TEST : Crash Team Racing Nitro-Fueled : ça dérape sec !

En 1996, Naughty Dog a su créer une licence forte pour la PlayStation avec Crash Bandicoot. Le titre a eu des suites mais c’est la trilogie originale qui reste dans les mémoires. C’est d’autant plus vrai que nous avons eu le droit l’année dernière à la Crash Bandicoot N. Sane Trilogy, une compilation signée Vicarious Visions regroupant les remakes des trois premiers Crash. Du fait de sa popularité, à l’époque de la PlayStation, la licence avait également exploré d’autres horizons, comme le party-game avec le Crash Bash d’Eurocom en 2000 ou encore le jeu de course arcade à bord de karts avec le fameux Crash Team Racing de Naughty Dog. Si nous parlons de ce dernier, c’est parce que Beenox a eu la lourde tâche d’en proposer un remaster deluxe si on peut dire, à tel point que la notion de remake est employée par beaucoup. Pour le meilleur ou pour le pire ?


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Premier point qui frappe forcément, après toutes les pages des contrats de licence et de la politique de confidentialité à accepter une par une, c’est l’aspect visuel. Entre 1999 et 2019, il n’y a pas photo. Beenox a su saisir toute l’ambiance de l’original pour en proposer une nouvelle version qui, en plus de respecter le matériau d’origine, en sublime toutes les parties. La direction artistique est impeccable, les animations sont travaillées, les niveaux fourmillent de détails, le tout est beau, coloré et d’une fluidité à toute épreuve. Il est vrai que nous n’avons pas de 60 FPS, ce qui est d’autant plus dommageable sur les consoles premium (dont la Xbox One X), mais les 30 sont constants. Le level design des circuits n’ayant pas été retouché, on retrouve quelques circuits majoritairement assez plats, avec plus ou moins de reliefs et des grandes courbes, là où d’autres sont plus inspirés. Sans utiliser les dérapages turbo, la vitesse de défilement, bien que constante, paraît basse, atténuant les sensations de vitesse. En revanche, dès lors qu’on utilise le système au maximum ou que l’on passe sur des passages aux virages plus serrés, qu’on se risque à récupérer les raccourcis de l’époque et que l’on passe le plus clair de son temps avec du boost, la sensation de vitesse est tout à fait correcte. Si on oublie ce petit manquement qui est indispensable pour certains et quelques bugs de collisions, il faut reconnaître que les développeurs ont fait de l’excellent travail pour donner une nouvelle jeunesse au titre.

Les personnages de l’univers de Crash Bandicoot sont plus beaux que jamais, les karts sont rutilants, les effets visuels sont agréables, bref, c’est un ravissement pour les mirettes, surtout pour les nostalgiques qui ont encore l’original en tête. Les décors ont tellement gagné en détails que l’on a l’impression d’en redécouvrir la plupart. D’ailleurs, niveau contenu, les développeurs ne se sont pas moqués de nous puisqu’ils ont non seulement intégré le contenu de Crash Team Racing mais également celui de sa suite Crash Nitro Kart, permettant ainsi de bénéficier de base de 32 circuits et de plus d’une vingtaine de personnages. Mieux encore, le suivi du jeu va être assuré gratuitement. A l’heure où sont écrites ces lignes, il a déjà commencé avec le Nitro Tour. Concrètement, celui-ci permet de découvrir la Twilight Tour, un circuit inédit inspiré de l’univers Moyen-Orient de Crash Bandicoot 3, en plus d’intégrer tout un tas de défis à relever in-game pour accumuler des Nitro Points. Ces derniers permettent ainsi de débloquer du contenu supplémentaire, dont des skins et autres éléments cosmétiques pour la personnalisation des karts, en plus d’offrir un nouveau personnage à débloquer, en l’occurrence Tawna. D’autres personnages ont également été ajoutés mais ils sont à récupérer avec les pièces Wumpa qu’on accumule lors de chaque participation à une course, bataille ou autre. Quelques stars vont pointer le bout de leur nez, dont ce cher Spyro.

