Découverte Xbox Game Pass : Somerville
Lorsque nous avons appris que Dino Patti, cofondateur de Playdead (à l’origine des pépites Limbo et Inside), montait son propre studio, nous avons forcément gardé un œil sur son tout premier projet ! Disponible day-one dans le Xbox Game Pass, Somerville, après plusieurs présentations accrocheuses, est donc le premier jeu du studio Jumpship, et nous nous sommes lancés dans cette aventure atypique avec beaucoup d’intérêt. Le résultat a-t-il été à la hauteur de nos attentes ?
Somerville est un jeu mystérieux, de par les thèmes qu’il aborde mais principalement lorsqu’on découvre les événements de son récit. On y incarne un père de famille, extirpé de son sommeil sur son canapé par d’étranges lueurs venues de l’extérieur. Rapidement, l’homme découvre que des engins spatiaux se font la guerre, dans une ambiance Guerre des Mondes particulièrement réussie. C’est alors qu’un engin s’écrase sur le foyer familial, et après avoir tenté de porter secours à son occupant en lui tendant la main, notre héros va récupérer un étrange pouvoir et perdre connaissance. A son réveil (aucune notion de temps n’est précisée), le monde est en ruines et sa famille a disparu. Ce sera donc à vous de partir à leur recherche.
Somerville est un jeu narratif linéaire, parfois contemplatif mais également plus dynamique lorsque vous avez des ennemis à vos trousses. Aucune aide n’est proposée, et ce sera à vous de vous débrouiller. Concrètement, une touche de la manette sert à interagir lors des différentes énigmes, et les 2 pouvoirs que vous allez récupérer permettent de faire « fondre » une mystérieuse matière pour atteindre de nouvelles zones, ou de la « solidifier » pour accéder à d’autres. Mais si les énigmes de Limbo ou Inside étaient parfois retors, il n’en est rien ici, et le jeu est vraiment facile. On ne bloque que rarement face à une énigme, et on avance rapidement tout au long des 14 chapitres que contient le jeu. Nous l’avons terminé en 3h, et nous sommes clairement restés sur notre faim, malgré quelques séquences très intéressantes…
Pourtant, Somerville a de beaux atouts, à commencer par sa direction artistique. Malgré un peu de tearing durant la première heure, le jeu est très beau et propose de magnifique panoramas. Les animations sont réussies, et certaines séquences sont même assez impressionnantes (sur l’autoroute par exemple). Côté immersion, c’est donc du tout bon, et le sound design est excellent lui aussi, particulièrement dans les derniers chapitres. Le titre de Jumpship tente des choses, avec un penchant science-fiction très réussi. Mais encore une fois, tout passe trop vite, et le manque de challenge se fait cruellement ressentir. C’est dommage, car les pouvoir que l’on récupère auraient pu proposer des énigmes plus poussées, jouant par exemple sur la physique. Quant à la narration, elle reste basique mais intéressante, avec des personnages qui parviennent à nous faire ressentir leurs émotions, et des PNJ qui vous montrent du doigt là où vous devez aller.
Le sentiment de fin du monde et de solitude est bien présent, mais Somerville change de cap dans ses derniers chapitres et s’avère assez déstabilisant. Nous aimons beaucoup les jeux qui font réfléchir, théoriser, qui font davantage ressentir les choses que les dévoiler. Mais dans le cas présent, nous sommes ressortis un peu perplexes de l’aventure, qui aurait mérité davantage de développement. Côté gameplay, c’est assez basique mais efficace, même si nous avons trouvé les déplacements du personnage trop lourds. On bloque parfois sur élément du décor ou on a du mal à actionner un simple levier, ce qui est vraiment pénible. Lors de certaines séquences de fuite où la tension est à son maximum, on meurt parfois bêtement à cause d’un mauvais contrôle.
Somerville est un jeu que l’on a envie d’aimer, mais qui laisse un arrière-goût dans la bouche. Si la direction artistique, le sound design et certaines énigmes sont très réussis, on aurait aimé que l’ensemble sonne moins creux. Les pouvoirs mis à disposition ne sont pas assez exploités, le jeu a quelques soucis techniques (tearing), et les contrôles sont trop lourds et parfois imprécis. Le jeu est court (3H) et ne propose quasi pas de challenge. Au final, l’aventure est immersive, sombre et parfois poétique, mais on en sort aussi vite qu’on y est entrés. Il manque clairement quelque chose pour faire de Somerville un digne successeur à Limbo ou Inside, malgré toutes les qualités qu’il parvient à proposer.
Les +
- très belle direction artistique
- le sound design
- quelques panoramas vraiment superbe et de très chouettes effets visuels
- l’ambiance, souvent pesante
- certaines séquences vraiment réussies
- quelques énigmes bien fichues…
Les –
- … mais on aurait aimé davantage de challenge
- trop court
- contrôles lourds et imprécis
- du tearing
- une fin qui laisse perplexe
Lageekroom