TEST : 428 Shibuya Scramble : le Visual Novel arrive enfin en Occident sur PC et PS4
Vous ne connaissez pas 428 Shibuya Scramble ? C’est normal, car ce visual novel sorti dans un premier temps sur Wii en 2009 n’arrive chez nous que maintenant, soit 9 ans plus tard. Typiquement japonais, ce jeu narratif vous plonge dans le quotidien de cinq protagonistes qui se retrouvent mêlés à une affaire de kidnapping, le tout à base de photos et de vidéos réelles, mettant en scène de vrais acteurs. Noté 40/40 par Famitsu à sa sortie, le jeu est-il vraiment si réussi ?
Annonçons tout de suite la couleur : si vous ne parlez pas anglais, passez votre chemin ! 428 Shibuya Scramble a en effet été traduit du japonais, mais uniquement vers la langue de Donald Trump. Et comme le titre est basé sur l’histoire, les dialogues, et les interactions entre les personnages, un minimum d’aisance en anglais sera nécessaire. A l’image de certains jeux narratifs ou du bon vieux « Livre dont vous êtes le héros », le jeu propose des choix qui ne seront pas sans conséquences. Vous allez incarner plusieurs personnages, qui auront chacun leur histoire, mais vous vous doutez bien qu’ils vont tous, à un moment ou à un autre, se croiser et changer leurs destins respectifs. Les dialogues et les textes sont nombreux, bien écrits, et prennent leur temps pour mettre l’histoire en place et présenter les personnages. On les voit parfois dans leur quotidien, des anecdotes dévoilent leur vie privée : tout est fait pour qu’on les découvre et que leur destin nous intéresse, et cela fonctionne plutôt bien. Seulement voilà, vos choix changeront le destin de vos personnages, mais pas que…
En effet, la grosse particularité du jeu est que les différentes histoires vont se lier et se mélanger. Le but de 428 Shibuya Scramble est d’éviter les mauvaises fins (Bad End dans le jeu), souvent synonymes d’échec, ou même de mort. Le jeu propose plus de 50 fins différentes et les embranchements seront nombreux. Mais il va également arriver qu’une Bad End soit inévitable lors d’un premier run. Prenons un exemple concret : vous incarnez un policier et poursuivez un suspect à vive allure, lorsque votre chef vous ordonne de revenir sur vos pas. Deux choix s’offrent à vous : continuer tête baissée ou obéir… Mais quelle que soit votre décision, celle-ci entraînera la mort de votre personnage. On se demande donc comment éviter cela ? Tout simplement en changeant de personnage, et en modifiant des choix qui influeront sur l’autre protagoniste dont la mort semblait quasi inévitable. Le destin de certains dépendra inévitablement des autres. Ces embranchements sont vraiment bien foutus et vous feront souvent réfléchir à comment se sortir d’une situation délicate. Le jeu propose à tout moment d’accéder à une arborescence permettant de voir les actions déjà effectuées et les événements passés. L’immersion est totale, et il faudra également s’informer et collecter des données en sélectionnant certains mots d’une couleur différente dans les dialogues. Etre attentif sera la clé du succès.
428 Shibuya Scramble est un jeu typiquement japonais : les acteurs sont japonais, la plupart des méchants sont occidentaux, et le jeu se passe, bien évidemment, au Japon. Si vous êtes familier avec les lieux, vous prendrez plaisir à reconnaître certains quartiers ou certaines rues, le gros de l’intrigue mettant en avant le quartier mythique de Shibuya et sa foule dense et incroyable ! Le jeu s’avère également un poil bavard, et les tentatives d’humour ne font pas toujours mouche, tout comme les expressions des personnages parfois surjouées. Les acteurs y mettent tout leur cœur… Parfois même un peu trop. Techniquement, il n’y a pas grand chose à en dire : les vidéos sont de bonne qualité (malgré certaines un poil floues), tout comme les photos, et les textes à l’écran s’avèrent de grande taille et parfaitement lisible… Pour peu que l’on comprenne l’anglais, une nouvelle fois.
428 Shibuya Scramble est un jeu vraiment à part, un mélange de visual novel d’enquête et de FMV (jeu intégralement en vidéo avec de vrais acteurs) aux embranchements ayant fortement inspiré Detroit : Decome Human. Le jeu s’avère vite accrocheur, tout en prenant son temps pour présenter l’intrigue et ses personnages. Alors que tout commence relativement doucement, l’histoire se met en place et les différentes timelines se dévoilent et se nouent. Le destin d’un personnage changera celui d’un autre, et le joueur devra jongler pour éviter les mauvaises fins. Si vous parlez anglais et que vous cherchez une expérience différente mais néanmoins intéressante et bien écrite, ce jeu est fait pour vous !
Panzer et Nouvia – Lageekroom