Petit plus non négligeable, on peut profiter des musiques remasterisées, très agréables, ou opter pour les originales via le menu des options audio. En revanche, tout n’est pas rose, et un point assez important mérite d’être souligné : les chargements. Ceux-ci sont vraiment longuets (raccourcis quand on fait simplement rejouer, ouf !). Pour revenir sur le contenu, CTR Nitro-Fueled reprend le mode Aventure du tout premier CTR. On peut opter pour la version classique, avec personnage imposé, pas de niveau de difficulté, bref comme à l’époque, ou la version Nitro-Fueled. Cette dernière permet à tout moment de changer de personnage (en sachant qu’ils sont de quatre types pour favoriser soit la vitesse, soit l’accélération, soit la maniabilité, soit pour offrir un compromis dit équilibré), de personnaliser le kart et de récupérer moult récompenses, dont des skins, des roues, des châssis, des sets de couleurs ou encore des stickers. A ce propos, notez que le kart personnalisé n’est pas attaché au personnage mais bien au joueur. En d’autres mots, si vous le personnalisez, vous n’influerez pas sur les statistiques et dès que vous changerez de personnage, il prendra simplement la place du précédent dans le même kart. L’aventure prend la forme d’un HUB géant dans lequel on circule pour rejoindre les points d’intérêt.


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Comme par le passé, il faut enchaîner quatre courses et être obligatoirement premier pour pouvoir affronter un boss et ainsi remporter une clé. Ladite clé mène au passage suivant. On répète l’opération jusqu’à affronter Nitros Oxide qui menace de transformer le monde… Le scénario est un simple prétexte pour enchaîner les courses mais ça donne une petite motivation pour continuer. De la motivation, il en faudra… En effet, les années ont passé et à l’heure des IA adaptatives, des marges de progression plus douces et compagnie, CTR tranche en revenant à un système plus brut, plus impitoyable. A part en facile, l’I.A. ne fait pas de cadeau et ce qui reste jouable en normal est à s’arracher les cheveux en difficile. Concrètement, sur bien des courses, on assiste au même schéma, avec un personnage I.A. qui est pressenti pour terminer premier. On recommence X fois la course et on le retrouve quasi toujours à la même place. La seule solution pour qu’il finisse deuxième ? Passer devant. Vous verrez que les courses se jouent parfois à la seconde près, quand vous n’êtes pas obligé de la recommencer parce que vous avez terminé premier… mais ex aequo ! L’IA est redoutable et parfois même pourrait-on dire cheatée. C’est d’autant plus vrai pour les boss qui spamment leurs attaques, parfois à en devenir fou et qui réussissent des remontées spectaculaires demandant d’être vigilant durant toute la course mais de surtout faire preuve d’adresse dans les dernières secondes, voire parfois d’un peu de chance.

Quand on a terminé les courses d’une zone, on peut y retourner pour obtenir les jetons CTR. Pour cela il faut récupérer les lettres C, T et R dans le niveau tout en finissant premier, ce qui incite notamment à exploiter les différents raccourcis. Bien entendu, en plus de cela, on a également les Reliques à récolter, des contre-la-montre au timing serré qui incluent des caisses avec un chiffre permettant de geler le temps durant le laps de temps indiqué par ledit chiffre. Les défis en arènes avec tous les cristaux à collecter sont également de la partie pour un peu plus de diversité, à défaut d’apporter du fun. En somme, c’est comme il y a vingt ans, avec les mêmes qualités et les mêmes défauts. Toujours dans le cadre du contenu, on peut ensuite se diriger vers le mode Arcade pour relever des défis de course, de contre-la-montre, etc., sans parler de la présence des arènes pour les batailles, les gemmes à récolter, les captures de drapeau, les courses au bacon, etc. Encore une fois, on retrouve la diversité de l’époque, ce qui fait plaisir, même si on voit bien que les arènes sont un peu petites. Comme à l’époque toujours, on jouit d’un mode multijoueur en local permettant de faire des coupes de quatre courses, des courses simples, de profiter des arènes (fun à plusieurs), le tout jusqu’à quatre en écran scindé avec une fluidité qui est au rendez-vous.


