TEST : Ori and the Blind Forest, que vaut le portage Nintendo Switch ?

En 2019, une mouche a piqué Microsoft qui a décidé de profiter de l’énorme parc des Nintendo Switch pour faire découvrir quelques-uns de ses titres. Les deux géants ont ainsi passé un partenariat pour faire débarquer entre 2019 et 2020 Cuphead, New Super Lucky’s Tale et Ori and the Will of the Wisps sur la dernière-née de la firme nippone. Comme il était étrange d’offrir aux joueurs Nintendo le deuxième opus de la licence Ori sans lui permettre de goûter au premier, Microsoft a fait un dernier partenariat pour porter la Definitive Edition d’Ori and the Blind Forest sur la Switch. Cela tombe bien, c’est de cette dernière dont nous voulions vous parler.


TEST : Ori and the Blind Forest, que vaut le portage Nintendo Switch ? avis blog lageekroomVéritable succès critique de 2015, aussi bien sur PC que sur Xbox One, Ori and the Blind Forest a eu le droit l’année suivante à une Definitive Edition ajoutant entre autres deux zones inédites, deux compétences supplémentaires et un mode Cinéma permettant de visionner les cinématiques, des vidéos des coulisses, les vidéos promotionnelles et quelques artworks, sans parler de la possibilité de changer la difficulté, du moins pour les combats, celle des phases de plateforme n’ayant pas été retouchée. Le portage de la version Nintendo Switch reprend donc exactement tout le contenu original enrichi par celui de l’édition définitive, le tout pour 19,99€ en digital. Le prix est donc honnête même si on peut actuellement trouver le jeu à 4,99€ sur le Xbox Store (là, la différence de prix fait tiquer). Qu’on se le dise, si vous avez déjà fait le jeu sur PC ou Xbox One, alors vous avez déjà goûté à l’expérience la plus optimale du titre. Le seul intérêt serait de refaire le jeu en mode nomade sur la Switch, ce qui veut dire que ledit intérêt est fortement limité, si ce n’est pas nul tant le mode nomade devient parfois délicat une fois que l’on passe le premier quart de l’aventure. En effet, les joycons ne sont clairement pas réputés pour leur précision.


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Cela étant, la surprise est bonne en démarrant le jeu en mode nomade, le début de l’aventure étant relativement précis. Seulement voilà, ce Metroidvania corse ses phases de plateforme au fil de la progression et dès lors que l’on arrive au Repaire de Gumo, on sent que la précision des joycons commence parfois à tutoyer ses limites. Mieux vaut alors opter pour le mode docké avec la manette Pro pour en profiter dans de meilleures conditions… Ou rester avec le plaisir du mode portable et se retrouver à être parfois un peu frustré à devoir recommencer un passage plus que ce qu’il ne faudrait (le jeu offrant une bonne dose de die and retry, la mort est inhérente au titre, surtout lors du premier run). Pour que ce soit bien clair, les imprécisions ne viennent pas du jeu mais bien du matériel lié à la Nintendo Switch. Certaines phases de plateforme et certains combats sont particulièrement millimétrés. S’ils demandent bien de mourir et de recommencer, jusqu’à parfois apprendre un enchaînement de sauts et/ou attaques par cœur, ces passages restent parfaitement calibrés pour procurer un vrai sentiment de fierté une fois qu’on les passe. Disons qu’avec les joycons, la frustration sera plus grande ou alors ce sera le sentiment de fierté qui sera accru. C’est loin d’être injouable, loin de là, mais ils n’offrent pas la même précision qu’une manette Pro et encore moins celle d’une manette Xbox One.

Pour le reste, il n’y a quasiment rien à reprocher à ce portage qui a été soigné. Le jeu reste magnifique sur la Switch, même en 720p en mode nomade, malgré un poil plus de pixellisation ou de flou au niveau des arrière-plans. Cela n’enlève rien à la magie de la direction artistique, aux couleurs et à ce monde si vivant qui respire la mélancolie, le tout étant accompagné de superbes musiques qui siéent parfaitement à l’action. La version dockée profite d’une résolution supérieure pour un confort un peu plus agréable même si, comme d’habitude, on perd un peu la magie de pouvoir y jouer partout avec nous. Enfin, si on note bien quelques légers ralentissements à quelques rares occasions, on ne peut pas vraiment le reprocher à cette version Switch puisque ce sont peu ou prou les mêmes que ceux présents sur les autres versions. En bref, le portage est vraiment très propre et Ori and the Blind Forest ne perd rien de sa superbe sur Nintendo Switch.


