TEST : Monark, un J-RPG dans la veine de Shin Megami Tensei ?

Lorsque l’éditeur NIS America annonce un nouveau J-RPG, on ne peut qu’être intrigué par le projet. Mais lorsque l’on apprend que derrière cette nouvelle licence se cachent d’anciens développeurs de la saga Shin Megami Tensei, la hype monte à nouveau d’un cran. Nous avons eu la chance de recevoir un exemplaire du jeu dans sa version PlayStation 5 (le jeu est également disponible sur Nintendo Switch et PS4), et il est temps de voir si le résultat est à la hauteur de nos attentes. 


TEST : Monark, un J-RPG dans la veine de Shin Megami Tensei ?Monark a des atouts à faire valoir, surtout si on aime le genre et des sagas comme Shin Megami Tensei ou Persona. Mais il faut avouer qu’il sort dans une période très chargée en nouveautés, et qu’il aura bien du mal à se faire une place. Intégralement en anglais (aucun sous-titre fr à l’horizon), avec un niveau demandé assez élevé, Monark fait également beaucoup penser à The Caligula Effect, avec ses étudiants en proie à des menaces bien flippantes venues d’un autre monde.


TEST : Monark, un J-RPG dans la veine de Shin Megami Tensei ?


« Votre monde est plongé dans la folie lorsqu’une mystérieuse brume mortelle entoure Shin Mikado Academy. Dans le but de sauver vos amis, vous entrez dans l’Otherworld, une dimension alternative remplie de démons. A l’intérieur de ce royaume énigmatique, vous devrez apprendre à exploiter votre Pouvoir de Vanité afin de conjurer un bataillon de Fiends, dont le pouvoir provient de l’Ego de leur maître ». Voilà pour le pitch de départ, qui semble forcément un peu obscur de prime abord, mais qui va rapidement se développer après le prologue. Ce dernier permet de commencer à maîtriser un système de combat vraiment accrocheur, qui sera une des forces du titre. L’ambiance est assez étrange à votre arrivée à l’académie, entre les étudiants perturbés, les adultes au comportement suspect, cette fameuse dimension alternative menaçante et une peluche en forme de lapin du nom de Vanitas, qui apparait et nous propose de passer un pacte avec lui afin de survivre. Oui, c’est un peu perché tout ça, et il ne faudra pas perdre de vue votre objectif principal : combattre les sept « Pactbearers », à l’origine des problèmes de l’académie. Les 7 péchés capitaux sont au cœur du récit.


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Un récit au final assez accrocheur, mais qui va souffrir d’un gros défaut : les dialogues trainent beaucoup trop en longueur. Ca parle beaucoup, tout le temps et souvent pour ne rien dire, et comme le niveau d’anglais demandé est assez élevé, certains vont avoir le cerveau en ébullition. Parfois, on ne joue quasi pas, on avance de quelques pas, et on débloque un nouveau dialogue ou une cinématique. Certes, il faut que les personnages fassent connaissance et se développent (on se retrouve au départ aux côtés de Nozomi Hinata du conseil des élèves, Chiyo Aikawa notre petite sœur et le docteur Hasegawa Kakeru), mais c’est beaucoup trop bavard. Et c’est vraiment dommage, car Monark a pas mal de bonnes idées de mise en scène, et son scénario monte en puissance après quelques heures de jeu, avec quelques rebondissements à la clé. Mais de nombreux joueurs n’auront peut-être pas le courage d’aller jusque là.

Heureusement, le système de combat rattrape le tout et dynamise l’ensemble. Votre personnage devra développer son Ego, en fonction de vos actions et des combats, le tout via différents arbres de compétence en lien une nouvelle fois avec les sept péchés capitaux. Accumuler de l’expérience (des spirits) pour acheter des améliorations sera capital, le jeu étant particulièrement difficile, même en mode facile ! Les combats s’avèrent plus stratégiques qu’ils n’en ont l’air, et le déplacement de vos héros sera très important. On ne frappe pas à tous les coups dans Monark, et lorsque c’est votre tour, il est parfois plus judicieux de se déplacer à un emplacement stratégique que d’attaquer bêtement en frontal. Il faut donc bien calculer son coup, en fonction des mouvements des ennemis et de vos alliés, leur proximité permettant de débloquer des coups bonus. Attaque, défense, magie, attaques spéciales, tout y est pour se la donner et espérer vaincre des ennemis de plus en plus puissants. Il ne faudra également pas négliger le fait de « passer son tour », préférant par exemple se soigner pour éviter une mort brutale lorsque l’ennemi a la main. Il sera enfin possible de personnaliser l’apparence et les capacités des Fiends que vous débloquerez au cours de votre aventure, et d’en prendre le contrôle. Une idée intéressante, qui donne encore plus envie d’améliorer son équipe.


TEST : Monark, un J-RPG dans la veine de Shin Megami Tensei ?


De retour à l’académie, on pourra discuter avec les différents PNJ (élèves comme professeurs), dénicher des informations sur les démons à affronter, et naviguer dans son smartphone, qui représente votre interface. C’est assez bien fichu, et il faudra ajouter à tout ça des zones envahies par la brume. Comme dans The Mist, la brume est angoissante, et les élèves y perdent tout doucement les pédales. L’ambiance est une nouvelle fois très réussie, et une certaine folie est au rendez-vous, au sens propre comme au sens figuré. En effet, votre personnage a une jauge de folie. Arrivée à son maximum, direction l’infirmerie ! Il est possible de revenir en arrière pour anticiper cette triste fin, mais bonjour les allers-retours. Quoi qu’il en soit, cette folie permet d’augmenter sa puissance et de débloquer de nouveaux coups. Il faudra donc trouver le juste milieu, le jeu étant, on le répète, assez difficile.

Concernant la partie visuelle, on est clairement face à un jeu PS3. On sait que les budgets des jeux de l’éditeur sont souvent limités, mais les animations raides et les visages peu expressifs gâchent un peu la fête. C’est dommage, car le chara design fait le job, tout comme les différents costumes. Dans l’Otherworld, nos héros utilisent des tenues spéciales vraiment classes, et la direction artistique est une belle réussite. Globalement, l’ensemble est propre et fluide, certains effets visuels sont jolis, mais l’ensemble reste souvent basique. La bande-son est plutôt bonne, malgré des pistes qui se répètent un peu et des bruitages pas toujours très inspirés.



Monark propose un chouette système de combat (qui se rapproche du tactical-RPG), un récit qui tente des choses et aborde des thèmes forts, et une ambiance réussie. La folie des étudiants nous guette, mais c’est la longueur des dialogues, la difficulté et le niveau d’anglais requis qui pourraient faire fuir le joueur de passage. Monark est un jeu de niche, clairement, mais il aurait mérité un rythme plus soutenu et des personnages davantage attachants. C’est dommage, car les bonnes idées sont là (la brume et la folie de notre personnage), les combats ressemblent à une partie d’échec, et des rebondissements sont à prévoir. Mais les défauts prennent souvent le pas, et avant de vous lancer dans le jeu, il faut bien avoir conscience de sa répétitivité et de sa technique old-school. 


Les +

  • ambiance excellente
  • système de combat riche et intelligent
  • le design des ennemis
  • une soundtrack globalement bonne
  • scénario qui monte en puissance
  • les thèmes abordés
  • le système de brume et de folie
  • bonne durée de vie

Les – 

  • visuellement en retard
  • animations raides
  • dialogues bien trop longs, problèmes de rythme
  • pas de sous-titres français, attention
  • une difficulté qui pourra s’avérer décourageante

Lageekroom

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