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Le plus, c’est le portage du mode multijoueur en ligne (jusqu’à huit). On peut ainsi créer un salon, avec quelques paramètres, ou rejoindre une partie via le matchmaking en optant soit pour de la course classique, soit pour une arène. On peut bien sûr voter pour la map à venir. Le matchmaking est un peu longuet, les chargements également mais le tout tient plutôt bien la route désormais, plus qu’à la sortie en tout cas. On n’échappe toutefois pas à quelques déconnexions, des freezes ou des soucis de collisions, de hitboxes ou encore d’équilibrage (un seul humain dans une équipe contre trois dans l’autre), etc. mais c’est loin d’être catastrophique. Reste alors un point à aborder, celui qui devrait diviser les joueurs, à savoir le gameplay. Déjà, lorsqu’on est habitué aux jeux de course actuels, il est surprenant, avec la configuration de base, de ne pas avancer avec RT. Le gameplay n’ayant pas du tout été retouché, on retrouve la configuration de l’époque. On accélère avec A, on freine avec X, on utilise les armes avec B et on peut changer l’apparence de la jauge de turbo avec Y, trois apparences étant à disposition. LB et RB servent toutes deux à sauter mais également à amorcer un dérapage. La subtilité, c’est qu’une fois le dérapage amorcé avec l’une des deux gâchettes, il faut surveiller la jauge de turbo (ou les roues du kart) pour appuyer sur la gâchette opposée pour entamer un turbo. Plus le timing est bon, plus le turbo est puissant. Si vous loupez le coche, en revanche vous perdez en vitesse. Le risque est un peu grand mais il peut s’avérer payant. En prime, on peut enchaîner trois power slides (le nom des dérapages turbo) pour gagner toujours plus en vitesse et même avoir le droit à un ultime turbo.

Il est également possible d’obtenir du turbo en appuyant sur le saut au moment de prendre un tremplin ou une bosse ou encore en passant sur les cases d’accélération au sol. On ajoute à cela des armes assez classiques, dont le boost, l’orbe qui attaque le premier et ceux qui sont entre lui et nous ou encore Aku Aku (ou Uka Uka avec les méchants) pour profiter d’un boost de vitesse et d’une invulnérabilité temporaire. La formule fonctionne bien mais le système des dérapages, aussi technique soit-il, risque de diviser les joueurs. Le premier point, c’est que les dérapages ne s’amorcent pas toujours (faut bien incliner le stick pour compenser ça), la faute au fait que la même touche serve aussi au saut. Du coup on voit parfois notre kart sauter au lieu de déraper. Le deuxième point, c’est que les dérapages sont courts, serrés et en ligne droite, ce qui demande de le lancer juste avant la courbe en extérieur pour déraper vers l’intérieur du virage et sortir en extérieur. Pour certains, ce ne sera pas naturel. La différence se fera sûrement entre les joueurs plus jeunes qui découvriront le système maintenant, pointant du doigt le poids des années, là où les nostalgiques retrouveront vite leurs marques et en profiteront simplement. Il n’empêche que la possibilité de faire un petit mapping des boutons n’aurait pas été de refus, et ce malgré la présence d’une configuration alternative avec l’accélération sur RT mais le frein restant sur les boutons de façade…


