Avis BD : ABC Bazooka (de Yusaku Sawada aux éditions Glénat)
Présenté comme un ouvrage hybride, entre le manga et le comics US, « ABC Bazooka » est une création originale française signée Yusaku Sawada pour les éditions Glénat, disponible depuis le 18 juin 2025. Récit mêlant intrigues lycéennes et superhéros, « ABC Bazooka » s’attache à mettre en avant les communautés LGBTQIA+ et de nombreux thèmes de société, mais s’avère avant toute chose une ode à la tolérance. Nous avons eu la chance de recevoir l’ouvrage, et il est temps de vous en parler.
Synopsis : D’origine japonaise, Aiko Glenn entre au lycée Griffton, l’école privée la plus prestigieuse de New York. En apparence, elle ressemble à toutes les lycéennes de son âge, à une exception près : comme 1 % de la population, elle possède un pouvoir surnaturel. Ces individus, nommés « métas », sont considérés par beaucoup comme une menace, voire des déviants contre-nature. Capable de manipuler le feu, Aiko a d’ailleurs par accident provoqué un incendie dans lequel sa mère a péri. Marquée par ce drame, Aiko vit désormais seule avec son père. Moquée à l’école en raison de ses origines et de sa nature de « méta », elle songe parfois à utiliser son pouvoir contre le groupe de filles qui la harcèlent, notamment cette peste de Becky Allen. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
Parler d’inclusivité et des communautés LGBTQIA+ peut être un exercice difficile. Parfois, les récits et leurs personnages tombent dans certains clichés, et le tout est intégré maladroitement. Mais ce n’est pas le cas dans « ABC Bazooka », qui aborde des thèmes importants avec intelligence, les intégrant avec justesse dans son histoire ! Cette dernière met en avant Aiko Glenn, jeune lycéenne au passé lourd qui intègre l’établissement Griffton, l’école privée la plus prestigieuse de New York. Comme 1% de la population, Aiko a un pouvoir, et plus précisément celui de manipuler le feu. Considérée par une partie de la population et par certains politiques comme une déviante, Aiko est victime de harcèlement de la part de certaines de ses camarades. Mais elle n’est pas seule, et va rapidement se retrouver embarquée dans une aventure riche en action, et en super-pouvoirs donc, en compagnie d’autres « métas ». Un sujet déjà développé, notamment au cinéma, mais qui fonctionne toujours aussi bien. L’histoire reste néanmoins davantage concentrée sur ses héros que sur son aspect politique, ce qui n’est pas plus mal pour l’immersion.
Intrigues lycéennes se mêlent donc à des scènes d’action bien stylées, le tout en compagnie de personnages intéressants et de thèmes abordés avec finesse (même si l’utilisation des pronoms nous surprendra toujours). On nous parle de harcèlement, de culpabilité, de deuil, de différence, de passage à l’âge adulte, mais surtout de tolérance. Des thèmes forts, actuels, et qui s’adressent à tous les publics, à l’image de l’ouvrage (même si l’ensemble s’adresse à nos yeux davantage aux plus jeunes et aux ados). Visuellement, « ABC Bazooka » est une belle réussite, sorte d’hybride entre manga et comics, le tout étant colorisé. Mis à part le personnage de Chris qui nous a moins convaincus, le petit groupe d’ados qu’on découvre est attachant, et chacun a son moment important. C’est dynamique, très chouette en termes de couleurs, et les séquences d’action sont parfaitement découpées. On sent que l’autrice a un affect tout particulier pour les comics et notamment l’univers DC. L’ouvrage est massif (environ 300 pages), et propose même quelques recherches préparatoires en bonus. Yusaku Sawada a dit à de nombreuses reprises que le message principal de son œuvre était lié à la tolérance : c’est réussi.
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