TEST : Kingdom Come – Deliverance : que trépasse si je faiblis !
Projet né sur Kickstarter (plus de 2 millions de dollars sont levés) avant d’être chapeauté par Deep Silver, le RPG médiéval de Warhorse Studios nous arrive enfin après 4 longues années de développement. Les développeurs tchèques ont mis les bouchées doubles pour nous proposer un RPG réaliste, intense, riche et profond. Alors que les trailers nous avaient vraiment mis l’eau à la bouche, le jeu est à présent disponible, et entre nos mains. Le pari est-il réussi ?
Jme présente, je m’appelle Henry
Début du XVIe siècle, royaume de Bohême : vous incarnez Henry, jeune troufion vivant encore chez papa/maman, dont le destin va basculer lorsque son village sera attaqué sauvagement. Mais avant de découvrir le monde, le jeune Henry va se coltiner des missions plus simples… en apparence. Après avoir fait un petit bécot à maman, il va falloir aller récupérer une dette due à votre père. Sauf que le poivrot du village, qui doit quelques brouzoufs à votre daron, est peu enclin à rembourser sa dette. Manquant quelque peu de charisme, Henry va tenter d’employer la manière forte. Raté, nous nous sommes fait casser la gueule par le lascar, pourtant pas bien stable sur ses pieds. Retour à la maison, la queue entre les jambes, pour se faire soigner par maman. Pas grave, ce ne sera que partie remise ! Après avoir aidé quelques amis à balancer du fumier sur la maison d’un pouilleux un peu trop bavard, vous leur demanderez un peu d’aide pour aller corriger l’autre poivrot. A 4, c’est forcément plus facile, et le salopiot prend sa raclée ! Votre père est content, tout se passe pour le mieux dans le meilleur des mondes… mais les apparences sont trompeuses.
Ce petit prologue de 2h a le mérite de vous apprendre les bases du jeu via quelques didacticiels pas trop pénibles ni trop longs. Ne vous détrompez pas, Kingdom Come est un jeu très riche : les menus sont nombreux, complets, et les améliorations concernent un paquet de compétences (force, vitalité, éloquence). Nous avons un RPG face à nous, un vrai de vrai. Mais ici, point de dragons ni de vampires, mais du réalisme, du vrai ! N’espérez pas décapiter le premier venu avec la première épée que vous avez en votre possession, ou vous risquez de goûter à la boue collée à vos bottes moisies. Alors que nous étions en train de fuir le village, nous sommes tombés sur Thérèse, qui se faisait fortement secouée par des soldats ennemis. Plein de courage, nous en avons attaqué un par derrière (une petite patate de forain bien placée), et nous avons fui comme un lâche. Pas grave, l’amie Thérèse était sauvée. Fuir s’avère souvent être la solution, au début du jeu notamment, pour survivre. Et le jeu ne fais aucun cadeau : les blessures peuvent entraîner des hémorragies, il faut se nourrir, dormir, et même se laver pour éviter de se faire recaler en société. Des séquences comme celle-ci, le jeu en propose un sacret paquet, et il faut dire que le tout est hyper bien foutu en terme de narration. Le jeu est souvent drôle d’ailleurs, comme lorsque vous allez vous bourrer la gueule avec un prêtre, qui aura bien du mal à gérer la messe du lendemain matin.
Comme dans tout bon RPG, notre personnage monte en level et commence à choper du galon. Les combats, techniques, deviennent plus agréables : certains les trouveront mous, mais les possibilités d’attaque sont vraiment intéressantes, avec des localisations précises. On pourra choisir son approche (mais surtout l’arme adaptée à son ennemi), et l’infiltration pourra également être bénéfique. Kingdom Come propose un système évolutif, qui change l’histoire suivant vos décisions. Les dialogues proposent également plusieurs choix, et avoir un peu de tchatche vous sauvera souvent la vie ! Le tout est intégralement en VF (textes et voix), et les doublages sont vraiment convaincants. La map à découvrir est grande (16 km²) et des points à débloquer vous permettront de vous téléporter. Attention, le système de sauvegarde est très particulier ! On ne pourra pas save ou l’on veut (sauf sur PC via un mod tout récent), mais uniquement lorsque le jeu le décidera (pendant les missions principales), ou en buvant une bonne dose de schnaps, si si. Henry a la gueule de bois, mais le jeu est enregistré !
