut.

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    • 16 août 2017 à 16 h 04 min
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      Hahahaha ! Fred touch assassine aussi 😛
      C’est ça.. ‘choquer’ pour choquer..

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  • 16 août 2017 à 13 h 39 min
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    Coucou,
    Hahaha mais ce film… j’avais aimé l’idée mais spécial quand meme, limite genant par moment
    J’adore ta critique lol
    Bisous

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    • 16 août 2017 à 16 h 02 min
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      Merci d’avoir pris le temps de lire et d’écrire un commentaire 🙂 Ca me rassure de ne pas être la seule à penser comme ça !

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  • 17 août 2017 à 10 h 22 min
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    Nanardesque c’est tout à fait le mot qui résume ce film.
    Je suis tout à fait d’accord avec ta critique! En le voyant je me suis dit : WTF! C’est tout? Je trouve que le film survole l’histoire, pleins de questions restent en suspens, c’est pénible.

    Bisous

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    • 17 août 2017 à 12 h 24 min
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      C’est dommage car l’idée de base est bonne et la réalisatrice tente des choses… mais le ridicule prend le pas sur le reste. C’est dommage, il y avait du potentiel, et de plus c’est vraiment bien que ce genre de film puisse voir le jour… Dommage, vraiment dommage, on s’est vraiment forcé à le terminer… Merci pour ton commentaire en tout cas !!

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