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Enfin, comme nous pensons à ceux qui sortiraient d’une grotte après avoir hiberné pendant plus de cinq ans, nous tenons à rappeler qu’Ori and the Blind Forest est un Metroidvania dans lequel on incarne Ori, un petit être au charme fou qui doit sauver l’Arbre des Esprits de la forêt de Nibel. Bien entendu, ce qui frappe en premier, c’est la direction artistique. Le jeu ressemble à une toile de Maître vivante grâce à de multiples animations, des couleurs parfaitement choisies et une vision artistique à tomber. Les musiques apportent la dose de nostalgie et de mélancolie qu’il faut, tout en incorporant des notes plus joyeuses ou inquiétantes selon la situation. Le gameplay est très classique, avec un personnage qui gagne diverses aptitudes au fil de la progression et un arbre de compétences optionnel qui permet d’accroître les capacités passives en attaque, défense et « énergie ». Pour autant, le gameplay est parfaitement calibré, servi par un level design de qualité.

On apprend à grimper sur les murs, à faire un double saut, à se servir des projectiles ennemis comme tremplins, etc. Certes, les attaques des ennemis ne sont pas toujours d’une grande lisibilité, parfois noyées dans les autres effets visuels, mais lorsqu’on connaît les patterns simplistes de chaque ennemi, on anticipe plus facilement. Cela n’empêche pas de se faire happer par cette aventure aussi poétique que touchante, et ce malgré un nombre restreint de cinématiques et un scénario plus esquissé qu’autre chose (et c’est loin d’être un reproche dans ce contexte), et d’en sortir environ 10H30 plus tard avec le cœur emplit de certains émotions. Même si certains abandonneront devant quelques passages plus corsés, il faut avouer que la possibilité de sacrifier un peu d’énergie pour créer à tout moment ou presque son point de sauvegarde enlève une grande part de frustration. On peut passer à côté, on peut être rebuté par le côté die and retry mais il est difficile de lui enlever ses qualités tant tout ou presque y est maîtrisé.



Ori and the Blind Forest est un jeu magnifique, poétique et parfaitement calibré qui se paie un portage d’excellente facture. Sur Nintendo Switch, il ne perd pas de sa superbe, et ce même si des concessions techniques ont dû être faites pour le mode nomade. Il tourne parfaitement bien, affichant simplement quelques légers ralentissements provenant des versions d’origine. Pour le reste, on trouve une expérience préservée qui séduira à coup sûr bon nombre de joueurs. Pour éviter toute frustration, non pas liée au jeu mais bien à l’imprécision des joycons, nous ne pouvons que vous encourager à profiter du titre en mode docké avec le Pad Pro, ou au moins à jongler entre les deux modes pour passer les phases de plateforme les plus délicates avec ladite manette. Cela étant dit, il n’y a pas grand-chose de plus à lui reprocher que les quelques éléments notifiés pour plus ou moins pinailler. Ori and the Blind Forest est et restera une aventure magnifique et touchante de laquelle on ressort avec au moins un pincement au cœur. Franchement, il ne faut pas hésiter à se lancer dans cette version Switch de qualité, à moins d’être allergique aux Metroidvania et/ou aux jeux de type die and retry… Ou alors d’avoir un PC et une Xbox One pour une expérience plus optimale à moindre coût.


Les +

  • L’expérience Ori and the Blind Forest Definitive Edition sur Switch
  •  Un portage de qualité
  •  Un jeu toujours aussi magnifique
  •  Une bande-son envoûtante
  •  Une histoire touchante
  • Le gameplay préservé avec la Manette Pro…
  •  Qui assure un jeu exigeant mais pas frustrant
  •  19,99€, c’est très honnête
  •  La beauté du mode nomade…

Les –

  • Entachée par l’imprécision des joycons
  •  Les mêmes ralentissements que sur les autres versions
  •  Certaines attaques ennemies qui manquent de lisibilité
  •  Tout le monde n’accrochera pas au côté die and retry

Test rédigé par Vincent – Lageekroom

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