Avis BD : Bordeaux/Shanghai (histoire complète aux éditions Grand Angle)

Après « Whisky San » l’année dernière, les éditions Grand Angle nous proposent un nouveau récit autour du thème de l’alcool. Il sera cette fois-ci question de vin, de Bordeaux plus précisément, et du fils d’un millionnaire chinois envoyé en France pour s’occuper d’une propriété viticole. Un changement de décor pour le moins radical, et au milieu des vignes et des châteaux, Wei va rencontrer de nombreuses difficultés mais surtout faire de belles rencontres. C’est parti pour notre avis ! 


Bordeaux-Shanghai-histoire-completeSynopsis : Le fils d’un millionnaire chinois est envoyé en France pour s’occuper de la propriété viticole que son père a achetée. Ce qui ressemble à une punition aux yeux de cet enfant gâté se révèle être un cadeau du ciel le jour où il s’éprend de l’œnologue du château. Pour plaire à cette passionnée, et accessoirement sauver le domaine en péril, le grand gamin frivole et impatient va devoir apprendre que, pour faire correctement certaines choses, il faut prendre son temps. Que ce soit l’amour, ou le vin. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.


Bordeaux-Shanghai-histoire-complete extrait


Dans « Bordeaux-Shangai« , on fait donc la rencontre de Wei, un personnage qu’on pourrait résumer en deux mots : grand gamin. Dès le début de l’ouvrage, on assiste à ses déboires, et notamment un accident de voiture alors qu’il est saoul avec des amis. Il pose des problèmes à son père, un riche investisseur chinois qui en a assez de se faire rouler dans la farine. Wei se comporte comme un gosse de riche : il est immature, insouciant, parfois agaçant même, mais il est pourtant au cœur du récit et c’est à travers lui qu’on embarque dans une aventure humaine inattendue. Envoyé en France par son père, pour s’occuper d’une propriété viticole fraîchement acquise, Wei est arraché à son confort et doit apprendre à naviguer dans un monde qu’il ne comprend pas. Les premières pages nous montrent un jeune homme dépassé : la barrière de la langue rend toute communication compliquée avec les employés du domaine, et il se réfugie dans sa légèreté habituelle (avec les déboires qui vont avec). Mais c’est aussi ce décalage qui rend le personnage attachant : il veut bien faire, mais ne sait pas encore comment.

Ses rencontres jalonnent son parcours d’apprentissage, et l’une des plus marquantes reste celle de l’œnologue du domaine, Lola, au caractère bien trempée et qui n’a pas de temps à perdre avec un gamin qui n’a que faire de sa nouvelle mission. Ce face-à-face (le choc culturel est bien présent), à la fois tendu et bienveillant, agit comme un miroir : Wei est obligé de se confronter à ses lacunes, mais aussi à son potentiel. Ces échanges permettent de voir peu à peu émerger un autre Wei, plus responsable, capable de s’investir et de se remettre en question. Le récit est au fond une histoire de passage à l’âge adulte : loin de son père et de ses repères, Wei doit affronter le réel, comprendre que gérer un vignoble n’est pas qu’une question d’argent mais surtout d’humains, de patience et de passion. Et c’est là que la BD touche juste : on sourit de ses maladresses, on s’agace parfois de son immaturité, mais on finit par s’attacher profondément à ce garçon en transition, témoin de son évolution. Au-delà de l’exotisme du décor et du choc culturel Chine–France, Bordeaux-Shangaï raconte surtout une rencontre entre mondes et générations. Mark Eacersall et Amélie Causse livrent également de nombreux détails, textuels et visuels, en lien avec le monde viticole, et on apprécie également le travail sur les personnages, les visages, et les très beaux décors, mis en valeur par une colorisation impeccable. Du très beau boulot !


Lageekroom

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