TEST : Titeuf Mega Party, un remaster qui a séché les cours ?

Que l’on aime ou non l’univers de Titeuf, créé en 1993 par Zep (Philippe Chappuis de son vrai nom), il faut bien reconnaître qu’il est difficile de passer à côté de ce cher bambin à la mèche blonde. En trentenaires que nous sommes, nous avons grandi avec les BD, découvrant les relations amoureuses et autres liens sociaux de la cour de l’école en faisant le parallèle avec notre vie réelle, avant de regarder la série animée et le film de 2011. Certaines expressions fusaient à la récréation, dont les célèbres « tchô », « c’est pô juste », « c’est super mega kill », « t’es fêlé du bocal », « espèce de momo sexuel » et autres expressions à bases de « zizi » et de « slip ». Après une pause de huit ans, le dernier opus en date étant Titeuf, le film (sorti sur PC, Nintendo DS et Nintendo Wii), Titeuf revient dans une adaptation vidéoludique… Reste à voir si ce Titeuf Mega Party, portage du Titeuf Mega Compet de 2004 (sorti sur PC, GBA et PS2), est à la hauteur…


TEST : Titeuf Mega Party, un remaster qui a séché les cours ? blog jeux video gaming lageekroomDes adaptations de l’univers de Titeuf en jeux vidéo, nous en avons eu quelques unes, dont un bon nombre sur Nintendo DS, les premières ayant vu le jour sur Game Boy Color et Game Boy Advance. Pourtant, Microïds a choisi le party game de 2004 pour signer le retour de la licence sur nos consoles. C’est donc après 15 ans que le titre revient se faire une beauté sur nos consoles actuelles grâce à Balio Studio. Autant le dire de suite, le titre reprend le contenu de l’époque auquel il a amputé les 6 défis spéciaux qui avaient été développés pour utiliser l’Eye Toy. Même si nous sommes plutôt satisfaits des arrangements musicaux, nous ne pouvons qu’être déçus sur le travail réalisé sur les visuels. Nous voulons bien être tolérants en sachant que le titre s’adresse aux plus jeunes ou aux parents qui veulent profiter de la nostalgie du titre de l’époque avec leurs enfants, mais nous ne pouvons pas faire l’autruche pour autant. Les visuels ont deux générations de retard. Pire, on observe même un peu d’aliasing ci et là et on constate des retards d’affichage au niveau des décors. Les animations sont d’un autre âge et la caméra en mode libre est tout bonnement catastrophique. Les textures sont pauvres et les modélisations minimalistes. Heureusement, les personnages sont identifiables au premier coup d’œil et la direction artistique a été légèrement revue pour mieux coller à celle de la série animée, l’ensemble ayant été lissé pour un affichage relativement propre.


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Cela n’empêche pas quelques bugs, à commencer par des bugs de collisions ou un plantage de notre personnage lorsqu’il a voulu descendre d’un échafaudage en courant. Ceci dit, nous avons le plaisir de retrouver Hugo, Vomito, Nadia, Dumbo, Jean-Claude, Manu, La Maîtresse et tous les autres personnages caractéristiques de l’œuvre de Zep. Autre point intéressant, comme à l’époque, les personnages bénéficient de leurs doublages officiels. Hélas, comme à l’époque toujours, les répliques restent très rares, survenant durant quelques cut-scenes. Le reste du temps, nous avons le droit à des textes écrits accompagnés de quelques grognements. Des efforts auraient clairement pu être faits à ce niveau. Pour se démarquer du lot dans le temps, Titeuf Mega Compet offrait un mode Histoire baptisé l’Année Scolaire. Ce dernier est de retour dans cette version Mega Party, avec une progression identique à celle de l’époque. Suite à un reportage sur le clonage des moutons, notre chère tête d’œuf a peur d’être le cobaye d’une expérience du genre. Hugo l’avise donc de faire un maximum de bêtises pour ne pas se positionner en tant que bon sujet d’études. L’histoire se déroule en trois temps, chacun représenté par un environnement à explorer.

