Test & avis : Dark Atlas: Infernum, une aventure sombre, efficace, mais sans surprise
Développé par Night Council Studio et édité par Selecta Play, Dark Atlas: Infernum est un jeu narratif d’horreur à la première personne comme il en pullule ces derniers temps. Et des jeux du genre, on en bouffe à la pelle, et nous sommes à chaque fois à la recherche de frissons et de prises de risques qui pourraient permettre à ces jeux de se démarquer de la concurrence. Récemment, A.I.L.A a su proposer une expérience marquante, et c’est aujourd’hui au tour de Dark Atlas: Infernum de passer entre nos mains. C’est parti pour notre avis !
Difficile de nos jours pour un FPS narratif d’horreur de se démarquer de ses homologues. Certains jeux tentent d’apporter un peu d’originalité en termes de gameplay ou encore d’environnements, mais on retrouve la plupart du temps le cocktail exploration/énigmes/ennemi qui vous colle aux basques. Parfois, l’immersion est totale et les frissons sont au rendez-vous, mais dans d’autres cas, on tourne en rond dans des couloirs sombres en galérant à comprendre quoi faire. Avec Dark Atlas: Infernum, les développeurs font eux aussi dans un certain classicisme : on y incarne Natalia, qui » émerge de son état semi-amnésique, tourmentée par le Verbe, une voix intérieure qui la hante dans l’espoir d’ouvrir les portes de l’enfer ». Un programme intéressant, qui réserve son lot de lieux glauques, d’objets à récupérer, d’énigmes à résoudre et de placards dans lesquels se planquer pour échapper à la créature qui vous poursuit. Le jeu est très classique mais tente néanmoins de proposer une histoire quelque peu différente. Rien de nouveau à l’horizon dans cette nouvelle descente aux enfers.

Mais le terme « classique », que nous utilisons pour décrire le jeu, n’est pas forcément péjoratif, et Dark Atlas: Infernum a une qualité indispensable à ce genre de jeu : il est agréable à jouer. Agréable, façon de parler bien sûr, car on est loin d’une promenade de santé, mais plutôt dans le sens où la progression se fait de manière naturelle. On découvre les différents lieux, avec parfois pas mal de pièces, et on avance progressivement dans les énigmes sans tourner en rond pendant des heures. Et ça, c’est un vrai bon point, qui évite toute frustration. Il faut environ 6h (à peine) pour terminer le jeu, et cela se fait de manière relativement fluide. Néanmoins, il faut (comme toujours avec les jeux du genre) être observateur et concentré, pour ne pas passer à côté d’un tiroir ou encore d’un tableau accroché au mur pouvant renfermer un code ou un secret. Le level design est de bonne facture, avec de nouvelles zones et des raccourcis à débloquer.

L’ambiance est plutôt bonne, mais on sent que les développeurs ont bénéficié d’un budget limité. Il y a quelques bugs de collision, de l’aliasing, quelques ralentissements (même si ça tourne globalement en 60 images par seconde) et la créature qui vous poursuit n’est pas très bien animée. L’écran se « glace » quand elle est proche de vous, obligeant à fuir ou se cacher, mais son IA est assez imprévisible. Heureusement, on récupère assez rapidement le « Clipípeo », un instrument magique qui permet de la repousser mais également de révéler des messages cachés ou de détruire les barrières magiques bloquant certaines portes. Côté environnements, c’est assez varié (bibliothèques, zones résidentielles, salles à l’ambiance gothique, plongée dans les enfers), mais le jeu est trop sombre. Même si une option permet à notre personnage de produire un chouia de lumière quand on est près d’un mur ou d’un élément du décor, l’ensemble est beaucoup trop contrasté, et on peine parfois à voir certaines portes. Pire, il n’y a aucune option pour augmenter la luminosité. Côté sonore, les musiques sont très réussies, mais les voix sont trop fortes et saturent souvent… C’est assez désagréable.
Dark Atlas: Infernum ne réinvente clairement pas la formule du FPS narratif horrifique, mais il la maîtrise suffisamment pour offrir une expérience fluide, immersive et parfois stressante. Malgré ses limites techniques, son manque d’originalité et une direction artistique bridée par un budget limité, le jeu se rattrape grâce à sa progression, son level design cohérent et son ambiance globalement réussie. Sans être un incontournable du genre, il parvient à maintenir l’intérêt jusqu’au bout et offre quelques bonnes idées, notamment grâce à son outil magique et à certaines zones inspirées. Le jeu ne marquera pas forcément les esprits, mais s’avère suffisamment maîtrisé pour procurer un minimum de plaisir aux amateurs du genre.
Les +
- Progression fluide sans tourner en rond
- Level design bien pensé avec zones variées
- Ambiance réussie malgré les limites techniques
- Certaines idées intéressantes (Clipípeo, messages cachés)
- Quelques séquences stressantes et inspirées
- Histoire simple mais efficace
Les –
- Très classique, et peu d’originalité au final
- Trop sombre, lisibilité parfois compliquée (aucune option pour ajuster la luminosité)
- Quelques bugs, aliasing et ralentissements
- IA de la créature moyenne et animation datée
- Voix saturées, mixage audio perfectible
Test rédigé pour Xbox-Gamer.net et Lageekroom
