TEST : Resident Evil Village, l’horreur à son meilleur niveau ?

Ethan Winters est de retour. Après un Resident Evil 6 plus proche de la série Z qui fait bien délirer entre potes que du véritable jeu d’horreur, la série de Capcom a su proposer une expérience nouvelle et accrocheuse avec Resident Evil 7 et sa vue à la première personne. Un changement de cap, comme la série en a désormais l’habitude, qui a plu à certains et déplu à d’autres, mais le succès a été au rendez-vous. Resident Evil Village lui emboite donc le pas, après une campagne marketing assez balèze et plusieurs démos pour nous mettre dans le bain. Le retour d’Ethan est-il réussi ? C’est ce que nous allons voir !


test review resident evil village blog jeux video gaming lageekroom capcomBien qu’elle ait connu des hauts et des bas, la saga Resident Evil a toujours su se renouveler et prendre des risques. De nombreux opus ont connu un développement tumultueux, certains jeux ayant été repensés à plusieurs reprises (Resident Evil 4) et d’autres carrément annulés quasi au dernier moment (le mythique Resident Evil 1.5). D’ailleurs, pour tout connaître de la saga, nous vous encourageons à découvrir l’ouvrage « Génération Resident Evil » de Bruno Rocca, que nous vous avons présenté sur le blog à cette adresse. De notre côté, c’est en 1997 que nous avons découvert le tout premier opus sur Sega Saturn, une énorme claque à l’époque. Les angles de caméra précalculés faisaient leur effet, permettant d’amplifier le sentiment d’angoisse et de procurer de vrais moments de terreur. L’arrivée de Code Veronica fut également un tournant pour la série, avec ses décors entièrement en 3D. Puis vint Resident Evil 4 et sa caméra à l’épaule, qui redistribua complètement les cartes, l’abus d’action étant atteint avec un Resident Evil 6 que nous avons bien eu du mal à apprécier à sa sortie à cause de son côté « too much ». Nouvel opus et nouvelle orientation en 2017 avec la sortie de Resident Evil 7 et sa vue à la première personne. Un épisode que nous avons adoré et joué du début à la fin avec le PlayStation VR. Mais il ne sera plus question de VR avec ce nouvel épisode (en tout cas, pas pour le moment), bien que Resident Evil Village conserve le gameplay de son prédécesseur, avec une vue FPS et le retour d’Ethan Winters.


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On l’attendait de pied ferme ce Resident Evil Village, les trailers étant aussi intrigants qu’excitants. Avec la mise en avant d’un bestiaire varié et tout nouveau pour la saga (lycans, vampires et d’autres surprises) et de personnages déjà charismatiques comme Lady Dimitrescu et ses filles, sans oublier le retour de Chris Redfield, on peut dire que la hype était au rendez-vous ces derniers mois ! Concernant le scénario, nous éviterons de vous en dévoiler davantage, mais sachez que le prologue va vous mettre rapidement dans le bain, et que votre arrivée dans le fameux village sera le point de départ d’une aventure que nous avons terminé, lors de notre premier run, en 7h50 en mode normal. Si vous aimez un minimum le challenge, nous vous conseillons d’augmenter d’emblée le niveau de difficulté ! Ceci étant dit, il est temps de voir si cet opus a su nous procurer le frisson, le peur, le malaise… comme ont réussi à le faire certains épisodes cultes. Disons le tout de suite, ce Resident Evil Village ne fait pas spécialement peur, à quelques jumpscares près, mais cela ne l’empêche pas de proposer une excellente ambiance. Une atmosphère accrocheuse, qui rappelle parfois les premières heures de Resident Evil 4, et la découverte du village, des premières maisons et des premiers ennemis est vraiment accrocheur. Considérez ce village comme la partie ouverte du jeu, une sorte de Hub de grande taille dans lequel vous vivrez quelques événements importants, sans oublier des quêtes secondaires comme des coffres à découvrir. Et c’est depuis ce village que vous vous rendrez dans les différents lieux importants du jeu, avec à la clé un boss bien classe à affronter.


