Découverte manga : on vous présente le label Kotodama des Editions Petit à Petit

Nous avons découvert il y a peu les éditions Petit à Petit à travers 2 bandes-dessinées, « Oradour-sur-Glane 10 juin 1944 » et « La Traque », que nous vous avons présenté sur le blog à cette adresse. Des « Docu-BD » intéressantes et bien documentées, que nous avons beaucoup apprécié ! Mais il ne sera pas question de bande-dessinée dans notre article du jour mais de manga, car l’éditeur lance cette semaine son nouveau label intitulé Kotodama. Trois séries sont au programme : « Hikaru in the Light ! » (série prévue en 4 tomes), « Hinatsuba, celle qui maniait le sabre » (one-shot) et « Sushi Ichi ! » (série prévue en 8 tomes). Nous avons eu la chance de découvrir ce nouveau label et ses nouveautés, et il est temps de vous les présenter !



Kotodama est donc le nouveau label manga des éditions Petit à Petit. L’éditeur poursuit ce qu’il entreprend avec sa partie bande-dessinée : proposer des histoires en lien avec la culture et l’histoire du Japon dans le cas présent, le tout accompagné par des pages de documentaires. Le premier tome de « Hikaru in the Light ! » propose 176 pages de manga et 16 pages de documentaires tandis que « Hinatsuba, celle qui maniait le sabre » offre 280 pages de manga et toujours 16 pages de documentaires. Du côté du premier volume de « Sushi Ichi ! », il faudra compter 192 pages de manga et les habituelles 16 pages de documentaires (imprimées sur papier glacé). Vous l’avez compris, la volonté de l’éditeur est de proposer un aspect davantage ludique à ses séries, ce qui n’est clairement pas pour nous déplaire. Concernant le nom du label, l’éditeur nous indique que Kotodama « est un concept spirituel qu’on peut traduire par l’âme des mots ou les paroles sacrées ».



Trois séries débarquent donc en ce mois de février. Nous avons découvert en premier « Hikaru in the Light ! », signée Mai Matsuda, dont le récit est basé sur le rêve de devenir une idol. On suit le personnage d’Hikaru, jeune étudiante de 14 ans passionnée par le chant et dont le talent impressionne les gens de son quartier. Son amie d’enfance, Ran, a quitté ses études pour se lancer dans le chant et la danse, intégrant un groupe de filles. Mais cette dernière est de retour et motive Hikaru à l’accompagner à un casting national, mis en place pour créer un tout nouveau girls band. Bien chanter et être motivée ne sera pas suffisant pour notre jeune héroïne, et seules les jeunes filles « spéciales » auront leur chance. Ce premier tome démarre sur de bonnes bases et lance Hikaru dans le grand bain des castings. On stresse pour elle, et les différents enjeux commencent à se mettre en place, nous faisant remonter dans le temps de quelques années à la découverte d’émissions comme Popstars ou Nouvelle Star. On retrouve le jury, les épreuves de chant et de danse, et la pression qui va avec.

Hikaru est attachante, parfois gaffeuse, mais surtout motivée par tout ce qu’elle entreprend malgré ses doutes. Elle n’y croit presque pas elle-même quand elle atteint la seconde étape du casting, accompagnée de son amie Ran. Ce premier tome dégage une certaine fraîcheur, et s’avère visuellement intéressant. C’est lumineux, parfaitement lisible, et on apprécie notamment le travail sur les visages, qui rappellent parfois les œuvres des années 90. Un petit côté « retro » qui nous plaît beaucoup, et l’humour fonctionne bien également. Certes, le récit ne demande qu’à monter en puissance (c’est encore un poil timide), mais la fin du tome augmente la pression d’un cran. Comme dit précédemment, 16 pages de documentaires sont disponibles, ce qui apporte un plus non négligeable.