On débute à l’école (avec ses environs), on poursuit en classe de neige et on termine dans le quartier avec la fête foraine. A chaque chapitre, il faut remplir des missions, majoritairement dictées par Hugo, qui se résument à lancer un mini-jeu après parfois une action (suivre un chien, trouver un objet spécifique, jouer une scène d’infiltration – à dire vite en toussant – distraire la maîtresse, etc.). Il y a également une demi-dizaine de bêtises à faire à chaque fois, comme vandaliser une statue, sonner à plusieurs sonnettes ou remodeler les bonhommes de neige. Pour passer à l’environnement suivant, il faut gagner un certain nombre de mini-jeux contre son adversaire (soit l’I.A., soit un joueur humain en local) pour remplir une jauge. Il faut atteindre un certain niveau, même si on perd contre son adversaire, pour passer à l’environnement suivant. Comme on ne peut pas rejouer un mini-jeu, il vaut mieux s’entraîner avant de lancer le mini-jeu pour de vrai si on peut dire… Sinon, si vous n’atteigniez pas l’objectif, vous devez recommencer le chapitre du début (avec heureusement la possibilité de passer les cut-scenes en appuyant sur Y). Au total, il y a 42 mini-jeux assez variés.


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On doit frénétiquement appuyer sur A pour retenir son vomi lors d’une session de tourniquet, on doit arroser des mouches, cracher sur des passants, éviter des personnages aux slips puants, faire du hockey sur glace avec des crottes, monter à un arbre, faire une course de trottinette, récupérer la console d’Hugo dans un mini-jeu façon 1, 2, 3 Soleil, gonfler un dinosaure en veillant à ne pas le faire exploser, imiter un ninja en rythme, jouer de la musique en rythme ou encore dessiner à la craie à main levée grâce au stick… Sans parler du combat d’auto tamponneuses ou des affrontements à coups de boule de neige (dont un duel et un autre demandant de gérer la direction et la force du lancer). Bref, il y a de quoi faire, les mini-jeux se résumant finalement à des jeux de réflexe (reconnaître la carte différente dans un lot de trois, péter lorsqu’on voit la pancarte des fayots…) avec juste les boutons à activer et d’autres demandant un minimum de doigté avec l’utilisation du stick (les dessins et tout ce qui demande de viser). Même si les formes diffèrent, certains sont assez proches dans le fond, comme la remontée du toboggan à eau qui est assez proche de la grimpette sur un tronc d’arbre ou encore de l’épreuve de dessin qui revient deux fois avec un modèle différent à chaque fois. Le gameplay est ultra simpliste, demandant majoritairement de n’appuyer que sur un bouton ou deux et d’y associer ou non le stick analogique (comme la course de caddy pour chopper des bonbons). Certains sont plutôt fun, surtout à plusieurs, et on passe un bon moment avec les plus jeunes, moins indulgents.

Avec nos yeux d’adultes en revanche, on ne peut que constater les imprécisions dans l’utilisation des visées (ou lors du mini-jeu avec les tétines à ramasser et donner à des bébés qui pleurent) ou encore cette fâcheuse tendance qu’à l’I.A. à être privilégiée en difficulté maximale (comme lors du zigouillage de la maîtresse qui apparaît presque systématiquement devant l’adversaire). A contrario, on arrive à lui mettre une sacrée raclée sur d’autres jeux (comme le duel à la boule de neige à lancer dès que le stalactite touche le sol). Bref, le gameplay est simpliste, pour ne pas dire basique, ce qui assure l’accessibilité mais restreint l’utilisation du jeu au cadre d’une soirée ou deux. L’histoire quant à elle se boucle en moins de deux heures et on n’y revient pas vraiment. On peut alors partir sur le mode Duel de la Mort, débloqué une fois l’aventure terminée. Seul, on affronte l’I.A. dans des défis aléatoires jusqu’à triompher (ou non).