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C’est le fameux château de Lady Dimitrescu qui sera le premier lieu à atteindre. Et une nouvelle fois, l’ambiance est au rendez-vous ! Visuellement sublime et bourré de détails, le château et ses différentes pièces sont un vrai régal à découvrir, sans parler de l’accueil plutôt « sanglant » des propriétaires des lieux. On retrouve quelques énigmes, pas bien difficiles, des gunfights dans la lignée de Resident Evil 7, et une progression qui se fait de manière fluide. Rien de bien original certes, mais la formule fonctionne bien, et on ne voit pas passer les 3 à 4h nécessaires pour voir le bout de cette première partie du jeu. Certaines séquences sont presque éprouvantes pour le joueur, et Ethan en prend souvent plein la poire. La course-poursuite entre Ethan et Lady Dimitrescu vous tiendra en haleine, elle qui vous colle aux basques tout autant qu’un Mister X dans Resident Evil 2 Remake. Une fois la partie dans le château terminée, Ethan devra découvrir d’autres lieux pour continuer sa quête, le tout proposant une certaine variété. Resident Evil Village semble en effet piocher çà et là ses influences, et un environnement rappellera fortement Metro Exodus tandis qu’un autre reprendra les codes des jeux d’horreur narratifs comme Visage ou Layers of Fear. Le passage dans la maison Beneviento est assez saisissant et manie avec perfection les codes de l’horreur que l’on retrouve dans les jeux récents du genre, avec un bel hommage à un Silent Hills P.T. disparu bien trop tôt. Ce niveau est d’ailleurs trop court à nos yeux et aurait mérité d’être encore plus développé, avec ses poupées bien stressantes (sans doute la séquence la plus flippante du jeu). C’est peut-être le niveau dans l’usine qui s’est avéré le moins convaincant, faisant bien souvent penser à Doom 3 mais en plus ennuyeux. Il faut dire que le château place la barre haute d’emblée, et que la suite peut parfois sembler expédiée.


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Resident Evil Village vous fait donc rencontrer tout un tas de personnages aussi perchés qu’atypiques, et propose un scénario mystérieux qui saura vous donner quelques réponses satisfaisantes. L’action est au rendez-vous, avec des gunfights parfois nerveux et un armement que l’on peut améliorer auprès du Duc, le marchand de notre histoire (un personnage très mystérieux lui aussi). Ce dernier propose pas mal de matos et d’améliorations dans sa roulote, histoire de booster les performances de vos flingues (fusil, sniper, magnum, lance-roquettes, couteau), d’acheter des soins ou des munitions (il est également possible d’en fabriquer avec le bon loot), d’augmenter la capacité de son inventaire ou de cuisiner. Pour qu’il vous prépare de bons petits plats, il faudra chasser et courir après des chèvres, des poulets ou encore des poissons. Ces améliorations concernent par exemple votre jauge de vie ou votre protection en cas d’attaque (Ethan utilise ses bras) et s’avèrent permanentes. Toutes ces possibilités sont sympathiques et poussent le joueur à fouiller un peu partout à la recherche d’objets à revendre au Duc. Certains ennemis spéciaux lâchent également des trophées que vous pourrez revendre. On le répète, le bestiaire de cet opus est vraiment complet, tout l’inverse du 7 et ses 3 ennemis (hors boss) à tout casser…  Côté gameplay, on retrouve donc les bases posées par Resident Evil 7. Nous savons que cette vue FPS n’a pas plu à tous les joueurs, mais elle est de retour et reste à nos yeux efficace. Après les remakes de Resident Evil 2 et 3, un peu de changement ne fait pas de mal. Attention toutefois, Ethan Winters n’est pas le Doom Slayer, alors ne comptez pas sauter, dasher ou encore viser avec dynamisme. Le gameplay est en effet assez lourd, ce qui est parfois pénible lorsque l’on se fait courser par un ennemi un peu speed. La visée pose également quelques soucis et s’avère lourde, créant un manque de précision. La frustration est donc souvent de mise, surtout que les ennemis ne se laissent pas faire et tapent des petites esquives. Cette lourdeur des contrôles rend donc le personnage plus vulnérable certes, mais c’est parfois pénible à gérer. Le plaisir d’aller botter les fesses que chaque chef de clan (jusqu’à la fameuse Miranda qui tire les ficelles) est toutefois bien présent. Resident Evil Village va parfois un peu loin dans le délire, s’inspire presque sans vergogne de nombreux jeux et films du genre, mais le résultat accroche, passionne, énerve ou frustre parfois, mais ne laisse pas indifférent !