Nous avons ensuite découvert « Hinatsuba, celle qui maniait le sabre » de Koichi Masahara, ouvrage plus massif et très différent, puisqu’il nous emmène durant l’ère Edo. Et vous vous en doutez après avoir lu le titre de ce one-shot, c’est d’une sabreuse dont il sera question ! Suzu préfère en effet manier le sabre dans le dojo tenu par son père plutôt que de jouer avec les autres filles de son âge. Elle se pose des questions sur sa féminité, qu’elle pense presque à faire disparaître, préférant sentir sur son corps la sueur après un entraînement intensif plutôt que de penser à avoir une belle coiffure ou de beaux vêtements. Suzu se cherche encore mais va apprendre à se découvrir à travers ses rencontres, ses questionnements, et pourquoi pas la découverte de l’amour. « Les temps peuvent changer… Que l’on soit un homme ou une femme, on peut choisir le chemin qui nous rend heureux ».

Au sein d’une société patriarcale, il est bien difficile, pour une femme, de se faire une place. Un thème fort et bien évidemment toujours d’actualité, qu’on retrouve dans l’ouvrage et qui se développe de belle manière. On suit le parcours et l’évolution de notre héroïne, dans un contexte historique qu’on apprécie tout particulièrement et qui s’avère toujours aussi intéressant. Et là où les pages de documentaires de « Hikaru in the Light ! » apportaient un plus intéressant, celles de « Hinatsuba, celle qui maniait le sabre » le sont davantage. On y découvre des informations sur le shogunat, le sakoku, l’importance des samouraïs, les armes d’époque, ou encore l’ouverture du Japon au reste du monde avec l’épisode des « bateaux noirs ». Des sujets déjà abordés dans certains jeux vidéo récents par exemple, et qui sont toujours aussi passionnants. Visuellement, on se régale bien souvent en découvrant les décors, la mise en scène, ou le travail sur les scènes de nuit. Seuls les visages clairement atypiques (et principalement ceux des hommes) diviseront. Nous avons parfois un peu tiqué sur certains faciès, mais cela ne nous a pas empêchés de nous immerger dans le récit.



On termine cette découverte avec « Sushi Ichi ! », qui comme son nom l’indique va peut-être vous ouvrir l’appétit. Signé Etsushi Ogawa, le manga est le plus feel good de cette nouvelle collection. Comment ne pas aborder la culture japonaise sans passer par la case « sushis », et on fait donc la connaissance du chef Taisuke, qui met à l’œuvre toutes ses techniques pour combler ses clients ! Comme pour « Hinatsuba, celle qui maniait le sabre », le récit nous embarque durant l’ère Edo, en plein cœur de la capitale nippone, période durant laquelle le Japon commençait à s’ouvrir à l’Occident. L’aspect géopolitique est donc présent, mais l’histoire se focalise sur son personnage principal et les différentes péripéties qui l’attendent avec les demandes de ses clients. Différents moments de vie se mêlent donc à l’aspect historique du récit, les sushis et les différentes recettes étant au cœur de notre découverte. C’est agréable à lire et très dynamique, qu’on parle du découpage ou de la mise en scène. Il manque peut-être un réel fil rouge à notre histoire pour pleinement nous embarquer.

Visuellement, on se régale, dans tous les sens du terme. On retrouve, comme pour « Hikaru in the Light ! », des traits qui nous replongent dans les années 90, mais dans un style bien différent, notamment au niveau des visages (à voir si cela saura accrocher le lecteur de passage lorsqu’il découvrira la couverture en librairie, mais c’est en tout cas tout ce que l’on souhaite à l’éditeur). C’est très détaillé et immersif, principalement lorsqu’on se plonge dans l’aspect culinaire, ce dernier étant également mis en valeur avec les pages de documentaires. Les éditions Petit à Petit semblent avoir trouvé un très bon équilibre avec ce nouveau label « docu-manga », proposant des récits accrocheurs et des informations qui viennent parfaire le tout. Lancer un nouveau label manga n’est jamais chose facile, surtout chez nous, et on croise les doigts pour que ces 3 nouvelles séries trouvent leur public. L’éditeur propose quelque chose de nouveau : à voir si cela portera ses fruits !


Lageekroom

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