Avis cinéma : L’Echelle de Jacob, le film qui a inspiré Silent Hill
Peu de gens le connaissent, et pourtant, l’Echelle de Jacob est considéré comme faisant partie des 10 films les plus terrifiants de tous les temps. De la peur certes, mais loin de l’esbroufe visuelle ou sonore que l’on connait aujourd’hui. L’Echelle de Jacob est au cinéma ce que Silent Hill est aux jeux-vidéo (ce dernier s’en inspire d’ailleurs énormément) : une expérience angoissante, dans laquelle un être humain tente de ne pas sombrer dans la folie.
Celui là, on ne l’a pas vu venir ! Sorti en 1990, le film est mis en scène par Adrian Lyne, qui n’est autre que le réalisateur de… Flashdance. On se demande ce qui a pu passer par la tête du lascar pour passer du coq à l’âne de cette façon. Pour résumer rapidement (et sans spoil, rassurez vous), le film raconte l’histoire de Jacob Singer, vétéran du Vietnam, qui tente tant bien que mal de reprendre une vie normale. Blessé assez gravement pendant la guerre, Jacob est rentré lui chez et veut refaire sa vie, en compagnie de sa nouvelle compagne, mais malheureusement sans son fils, décédé quelques années plus tôt. En plus de devoir faire le deuil quasi impossible de son enfant, qu’il revoit à travers des visions et flashbacks, Jacob semble perdre la raison. Le pauvre bougre voit des choses, et la réalité semble le fuir de plus en plus. Ses visions le harcèlent au quotidien et commencent à menacer sa santé mentale, et Jacob n’en peux plus de voir ces visages difformes le poursuivre continuellement. La chute est inexorable, et la paranoïa n’est pas loin. La menace est belle et bien présente, mais difficile à discerner, et le quotidien de Jacob devient de plus en plus difficile. Un cauchemar évolutif qui prend le spectateur aux tripes, et donne l’impression de vivre la descente aux enfers de notre personnage. On n’oubliera pas le côté biblique de la chose (une petite recherche sur internet sur le sujet vous en apprendra davantage), mais nous vous conseillons de ne vous renseigner qu’après avoir vu le film, histoire de ne rien gâcher.
Une première vision d’horreur, puis une seconde, et tout s’enchaîne. Une voiture semble le poursuivre, avec à bord des hommes sans visage, tandis qu’une vieille femme ne le quitte pas des yeux dans un métro aussi glauque que celui de Silent Hill 3. L’ambiance est poisseuse, sale, glauque, et aucune éclaircie ne semble venir aider Jacob, pas même venant de sa compagne, plus que louche. C’est après avoir rencontré d’anciens soldats de son unité que Jacob va découvrir qu’ils se sentent eux aussi menacés, et qu’ils vivent également des choses pas jolies jolies. Dur dur pour Jacob de garder un pied dans le réel et de ne pas sombrer dans une folie qui lui semble promise. Mais tout ceci est-il réel ? Jacob est-il fou, ou tout ceci résulte de la drogue administrée aux soldats pendant la guerre ? A vous de découvrir cela en visionnant ce chef d’oeuvre d’angoisse et d’horreur, qui réserve quelques scènes vraiment saisissantes, mais également des moments plutôt gores à ne pas mettre entre toutes les mains. Il est difficile d’en dire davantage sans spoiler l’histoire, mais sachez que ce film est à voir absolument, et pas qu’une fois ! Si vous aimez les films à l’ambiance angoissante, les histoires à retournement, et la saga Silent Hill sur vos consoles, vous devez absolument voir L’Echelle de Jacob !
Une partie spoilers n’était pas prévue, mais s’avère finalement nécessaire pour compléter l’article. Si vous n’avez pas encore vu L’Echelle de Jacob, fuyez pauvres fous ! Dans le cas contraire, vous pouvez lire ce qui suit. L’Echelle de Jacob propose un twist final vraiment surprenant pour l’époque. Rappelons que le film est sorti en 1990, et que l’ami M. Night Shyamalan n’a pas encore surpris tout le monde avec la fin de Sixième Sens. Pour faire simple : Jacob Singer n’est jamais rentré du Vietnam. Pire encore, il est mort pendant la guerre, tué par un soldat de son propre bataillon (la drogue prise par les soldats les avaient rendus fous et ils se sont entre-tués). Ce que le spectateur vit et voit durant le film n’est autre que l’errance de Jacob dans un purgatoire, un dernier souffle avant de « laisser aller » et de rejoindre la lumière (ça ne vous rappelle pas Lost par hasard ?). Sauf que ce purgatoire est pour lui une réalité, et qu’il n’a pas encore conscience de ce départ et de ce relâchement. Son fils tente bien de lui faire comprendre via quelques visions, mais Jacob semble emprisonné, lié, et n’arrive pas à avancer, croyant qu’il est dans sa réalité. Et ce n’est pas sa compagne qui l’aide à entrevoir la lumière ! Heureusement, au Vietnam, Jacob rend son dernier souffle, les médecins ne tentent plus de le maintenir en vie, et le pauvre peut enfin prendre son fils par la main et le rejoindre dans une autre vie que l’on espère meilleure. Touchant n’est-ce pas ?
Lageekroom