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Visuellement, il faut le dire : nous avons pris une petite claque. Nous avons eu la chance de recevoir une version physique PS4 du jeu, immédiatement installée et mise à jour sur notre PS5. L’upgrade vers la nouvelle console de Sony est gratuit, et nous avons été émerveillés à de nombreux moments face aux incroyables et très nombreux détails visuels. Le château reste la pièce maîtresse du travail d’orfèvre réalisé par les développeurs de Capcom, mais la séquence horrifique dans la maison Beneviento n’est pas en reste, tout comme le niveau au bord du lac… Difficile de vous en dire plus sans gâcher les surprises ! L’ensemble tourne comme une horloge avec un frame rate qui ne bronche jamais et un ray tracing qui fait le taf. Reflets au sol, sur de nombreux éléments du décor (verres, assiettes), textures des matières ultra détaillées (bois, laine, marbre), particules, brume, coucher de soleil magnifique, éléments organiques, poils des lycans, peau des personnages : le résultat est souvent incroyable. Seuls les extérieurs sont parfois un ton en dessous, mais rien de bien grave. La sensation de jouer à un jeu new-gen est bien là ! Côté sonore, la version française est vraiment qualitative (malgré la voix d’Ethan, avec laquelle nous avons un peu plus de mal) et le sound design excellent. Portes qui grincent, grognements, cris, tout y est pour immerger au maximum, même si les musiques restent à nos yeux moins marquantes que dans la toute première trilogie. On reviendra pour finir sur la durée de vie. Comme nous le disions précédemment, nous avons terminé le jeu en 7h50 en mode normal. Cela semble court, mais le jeu propose une certaine rejouabilité, avec des secrets à découvrir, des armes spéciales à débloquer, et l’aspect « speed run » si cher à certains joueurs. Un trophée demande d’ailleurs de terminer le jeu en moins de 3h ! Les joueurs souhaitant tout faire en auront pour leur argent.


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Resident Evil Village a été une excellente expérience de notre côté, et ce nouvel épisode reprend parfaitement la formule de l’opus précédent avec davantage de générosité. Même si nous restons sur notre faim concernant certains passages du jeu, qui auraient mérité d’être plus développés, le plaisir de parcourir le château, les alentours du lac et bien entendu le village est bien là ! Malgré un gameplay un peu lourd et une visée par toujours précise, le jeu est accrocheur, et l’histoire d’Ethan réserve même quelques surprises. On regrettera que ce personnage manque de charisme, et que ses décisions souvent stupides (et illogiques) sortent un peu du récit. C’est en tout cas superbe visuellement, violent comme il faut, un peu perché parfois (les boss sont excellents), et certaines séquences devraient vous rester en mémoire. Resident Evil Village fait plus souvent sursauter qu’il ne fait réellement peur, mais il s’avère efficace et fait les choses bien. Les inspirations au cinéma et aux jeux vidéo sont nombreuses, mais on ne tombe pas dans l’indigestion avec un rythme bien géré. Différent des autres opus de la saga, ce Resident Evil Village a des atouts à faire valoir, et saura sans mal trouver son public !


Les +

  • ambiance excellente
  • un peu de RE4 par ci, un peu de RE7 par là
  • les premiers pas dans le village, immersifs
  • le château de Lady Dimitrescu, superbe
  • des personnages atypiques, aussi variés que perchés
  • souvent superbe visuellement, et toujours fluide
  • narration classique mais efficace
  • quelques séquences vraiment stressantes
  • notamment celle, ultra immersive, dans la maison Beneviento
  • des jumpscares bien placés
  • le mode Mercenaires
  • le Duc et sa boutique
  • VF réussie
  • la rejouabilité
  • quelques gunfights percutants…

Les –

  • … même si la visée fait des siennes
  • gameplay un peu lourd
  • très semblable à RE7 dans sa progression
  • des invraisemblances qui sortent parfois du récit
  • L’IA pas folichonne
  • le personnage d’Ethan, qui manque de charisme
  • la séquence dans l’usine d’Heinsenberg, moins intéressante
  • certains boss trop vite expédiés
  • court en ligne droite

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