Des décors franchement immersifs… mais encore pas mal de bugs
Kingdom Come se veut réaliste, que ce soit dans sa jouabilité, les animations du personnage (quand on s’assoie ou qu’on monte à cheval), et dans ses décors. Et de côté là, l’immersion est juste géniale ! Le jeu est complètement à l’échelle : comprenez par là que lorsque vous vous dirigez vers un village, une route, ou un champ, vous avez vraiment l’impression de parcourir la bonne distance. On s’y croit vraiment, et certains décors sont vraiment très beaux, comme ces textures de boue au sol photo-réalistes. Niveau visage, le constat est en demi teinte. Certains faciès sont très réussis tandis que d’autres manquent de vie et sont plus basiques (surtout au niveau des regards). Les animations faciales restent travaillées, et rappellent même parfois L.A. Noire. Un bon point donc en règle générale. Le cycle jour/nuit est également réussi, tout comme les conditions climatiques. Alors, Kingdom Come est-il au top graphiquement ? Malheureusement non, et son manque de finition le trahit souvent. De près, certaines textures sont vraiment immondes… et les bugs sont légions. Caméra qui passe à travers un personnage, PNJ qui se met à taper un moonwalk, clipping, éléments du décor qui clignotent : tout y passe. L’énorme patch Day One de 23Go a sans doute corriger déjà pas mal de soucis, mais il en reste un paquet ! Niveau sonore, c’est la même histoire : certains dialogues ne se déclenchent pas, ou alors c’est carrément la langue parlée qui change d’une phrase à l’autre : notre personnage s’est soudainement mis à parler en allemand… perturbant.
Mais les amateurs de RPG sont habitués, et Oblivion ou encore Fallout 4 débordent de bugs du genre. Ce qui ressort de ce Kingdom Come reste l’immersion qu’il procure au joueur. Lorsque l’on se lance dans l’aventure, on ne la lâche plus. Le jeu est vraiment addictif, et même si les quêtes secondaires sont moins nombreuses que dans un The Witcher 3, le jeu reste très complet et très riche. Apprendre à se battre, à lire, se laver, manger, boire des bières, faire jouer ses relations ou rentrer dans le tas : quasiment tout est possible. Lorsque l’on commence à découvrir les paysages et les décors, on s’imprègne totalement de l’ambiance qui se dégage du titre, le tout étant accompagné de musiques d’époque souvent entraînantes. Les développeurs voulaient que les joueurs vivent leur jeu, c’est totalement réussi !
Les +
- une immersion incroyable
- une histoire qui se met en place en prenant son temps
- un contexte historique détaillé et captivant
- pas mal de choix scénaristiques intéressants
- des combats bien gérés
- PNJ nombreux, qui font leur vie
- compétences très nombreuses à faire évoluer
- le réalisme global qui se dégage du jeu (manger, dormir, se laver, se soigner)
- bande son au top, dialogues en VF de qualité
- des décors vraiment chouettes, et très immersifs
- tout est à l’échelle
- des personnages vraiment charismatiques
- certaines textures superbes, de très beaux effets de lumières
- cycle jour/nuit et météo réussis
Les –
- certains combats un peu mous
- des textures bien moches de près
- certains visages qui manquent de vie
- des dialogues qui passent d’un seul coup en allemand ou deviennent inaudibles
- le système de sauvegarde, pénible
- encore trop de bugs
Lageekroom
Merci beaucoup pour ce test, je pense craquer en période de calme du coup, l’ambiance et le système de jeu me donnait envie et après la lecture de ce test, ça me conforte dans mon envie d’y jouer ! Bon avec 23Go de maj, je vais devoir être très patient quand je l’aurais haha
On a du être patients aussi durant l’installation 😀 Mais ça valait clairement le coup !
À voir ! bonne mise en bouche article complet comme d hab👍🏻😜
Merci !!! 🙂