Avis BD Glénat : Koursk – Hitler ne passera pas !
Après El Alamein et Les Ardennes, la collection « Les grandes batailles de chars » des éditions Glénat nous emmène à Koursk, dans nouveau one-shot qui nous plonge en pleine Seconde Guerre mondiale. Aux côtés du photographe Besko, nous allons être immergés au cœur de cette impressionnante bataille, scénarisée par Donns et dessinée par Antonello Becciu. Batailles de chars, propagande et relations humaines sont au cœur de notre ouvrage du jour, et il est temps de vous dire ce que nous en avons pensé.
Synopsis : Koursk, 1943. Alors que les forces allemandes viennent de subir une lourde défaite à Stalingrad, Hitler, certain de reprendre l’avantage sur le front de l’Est, met au point avec ses généraux l’opération Citadelle. Le Führer n’a qu’une seule idée en tête : avoir définitivement l’ascendant sur l’Armée rouge et l’encercler en frappant simultanément au sud et au nord du saillant de Koursk. Tous les espoirs de son état-major se tournent vers les nouveaux chars lourds, Tiger I et Panther, pour affronter les blindés soviétiques. Toutefois, Hitler n’aura pas anticipé un changement tactique majeur chez l’ennemi, et le choc de Koursk deviendra l’une des grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce chaos, un ancien commissaire politique blessé au combat est missionné pour prendre des photographies utiles pour la propagande : son attention va se porter sur une cheffe de char tout aussi mystérieuse que son étrange T-34, un bien singulier duo qui va s’illustrer lors de la bataille de Prokhorovka et entrera dans la légende. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
« Sur place, nous aurons besoin de tes talents pour saisir les moments de gloire »
Outre son aspect historique poussé et bien documenté, la collection « Les grandes batailles de chars » de l’éditeur Glénat parvient toujours à mettre en avant des personnages forts et à aborder des thèmes intéressants. C’est une nouvelle fois le cas ici, avec la présence de Besko, un ancien commissaire politique plusieurs fois blessé au combat et chargé de prendre des photos du front. Une mission périlleuse, d’autant plus que ces photos auront une orientation toute particulière : celle de nourrir la propagande et mettre en valeur les soldats et en particulier les femmes de Koursk. Rejoindre son objectif sera difficile pour Besko, qui va traverser des zones de guerre, l’occasion pour nous de découvrir des affrontements aériens et terrestres. Le trait réaliste d’Antonello Becciu fonctionne à merveille, et certaines séquences sont vraiment détaillées, mettant en avant l’aviation russe et allemande et les puissants chars des nazis. Pour davantage de détails sur le contexte historique, un carnet très complet est proposé à la fin de l’ouvrage, revenant sur la situation du front en 1943, les préparatifs de la bataille ou encore la déroute allemande. On trouve également un visuel du char OT-34/76 sur 2 pages, avec tous les détails sur son canon, sa tourelle, ses roues ou encore son moteur. C’est, comme toujours avec les ouvrages de cette collection, vraiment passionnant.
Et puis il y a le côté humain, mis en avant avec la présence de Besko, qui veut à tout prix montrer la guerre telle qu’elle, sans tricher et sans retouche. Un objectif qui va clairement déranger sa hiérarchie : « Je veux voir leurs tanks lourds détruits sur le terrain ! On ne montrera pas nos morts ou toute forme de mélancolie dans nos rangs« . Une propagande qui faisait rage à cette époque, quel que soit le camp, et qui cachait bien souvent aux populations la véritable horreur de cette guerre. Le récit développe également l’histoire d’un mystérieux char, surnommé le « dévoreur ». Un engin puissant, fondu à Stalingrad, qui semble entouré d’une malédiction. « Il y a des machines qui respirent la mort, camarade »… Qui pilote cet engin ? Il se pourrait que Besko ait déjà rencontré cette personne. Tout ceci donne au récit davantage de consistance, et on ne se contente pas d’enchaîner les séquences de bataille, très réussies et aux couleurs parfaitement choisies. Contrairement à certains ouvrages du genre qui nous présentent le point de vue des 2 camps, « Koursk – Hitler ne passera pas ! » développe davantage le point du vue soviétique, que l’on parle des soldats ou des stratégies mises en place. Au final, la lecture est très intéressante, même si on aurait aimé que certains thèmes soient encore plus développés, notamment en lien avec la propagande. Les amateurs de cette collection made in Glénat et de récits historiques y trouveront une nouvelle fois leur bonheur.
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