Avis manga Kana : Soara et les bâtisseurs fantastiques – Tomes 1 et 2

En 2019, nous avons eu la chance de découvrir « Marry Grave », série en 5 tomes malheureusement achevée de manière prématurée avec une fin qui nous laissait entrevoir ce qui aurait dû se passer pour son héros Sawyer. En cette année 2025, l’auteur Hidenori Yamaji est de retour aux éditions Kana avec une toute nouvelle série, « Soara et les bâtisseurs fantastiques », en cours au Japon depuis 2021 dans le magazine Shônen Sunday S de l’éditeur Shôgakukan. Nous avons eu la chance de recevoir le premier tome, et il est temps de vous en parler. 

– Mise à jour de l’article avec notre avis sur le tome 2, disponible le 29 août 2025 –


Synopsis : Depuis qu’elle est petite, Soara, orpheline sans parent ni foyer, a été strictement éduquée et entraînée dans la perspective de devenir la meilleure chasseuse de monstres du royaume. Mais alors qu’allait démarrer sa mission, son roi lui annonce que les monstres ne sont désormais plus un danger pour les humains et lui donne congé. Voyageant désormais en quête d’une nouvelle raison d’être, Soara assiste à une scène des plus étranges : un groupe de nains bâtisseurs s’affaire à transformer la caverne insalubre d’une famille de gobelins en une splendide maison au confort inégalable ! Touchée par leur bonté et émue par la reconnaissance des gobelins, Soara décide d’accompagner les nains et de les aider dans leur quête d’offrir aux monstres ce dont elle a toujours manqué : un agréable chez-soi ! L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.


Soara et les bâtisseurs fantastiques


« Comment pourrais-je regagner ma maison, alors que je n’en ai jamais eu ? »

La fin de « Marry Grave » nous avait clairement laissés sur notre faim. La série et ses héros étaient vraiment excellents, et l’histoire a dû se terminer de façon abrupte, nous faisant quitter cet univers si accrocheur de manière prématurée. Retrouver Hidenori Yamaji nous fait très plaisir, connaissant le talent du mangaka à créer des univers et un lore riches. Nous nous sommes donc lancés dans sa nouvelle série, en espérant qu’elle subisse un sort tout autre ! Présenté par son éditeur Kana comme un récit de fantasy feel good, « Soara et les bâtisseurs fantastiques » démarre avec la présentation de son héroïne, Soara. Jeune orpheline recueillie et entraînée à la dure par des soldats, Soara est désormais la meilleure chasseuse de monstres du royaume. Mais contre toute attente, les monstres déposent les armes et la guerre est finie. Soara est désormais libre, et peut rentrer chez elle. Seulement voilà, elle n’a aucun chez elle, ni ami ni famille, et se retrouve littéralement lâchée dans un monde dont elle ignore presque tout. Voulant se réfugier dans une grotte, elle fait la rencontre d’un trio de nains à la mission très particulière : ils sont des bâtisseurs, et construisent des maisons pour les monstres !


Soara et les bâtisseurs fantastiques


Ne pas se fier aux apparences : c’est le thème fort de ce premier tome, et surtout ce que va découvrir Soara, formatée à tuer des monstres mais qui va découvrir qu’ils ont eux aussi le droit de vivre, et surtout de vivre dans de bonnes conditions. S’il n’y a pour le moment pas de vrai fil rouge dans notre récit, on se laisse porter par des personnages qu’on apprend à connaître et qui ne lésinent pas sur les efforts pour aider les monstres. Gobelins, griffons, slimes : tous ont droit à leur demeure, et l’auteur fait preuve d’une sacrée imagination. C’est super riche visuellement, et bourré de bonnes idées ! Nos architectes ont du talent, c’est certain, et des doubles pages décrivent leurs projets et ce qu’ils vont mettre en place pour que les monstres soient installés le mieux possible. C’est très chouette, et encore plus beau en termes de décors que « Marry Grave », déjà très réussi de ce côté-là. Soara découvre le monde, l’amitié, mais surtout que tous les monstres ne sont pas d’horribles créatures menaçantes. L’univers est déjà bien développé, et un élément en fin de tome nous indique que quelques enjeux ne vont pas tarder à se dessiner. On l’espère, histoire de mettre un peu de piment dans tout ça. Ce premier tome reste néanmoins très sympathique, feel good comme promis par son éditeur, et nous avons hâte de retrouver nos héros dans leurs prochaines missions.


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Soara-et-les-batieurs-fantastiques-Tome-2Soara et les bâtisseurs fantastiques – Tome 2 : Pour Soara et les nains bâtisseurs de maisons pour monstres, le voyage continue. Nid d’amour pour un électro-loup et une sirène… Château pour le Roi des monstres, un souverain tristement connu pour sa cruauté… Pour qu’il fasse bon vivre dans une maison, elle doit être adaptée aux créatures qui l’habitent. Nos sympathiques architectes visitent des lieux fantastiques et vont de surprise en surprise !

« Vous n’êtes pas de la même espèce, mais vous vous aimez malgré tout »

Bonne petite surprise de cette année 2025 aux éditions Kana, « Soara et les bâtisseurs fantastiques » est un manga bourré d’énergie, très riche visuellement, et surtout feel good. On n’en attendait pas moins de Hidenori Yamaji, auteur de l’excellente série « Marry Grave », qui s’est achevée bien trop rapidement à nos yeux. Mais ces derniers sont désormais tournés vers « Soara et les bâtisseurs fantastiques », et son tome 2 disponible depuis la fin du mois d’août. On prend les mêmes et on recommence avec ce nouveau volume, toujours aussi riche, toujours aussi beau, et qui intègre de tout nouveaux personnages. Hidenori Yamaji confirme rapidement tout le potentiel de son univers. L’idée d’un groupe de bâtisseurs chargés d’offrir des foyers aux monstres prend encore plus d’ampleur : non seulement les chantiers se multiplient, mais les rencontres aussi. Les nouvelles créatures croisées amènent chacune leur lot d’exigences, de traditions, de modes de vie. L’histoire garde ce côté « encyclopédie de la fantasy » tout en restant accessible grâce à ses touches d’humour et des personnages très attachants.

Visuellement, le manga est une véritable réussite. Yamaji déploie des décors foisonnants, riches en détails, avec une mise en scène qui donne autant de force aux scènes calmes de construction qu’aux moments plus dynamiques. Chaque case respire la passion pour le monde qu’il imagine, et on sent que l’auteur prend autant de plaisir à dessiner une simple taverne qu’un monstre colossal. Mais ce qui rend le manga si singulier, c’est son ton profondément optimiste. Là où la plupart des récits de fantasy misent sur l’affrontement, la guerre ou la quête héroïque, Yamaji préfère mettre en avant la reconstruction, le quotidien et l’entraide. Le manga se lit comme un bol d’air frais : il en devient réconfortant et invite à réfléchir à ce qui fonde vraiment un foyer ou une communauté. Histoire de pinailler, on pourrait dire que le rythme est parfois un poil trop posé et contemplatif, et ceux qui recherchent des rebondissements ou des combats spectaculaires pourraient être un peu déçus. Mais pour les lecteurs en quête d’une aventure chaleureuse, à la fois dépaysante et humaine, ce tome 2 est une vraie réussite.


Lageekroom

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