Avis BD Glénat : IRL – In Real Life (histoire complète)
Plongée dans l’univers sombre et fascinant du dark web, IRL nous raconte l’histoire de Roxane, une adolescente de 17 ans qui mène une double vie virtuelle. Entre rencontres risquées et secrets bien gardés, ce thriller moderne explore les zones d’ombre d’internet et les conséquences que peuvent avoir nos actions en ligne sur le monde réel. Signé Mark Eacersall et Henri Scala au scénario, et Jérôme Savoyen au dessin et à la colorisation, l’ouvrage débarque chez l’éditeur Glénat le 27 août 2025, et il est temps de le découvrir.
Synopsis : Le quotidien de Roxane, élève de terminale, ressemble à celui des gens de son âge : copines, lycée, profs, parents. Ce que chacun ignore en revanche, c’est que l’adolescente est une habituée du dark web, où elle sert d’intermédiaire anonyme dans la fabrication et la vente de faux papiers. Beaucoup par militantisme anti-frontières, un peu pour l’argent… Un jour, pour un gros coup, elle accepte de rencontrer un de ses clients IRL (« In Real Life », dans la vraie vie). L’existence tranquille de la lycéenne bascule aussitôt, entre menaces et paranoïa. Inspiré de véritables affaires, IRL montre une adolescente pour laquelle le passage du virtuel au réel est semblable à celui de l’enfance à l’âge adulte : elle est désormais responsable de ses actes, et seule à en affronter les conséquences. Pour le meilleur et pour le pire. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
Roxane aurait pu n’être qu’une simple adolescente comme les autres, mais sa réalité est bien différente de celle des jeunes de son âge. La jeune fille de 17 ans est en effet une intermédiaire anonyme sur le dark web, et économise l’argent gagné pour voyager et faire le tour du monde (en plus de faire ça pour « niquer le système »). Elle permet de mettre en relation des acheteurs et des vendeurs de faux papiers, et va un jour se laisser embarquer dans un gros coup et aller à la rencontre d’un client IRL, c’est-à-dire dans la vraie vie. Elle déroge donc à une règle d’or, et va rapidement le regretter. Roxane subit en effet la pression d’un homme mystérieux, et se fait même doxer (ses données personnelles sont diffusées sur le net), ce qui va mettre les enquêteurs sur sa piste. Alors qu’elle doit passer son bac, Roxane sent l’étau se resserrer autour d’elle, et ses proches pourraient même être mis en danger. L’éditeur nous précise que l’ouvrage « montre une adolescente pour laquelle le passage du virtuel au réel est semblable à celui de l’enfance à l’âge adulte », et c’est tout à fait ça : Roxane va devoir assumer ses actes et se dépêtrer de tout ça, mais elle ne sera heureusement pas seule.
Difficile d’en dire davantage sans spoiler, et il serait dommage de vous gâcher la découverte. L’histoire est prenante, et met en scène Roxane, sa famille, ses amis, ses professeurs, les enquêteurs et un jeune homme qui « travaille » lui aussi sur le dark web. « IRL » est un thriller bien ficelé, abordant des thèmes comme le racisme, l’immigration, l’indépendance et le passage à l’âge adulte, sans oublier les dangers du net. On navigue même parfois entre rêve et réalité, et notre héroïne se demande si tout ceci est bien réel. « IRL » s’inscrit totalement dans notre société moderne, et réussit à mêler thriller et réflexion sur notre rapport au virtuel. Le parcours de Roxane, entre quête d’identité et confrontation avec les dangers d’internet, illustre parfaitement les dérives possibles d’un monde où la frontière entre réel et numérique est bien mince. On s’attache vite à cette héroïne forte et vulnérable à la fois, qui va devoir apprendre à faire confiance et à se construire malgré les pièges qui l’entourent. Visuellement, c’est très réussi, axé sur les personnages et principalement notre héroïne (ses regards, ses gestes, ses postures…), avec des séquences très cinématographiques, des contrastes forts et des teintes froides, qui aident à ressentir l’angoisse et le côté mystérieux du monde numérique. Le récit est parfois un poil cliché mais au final percutant, et il parlera autant aux ados qu’aux adultes.
Lageekroom