Le mode Méga Balaise se compose de trois sous modes demandant de tester notre habileté sur une série de quatre défis. Le petit balaise demande de n’utiliser qu’une touche, tandis que le super balaise ne nécessite que la direction. Quand à l’hyper balaise, il demande de se servir de la direction et d’un bouton. Dans le cadre d’une soirée, on peut également s’amuser sur le mode Duels, jouable jusqu’à deux ou le mode Méga Duels, jouable jusqu’à quatre. On choisit alors les mini-jeux et on se lance dans le défi pour voir qui est le meilleur. Malgré l’imprécision et les visuels d’un autre âge, Titeuf Mega Party arrive à reproduire le fun de l’époque. Bien entendu, le tout est enrobé de l’univers de Zep, avec un humour très pipi, caca, prout mais l’adaptation vidéo-ludique étant assez fidèle à l’univers de la licence, on prend un certain plaisir à s’y (re)plonger. C’est parfois drôle, parfois affligeant et on est loin de ce que peut proposer la concurrence mais ça reste sympathique pour une soirée. Le souci, c’est que cette remasterisation est trop fainéante et qu’elle est affichée à 39,99€, alors qu’elle ne vaudrait à l’heure actuelle qu’une dizaine d’euros, surtout que la version PS2 pour ne citer qu’elle se trouve facilement en occasion entre 2 et 5€.


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L’avis perso de Vincent // Fallait mieux réviser…


Même si les critiques de l’époque n’ont pas été tendres avec Titeuf Mega Compet, et ce à juste titre dans un sens, je ne cache pas avoir pris du plaisir à y jouer. Ca reste un de mes souvenirs de jeunesse, au même titre que du Mario Party ou du Crash Bash, sans que Titeuf n’égale ces derniers. J’étais donc plutôt content de voir le remaster arriver, au moins pour la nostalgie. Si on aime l’univers de Zep et qu’on n’est pas exigeant, il y a moyen de passer un bon moment sur ce Titeuf Mega Party. Le souci, c’est que le remaster est pauvre. Pas de bonus, des visuels avec deux générations de retard et un prix bien trop élevé, surtout pour une histoire pliée en moins de deux heures et du multi local dont l’intérêt ne va pas au-delà d’une soirée ou deux dans le mois… Dommage, parce qu’avec un meilleur positionnement tarifaire, un véritable travail sur l’aspect visuel et les doublages (officiels mais trop rarement utilisés) et du contenu bonus, ce Titeuf Mega Party aurait pu être pour moi un sympathique cadeau pour la fin de l’année. En l’état, je préfère encore conseiller de prendre une PS2 et le jeu original (Mega Compet donc) en occasion, ça revient toujours moins cher que le budget nécessaire pour ce Mega Party.



Titeuf Mega Party se présente comme un remaster plutôt fainéant du Titeuf Mega Compet de 2004. Quinze ans plus tard, on a du mal à concevoir comment Microids peut proposer le titre à 39,99€. A une dizaine d’euros, nous aurions pu excuser bon nombre de ses défauts techniques et visuels ou encore les imprécisions dans le gameplay. A une quarantaine, c’est bien plus difficile, et ce même si le titre arrive encore à faire son petit effet avec un univers respecté, un humour pipi, caca, prout qui peut faire sourire, surtout chez les plus jeunes, et les voix officielles (bien que trop rarement utilisées). On est loin des meilleurs représentants du genre mais on est également loin de la catastrophe, les 42 mini-jeux étant relativement assez variés, même si quelques uns reposent sur un principe commun, et certains étant même plutôt fun. Les enfants s’amuseront, les adultes qui ont apprécié l’opus original seront ravis de partager l’expérience mais cela n’en fait pas une référence pour autant, loin de là. Dommage, avec un vrai travail sur les visuels, plus de répliques doublées, des nouveautés et un prix réajusté, ce Mega Party aurait pu faire le bonheur des plus jeunes et des moins exigeants.


Les +

 Un univers respecté
 Une DA appréciable
 Les bêtises à faire en bonus
 Plusieurs persos jouables
 Certains mini-jeux amusants
 Très accessible
 Un mode Histoire présent
 A plusieurs pour une soirée
 Les doublages officiels…

Les –

 Mais trop rarement utilisés
 Quelques imprécisions
 Gameplay trop basique
 Visuels d’un autre âge
 Une technique dépassée (bugs, animations…)
 Histoire pliée en moins de 2H
 Caméra libre catastrophique
 Intérêt vite limité
 Beaucoup trop cher (39,99€)


Test rédigé par Vincent (lien vers l’article original) – Lageekroom

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