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TEST : Crash Team Racing Nitro-Fueled : ça dérape sec ! blog gaming jeux video lageekroomL’avis perso de Vincent : La corde nostalgique vibre forcément et je ne peux cacher mon plaisir à y jouer. Beenox a fait de l’excellent travail sur tout l’aspect visuel et, même si je regrette l’absence d’un mode à 60 FPS sur ma One X au moins, je dois reconnaître que les 30 FPS constants, avec tous les efforts pour passer le plus clair du temps de la course avec un turbo, restent tout à fait acceptables. Même si je trouvais CTR excellent à l’époque, je ne peux nier qu’il avait des défauts. Ces défauts se retrouvent dans cette version puisque les développeurs ont laissé le gameplay dans son jus. Pour certains, ces défauts seront accentués du fait des années qui se sont écoulées et de tous les jeux de kart déjà sortis qui ont apporté leur petit truc chacun. Toutefois, je trouve toujours à CTR une identité propre, un système de dérapage qu’on aime ou non mais que je trouve technique. Le contenu est conséquent, grâce aux éléments provenant de Crash Nitro Kart en bonus, et le suivi est gratuit et s’annonce pas mal du tout. Reste qu’à 39.99€ en prix officiel, ça me paraît un poil cher… Mais quasiment tous les revendeurs le proposent à 29,99€ depuis un bon bout de temps. Le tarif est alors plus raisonnable pour profiter de tous les avantages de ce remaster deluxe. Dommage que le multijoueur en ligne n’ait pas été plus peaufiné, que l’image n’ait pas été retravaillée et que des ajustements n’aient pas été faits au niveau du gameplay.



Crash Team Racing n’était pas parfait en 1999 et il ne l’est toujours pas en 2019, les développeurs ayant surtout assuré la modernisation de toute la partie visuelle et sonore. Avec Nitro-Fueled, CTR est superbe. Il respire la vie, c’est coloré, les animations sont très agréables et c’est beau. En bref, il passe clairement pour un titre de notre génération actuelle. Le choc générationnel survient surtout quand on fait face aux chargements ou au gameplay qui n’a pas bougé d’un iota en vingt ans. Du coup, c’est là que les joueurs pourraient se diviser. Il y aura les nostalgiques, comme nous, qui tomberont assurément sous le charme de ce remaster de qualité, même s’ils pesteront contre l’absence du 60 FPS (mais le 30 est stable), sur les quelques couacs du jeu en ligne et sur les quelques défauts de l’époque (comme la collecte des gemmes en arène qui n’est pas bien fun en solo). Mais ce n’est rien de méchant, rien qui n’entache le plaisir en tout cas. Puis il y aura les nouveaux venus et/ou les plus jeunes, qui tomberont assurément sous le charme des visuels mais qui se confronteront durement au gameplay, qui lui a bien 20 ans. Il est toujours efficace et technique, certes, mais il demande de la précision, de la patience et l’IA, totalement impitoyable, en plus des boss cheatés, n’aidera pas. Il faut persévérer mais les victoires n’en sont que plus gratifiantes.


Les +

 Beau comme un camion
 La direction artistique
 Les qualités de l’époque
 Les animations, les textures
 Bande-son originale et remasterisée
 Un gameplay d’époque technique
 Contenu de CTR et CNK
 Le multi en local !
 Multi en ligne fun
 30 FPS stable
 32 pistes agréables
 Un suivi gratuit sympa
 Oui à 29,99€ chez les revendeurs…

Les – 

 Un peu cher à 39,99€ sur le Store
 Pas de 60FPS, même pas sur One X
 Multi en ligne à peaufiner
 L’I.A., impitoyable
 Chargements longuets
 Pas de mapping des touches
 Les défauts de l’époque
 Personnalisation accessoire


Test rédigé par Vincent P. (lien vers l’article original) – Lageekroom

Une pensée sur “TEST : Crash Team Racing Nitro-Fueled : ça dérape sec !

  • 15 août 2019 à 13 h 09 min
    Permalink

    Très bon article pour un très très bon jeu.
    J’ai fais un petit outil pour acheter les jeux rétro de nos enfances aux meilleurs prix en regardant leur cote réel sur le marché.
    Hésitez pas a faire un tour pour me dire se que vous en pensez.

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