Critique & avis manga : Miyamoto Musashi (one-shot aux éditions Kana)
Quel bel ouvrage que celui que nous avons eu la chance de recevoir de la part des éditions Kana ! « Miyamoto Musashi », one-shot disponible depuis le 19 août, revient comme son nom l’indique sur l’histoire de Miyamoto Musashi, le plus célèbre des samouraïs à qui l’on attribue plus de 60 combats pour autant de victoires. C’est parti pour notre découverte de ce manga massif de plus de 490 pages !
Synopsis : Takezô du village Miyamoto, adolescent frondeur, est déjà très bon à l’épée. Lui et sa sœur Ogin souffrent beaucoup lorsque leur père, un redoutable guerrier assez violent, renvoie sa femme dans son village natal et leur impose une nouvelle mère. Tout bascule au moment où le père décède accidentellement et que la belle-mère disparaît laissant les deux adolescents livrés à eux-mêmes. Takezô doit défendre une amie contre des hommes trop entreprenants et les tue. Il n’a d’autre choix que de quitter son village ! Quelques années plus tard, il réapparaît sous le nom de Miyamoto Musashi. Tout comme son père, il est devenu un guerrier, mais un ronin, un samouraï sans maître, qui s’applique chaque jour à progresser dans la « Voie du Sabre ». Plus qu’un art martial, il s’agit d’une philosophie, une sagesse, le cheminement de toute une vie et qui ne doit pas s’éteindre avec lui…
« La paix de l’âme, c’est un état où aucun désir ne peut perturber l’esprit »
Ce n’est pas la première fois que le one-shot « Miyamoto Musashi » de Shotaro Ishinomori est proposé par les éditions Kana, mais l’ancienne édition n’était plus disponible depuis le début de l’année 2024 (et difficilement trouvable sur le net, ou alors à prix assez élevé). Mais rassurez-vous, car l’éditeur a entendu son public, et a proposé fin août une toute nouvelle édition vendue une vingtaine d’euros. Cette dernière est cette fois publiée en grand format (148 x 210 mm) contrairement à son format d’origine (127 x 180 mm) et a droit à une nouvelle couverture bien plus proche que la précédente, à nos yeux, de l’esprit du manga. On retrouve également la postface d’origine, par Masato Hayase (Ishinomori Productions), une préface très complète de Claude Leblanc, ainsi que des explications de l’auteur, notamment sur les différents chapitres de l’ouvrage. C’est très riche en informations, et surtout très immersif, permettant de placer le contexte et d’approfondir certains détails importants. Et puis il y a évidemment le manga en lui-même, qu’il est bien difficile de poser une fois lancé !
L’auteur revient sur les événements marquants de la vie de Miyamoto Musashi, autrefois connu sous le nom de Takezo lorsqu’il était encore enfant. Une enfance difficile, mais notre héros n’a jamais perdu de vue son objectif : devenir le meilleur bretteur du pays. Il a donc consacré sa vie à la Voie du sabre, rédigeant dans les dernières années de sa vie le fameux « Traité des cinq roues ». Tout ceci est assez passionnant à découvrir, et notamment son évolution, ses rencontres ou encore sa relation avec son amie d’enfance, qui n’aura cessé de l’attendre. Malgré la densité de l’ouvrage, on ne s’ennuie jamais et l’ensemble est très rythmé. L’auteur prend parfois son temps, mais ce n’est jamais trop verbeux, les explications étant fluides et parfaitement bien dosées. Et puis il y a la partie visuelle, absolument superbe. Il faut certes aimer le style « à l’ancienne » des visages (chose qui ne nous dérange pas du tout, au contraire), mais on ne peut que s’incliner devant la beauté des décors (très détaillés, qu’on parle des temples, des forêts ou de la ville) et la beauté des combats. Le découpage impeccable met justement en avant les combats, spectaculaires et très cinématographiques. Un style qu’on retrouve notamment dans des jeux vidéo récents comme Ghost of Tsushima, tant l’élégance et la puissance visuelle sont présentes. « Miyamoto Musashi » est une sacrée belle découverte !
Lageekroom