TEST : Baldur’s Gate I & II Enhanced Edition : pour le meilleur et pour le pire
Plusieurs compilations des C-RPG (pour computer role-playing game) phares de l’âge d’or des jeux de rôle, et inspirés de l’univers Dungeons & Dragons, ont débarqué ces jours sur nos consoles. Nous avons pu poser nos mains sur l’une d’entre elles, regroupant les Enhanced Editions (EE) de Baldur’s Gate 1 et 2, BG pour les intimes. Après l’annonce du 3ème opus lors de la Stadia Connect avant l’E3, le timing était donc parfait pour faire patienter les aficionados. Ce sont donc des dizaines et des dizaines d’heures de jeux ayant déjà ravi les joueurs PC qui débarquent enfin sur consoles. Mais qu’en est-il 20 ans après la sortie du premier épisode ?
Nous n’allons pas vous proposer une review en profondeur des jeux à l’ordre du jour, les tests étant déjà très nombreux sur le net. Un petit tour sur Google vous permettra rapidement de trouver votre bonheur, les tests ne manquant pas et étant toujours d’actualité. Nous allons plutôt nous pencher sur le contenu proposé par cette compilation, la qualité du portage, et voir comment se positionne le jeu par rapport à la concurrence actuelle, notamment en terme de tarif. Il est bon de se rappeler un peu l’historique de ces Enhanced Editions, qui composent la base de notre compilation : la première est parue en 2012 et la seconde un an après, regroupant l’intégralité du contenu disponible au moment de leur sortie (le dernier contenu date de 2016, soit 18 ans après la sortie originale du jeu en 1998). Overhaul n’a pas eu l’occasion de retoucher le contenu existant, mais pouvait donc en ajouter du nouveau : BG1 par exemple a connu l’arrivée de trois compagnons et d’une petite campagne stand alone en guise de nouveauté, promettant plusieurs heures de durée de vie supplémentaires. On retrouve tout le contenu des jeux de base ainsi que l’extension Siege of Dragonspear.
Côté technique, cette compilation ne propose aucune amélioration, que cela concerne les textures ou les animations. Le jeu a simplement bénéficié d’un léger lifting pour se conformer aux standards actuels : passage sur des résolutions HD et support des format 16:9 ou 16:10. Les menus manquent aujourd’hui clairement d’ergonomie et n’ont bénéficié d’aucune retouche et le tout reprend grosso modo à l’identique les versions sorties il y a 6-7 ans, défauts inclus. Le tout est tout sauf ergonomique, et plus « up to date » du tout (bonjour l’angoisse pour apprendre un nouveau sort via 12165123 menus à enchaîner). Les joueurs grognaient déjà à l’époque, et ce sera sans aucun doute encore le cas aujourd’hui. Côté technique et visuel donc, on prend les mêmes et on recommence ! Il s’agit donc d’un portage des plus basique des éditions PC de 2012-2013, c’est dit. Alors certes, c’est ce qui était prévu et annoncé, et c’est le seul moyen aujourd’hui de se faire les BG sur console mais il faut rester honnête et l’avouer : ça pique salement l’œil, surtout sur une TV à grande diagonale et/ou en 4K, bien que le rendu très old school puisse avoir son charme.
Heureusement, cette compilation tient des arguments bétons à commencer par une durée de vie démentielle. Il faudra des jours et des jours de jeux pour balayer chacun des jeux et les DLC. La narration de qualité fait toujours partie des références du genre. Le gameplay est également solide ! Si vous venez de Pillars Of Eternity par exemple, vous serez en terrain connu car BG a clairement inspiré de nombreux RPG dont celui d’Obsidian. La dimension RPG envoie également du lourd, avec ce qui a été la base de nombreux titres du genre. C’est complet et efficace, bien que le tout puisse faire un peu peur quand on débute le genre car étant très complexe (attention, pas en mal, mais nous sommes sur du vrai JDR et tout ce que cela inclut). A noter qu’au moment du test, le jeu ne comportant aucun doublage FR (excepté les sous-titres), mais celui-ci sera ajouté Day One.
N’y allons pas par 4 chemins : cette édition est clairement discutable sur la forme (le fond étant clair : un bon jeu reste un bon jeu). Certes, BG III arrive dans un futur plus ou moins proche et proposer les anciens opus peut se comprendre, d’un point de vue ludique mais surtout marketing. C’est malgré tout la seconde fois qu’on nous sert la même soupe, déjà source de polémique il y a 6-7 ans, et à 50 euros s’il vous plait. En plus du rendu, l’interface manque toujours d’ergonomie, et le pathfinding un peu bugué de l’époque est toujours présent. BG reste néanmoins un des piliers du genre, proposant un contenu colossal et un gameplay qui a servi de base à toute une génération de RPG encore aujourd’hui, grâce également à une narration assez béton. La nostalgie, c’est bien, mais cela à ses limites et de nombreux éditeurs devraient le comprendre et se donner les moyens de proposer davantage que de simples portages. Fans de BG, sachez que cette compilations reste le seul moyen d’y jouer sur console (dont la Switch). Néanmoins, si vous souhaitez découvrir le genre, sur console, je ne peux que vous suggérer d’aller faire un tour sur Pillars Of Eternity, trouvable en édition complète pour une dizaine d’euros. Si la pilule de cette compilation a un peu du mal à passer, c’est principalement à cause du manque de travail sur la technique et du prix de vente, beaucoup trop élevé.
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Critique rédigée par Hervé – Lageekroom