Avis manga Glénat : Inexistents (one-shot)
Création originale des éditions Glénat, « Inexistents » est un manga signé Miki Makasu (au scénario) et Takeliongawa (au dessin), et disponible depuis le 21 mai 2025. Ce one-shot au grand format de 145x210mm nous embarque aux côtés de Tsugumi, une autrice taïwanaise à succès à l’origine du manga « Demon Smile », qui va voir sa vie chamboulée lorsqu’elle va découvrir qu’elle est une Inexistent, une « erreur de l’univers », et qu’elle va devoir disparaître. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : L’Univers commet aussi des erreurs, car certains humains, appelés Inexistents, ne sont pas censés exister. C’est le cas de Tsugumi, autrice taïwanaise à succès du manga “Demon Smile”. Lorsqu’elle découvre la vérité sur sa nature, son monde s’effondre. Seulement, Sof, la créature chargée de corriger l’univers, est aussi un fan absolu du manga “Demon Smile” et se refuse à voir disparaître Tsugumi avant de connaître la fin de l’histoire. Tous deux s’allient alors pour tenter d’empêcher l’effacement… Fruit de la collaboration de la dessinatrice Takeliongawa et du scénariste Miki Makasu, ce one-shot percutant vous projette dans les tourments de la création, où créateurs et créatures œuvrent de concert pour s’opposer à la loi de l’univers. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
Une alliance improbable pour empêcher l’effacement
Commençons tout d’abord par définir ce que sont les « Inexistents ». Concrètement, ce sont des erreurs de l’univers, autrement dit des êtres humains qui n’auraient pas dû exister. C’est le cas de notre héroïne, qui reçoit la visite de Sof, une créature appelée Rythmistis, qui supervise la correction de ces erreurs. En d’autres termes, c’est la fin pour Tsugumi, qui va être effacée. Mais, rebondissement de taille : Sof est fan du manga « Demon Smile », créé par Tsugumi et son assistant. Voulant absolument connaître la fin de l’histoire, il veut ralentir, voire même tenter d’annuler, le processus d’effacement. Mais il y a des règles à respecter, que nous allons découvrir petit à petit lors de la lecture, et qui ne facilitent clairement pas les choses. Il ne reste plus que quelques mois à vivre pour Tsugumi… Que faire quand on connaît son destin ? Profiter des gens qu’on aime ? Passer du temps avec sa famille ? Difficile pour Tsugumi, qui semble être en froid avec ses parents. Mais le temps lui est compté. Avec Sof, Tsugumi tente de comprendre le plan de l’univers, et de trouver LA solution pour continuer à vivre et à créer.
Des thèmes forts et un style visuel percutant
Les thèmes abordés sont vraiment intéressants, qu’on parle de notre relation avec nos amis et notre famille, notre capacité à créer et à s’ouvrir aux autres, ou encore à notre légitimité d’exister en tant qu’être humain et de laisser notre trace. Le manga interroge sur notre place et nos réactions face à un destin prédéterminé, et dans le cas présent sur la capacité de l’art à transcender les règles. L’ouvrage est d’ailleurs entrecoupé de séquences du manga « Demon Smile », qui résonnent avec la réalité vécue par Tsugumi. Le rythme est vraiment bon, avec des rebondissements et même une enquête qui se met en place et qui resserre l’étau autour de notre héroïne. Le format en one-shot colle parfaitement avec le récit, même si nous devons avouer trouver la fin un peu abrupte. Néanmoins, l’immersion est parfaite, avec des visuels, parfois horrifiques et de toute beauté (même si parfois un poil chargés). L’ambiance est pesante, sombre même, avec cette créature qui observe sans cesse Tsugumi par-dessus son épaule pour la regarder créer. Il y a de très bonnes idées de mise en scène et en termes de lore, avec des règles clairement punitives, qui « effacent » des vérités révélées à nos proches. C’est profond, marquant, et on aurait aimé en découvrir davantage ! Maintenant que l’univers est établi, pourquoi ne pas proposer un nouveau récit ? C’est tout ce qu’on souhaite.
Lageekroom