Avis BD Glénat : Noir Horizon – Tomes 1 et 2

Après « Bomb X » et ses orages temporels, les éditions Glénat nous embarquent dans un nouveau récit de science-fiction, signé Philippe Pelaez (au scénario) et Benjamin Blasco-Martinez (au dessin), disponible depuis le 27 septembre 2023. « Noir Horizon », c’est son nom, est notre ouvrage du jour, et ce premier tome que nous avons eu la chance de recevoir de la part de l’éditeur réserve déjà de nombreuses surprises. C’est parti pour notre avis !

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 4 septembre 2024 –


Avis BD Glénat : Noir HorizonSynopsis : Dans un monde post-apocalyptique en souffrance, la planète Kepler-452 b intéresse de près l’armée. Toutes les tentatives de traverser son « mur » se sont soldées par de cuisants échecs. Mais qu’y a-t-il derrière cet écran noir d’où aucun des soldats n’est jamais revenu ? Quelle source d’énergie abyssale les dévore jusqu’au dernier ? Face à ce noir horizon, les sondes et les androïdes tombent en panne, les caméras se brouillent. Les damnés de la prison de Kadingirra pourraient-ils réussir l’impensable ? Le Gouverneur a l’intime conviction que ces repris de justice qui n’ont plus rien à perdre pourraient être leur porte d’entrée sur cette planète. Recrutés parmi une horde d’assassins, les six rebelles ne savent pas encore ce qui les attend mais n’ont aucune intention de faire marche arrière ! Une fois sur Kepler, ils vont croiser le mal absolu… L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.


Avis BD Glénat : Noir Horizon


« Noir Horizon« , c’est de la SF comme on aime, immersive dès ses premières cases et au rythme effréné. Puisant ses inspirations dans de nombreux films du genre, d’Aliens à Stargate en passant par Blade Runner, ce premier tome met en scène une sorte de « Suicide Squad » composée de dangereux détenu(e)s, que le Gouverneur et son armée vont envoyer sur la planète Kepler-452 b pour une mission très particulière. Les enjeux envers cette planète sont grands (on commence à nous l’expliquer dans ce premier tome), mais un immense mur noir empêche de l’explorer. Ce « noir horizon » a déjà avalé et déchiqueté de nombreux soldats, et aucun d’entre eux n’est jamais revenu. Notre nouvelle équipe de condamnés a donc la lourde tâche de découvrir ce qui se cache derrière ce mur, et vous vous en doutez, les événements vont rapidement déraper. Nous ne vous en révélerons pas plus sur ce qu’ils vont découvrir, mais sachez que ce premier tome est déjà très riche et clairement immersif. Avec sa mise en scène très cinématographique et les thèmes qu’il aborde (liés autant à la science qu’à la religion), « Noir Horizon » propose des séquences impressionnantes, que ce soit sur la planète Kepler-452 b ou via des flashbacks nous présentant les personnages.

L’action est au rendez-vous, et même si les clichés habituels sont présents (dans la présentation des condamnés, via certaines répliques ou les habituels politiciens qui tirent les ficelles), ce premier tome fonctionne très bien et on tourne les pages avec intérêt jusqu’à la toute dernière et la petite révélation qui va bien. Néanmoins, les personnages sont parfois présentés un peu rapidement, et nous avons eu du mal à nous y attacher. Les morts sont du coup moins impactantes. Malgré ce petit défaut, « Noir Horizon » gère son suspense à la perfection et distille ses réponses avec intelligence, nous en révélant un peu mais pas trop. La mission de nos détenus est plus qu’importante pour l’humanité, et les enjeux vont logiquement monter d’un cran dans le prochain tome (3 au total sont prévus). Il est justement question d’humanité dans ces débuts, et de la place de la femme et de l’homme dans une société contrôlée par quelques individus imposant leur volonté. Présentée comme une allégorie de la tyrannie par son éditeur, « Noir Horizon » démarre de bien belle manière, et les dessins et le choix des couleurs de Benjamin Blasco-Martinez sont très réussis. C’est détaillé, dynamique, violent juste comme il faut, et on en redemande.



Noir Horizon – Tome 2 : Les quatre renégats survivants de l’expédition sur Kepler 452-b, où ils ont réussi à franchir l’horizon noir pour y découvrir certains secrets de cette étrange planète, sont de retour à Kádingirra. Mais ils refusent de parler. Déclenchant la fureur du quadriumvirat constitué du Gouverneur, du Maréchal, du Gardien et de l’Intendant, les rebelles sont condamnés à de lourdes peines : Julie sera vendue aux hommes dans le quartier de Mylitta, Tobie s’éreintera à la tâche dans les terribles mines de Pandémonium et Ben participera à de nouveaux jeux du cirque sans aucun espoir de survie. Le Gouverneur garde un sort particulier pour Esther. Car cette criminelle qui devait finir ses jours en prison avant d’être envoyée sur Kepler n’est autre que sa propre fille.

« L’homme n’est pas fait pour se révolter, mais pour manger dans la main de celui qui le nourrit »

Après une expédition sous haute tension sur Kepler 452-b, les survivants sont de retour à Kádingirra. Parmi eux se trouve Esther, qui n’est autre que la fille du gouverneur, un tyran comme on les aime qui manipule son peuple pour mieux le contrôler. Celui qui se nommait Achab tire donc les ficelles, faisant croire à son peuple qu’il le protège d’une menace extérieure qui n’existe pas (« il n’y a pas de soldats, pas d’armée, pas de guerre, la peur d’un ennemi assure la cohésion d’un peuple »), lui faisant assister à des jeux sanglants… un peuple qui ne réclamera jamais une liberté qu’il n’a jamais connue. Mais cette civilisation privée de libre arbitre est menacée par une pénurie de ressources, et une source d’énergie, ailleurs dans l’univers, devient indispensable. L’horizon noir et Kepler 452-b sont donc au cœur d’une équation qui propose encore son lot de mystères, mais ce tome 2 apporte pas mal de révélations, principalement sur Esther et son passé, sur sa mère disparue, et sur son tyran de père.

L’ambiance de ce tome 2 est particulièrement sombre. Entre les discours du Gouverneur (qui font bien souvent écho à notre société actuelle), le sort réservé aux survivants de l’expédition sur Kepler 452-b (Julie va vivre un véritable calvaire) ou à la mère d’Esther, et les jeux sanglants proposé à la population (à qui on donne un pouvoir illusoire, lui permettant de choisir les armes utilisées par les participants), on fait face à un univers travaillé et hyper immersif. Et en plus de bien développer ses personnages, ce tome 2 fait avancer son récit, mettant en place une rébellion menée par Esther, qui va organiser une action terroriste contre les silos de la cité (on pense fortement à ce moment-là à Final Fantasy VII). Le rythme est excellent, on ressent pas mal d’émotions et on s’attache davantage aux personnages que dans le premier volume. Le tout est enrobé de visuels tout simplement excellents, détaillés, profonds, contrastés, et superbement mis en scène. La couverture, ultra classe, annonce la couleur, et il est impossible d’être déçu par le travail proposé par Benjamin Blasco-Martinez. Puisant son inspiration, une nouvelle fois, dans le cinéma (on a souvent pensé à Dune durant la lecture), l’auteur nous régale. On vous donne rendez-vous l’année prochaine pour le troisième et dernier tome !


Lageekroom

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