Avis & critique BD : Jekyll & Hyde – Le docteur et l’assassin (éditions Glénat)
Après « Dracula – L’Ordre du dragon » et « Frankenstein – Au nom du père« , la série « Les classiques de l’horreur », où « les plus grandes œuvres de la littérature gothique trouvent un souffle nouveau » s’enrichit à nouveau avec « Jekyll & Hyde – Le docteur et l’assassin », le troisième volet. C’est dispo depuis le 20 août 2025, toujours signé Marco Cannavò (au scénario) et Corrado Roi (au dessin), et il est temps de vous donner notre avis. C’est parti !
Synopsis : À Londres, le docteur Jekyll, un philanthrope obsédé par l’idée de cohabitation en un même être de plusieurs personnalités, met au point une potion pour séparer son bon côté de son côté sombre. Mais c’est ce dernier qui bientôt prendra le dessus pour le transformer en monstrueux Mister Hyde… Après Dracula et Frankenstein, ce troisième volume consacré aux classiques littéraires du fantastique gothique adaptés en bande dessinée offre un souffle nouveau à Docteur Jekyll & Mister Hyde, le chef-d’œuvre de Robert Louis Stevenson. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
On s’y attendait, et on n’est absolument pas déçus : la partie visuelle de l’album est une franche réussite. Le lavis («procédé tenant du dessin et de la peinture, qui consiste dans l’emploi d’un pigment délayé à l’eau, spécialement l’encre de Chine, passé au pinceau »), style visuel utilisé par Corrado Roi, fait des merveilles en termes d’ambiance. Qu’on parle des décors, de la profondeur de la nuit, des silhouettes, des personnages et de leurs regards parfois glaçants ou encore des cases mettant en avant un gore presque artistique, on en prend plein les yeux, à condition bien entendu d’aimer ce genre d’ambiance sombre. Les visages sont toujours aussi détaillés, et les expressions renforcent l’immersion. Heureusement, nous direz-vous, car nous parlons ici d’une adaptation de l’œuvre de Robert Louis Stevenson : « L’étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde », qui met en scène un personnage conscient de son combat intérieur entre le bien et le mal.
Ici, nous avons affaire à un ouvrage qui s’inspire librement de l’œuvre de Stevenson. On retrouve bien évidemment le Dr Jekyll, qui communique avec Hyde via des petits mots cachés dans sa cane. Laissant assouvir, semble-t-il, certaines de ses pulsions à travers ce double maléfique, Jekyll va faire la rencontre d’une mystérieuse jeune femme et d’un tueur en série célèbre pour ses crimes envers les prostituées. Le récit s’attarde sur le combat intérieur de Jekyll, mais n’oublie pas les enjeux extérieurs. La présence de ce mystérieux tueur en série ajoute un suspense constant, et la jeune femme rencontrée par Jekyll sert autant de catalyseur émotionnel que de clé pour dévoiler ses motivations. Les interactions entre ces trois personnages sont bien pensées et apportent une réelle profondeur psychologique à l’histoire, avec quelques rebondissements à la clé. Côté rythme, on alterne habilement moments calmes et scènes plus tendues : l’ensemble prend le temps d’explorer l’horreur intérieure de Jekyll tout en passant la seconde quand il le faut. « Jekyll & Hyde – Le docteur et l’assassin » confirme que la série « Les classiques de l’horreur » réussit à moderniser des récits légendaires tout en respectant leur essence. Les amateurs de suspense, de gore subtil et d’intrigues psychologiques y trouveront largement leur compte.
Lageekroom