TEST : A Way Out sur Xbox One et PS4 : la grande évasion en coopération
Le 23 mars 2018, la planète jeu vidéo a été secouée par la sortie de A Way Out, un jeu crée par Josef Fares, papa de l’excellent « Brothers : A Tale of Two Sons ». Si vous avez vous aussi regardé les Video Games Awards, vous avez donc aperçu un personnage haut en couleur clamant un « F*** the Oscars ! » qui en a choqué plus d’un. Pour être tout a fait honnête avec vous, je n’attendais rien de ce jeu jusqu’à ce moment bien précis. La hype à commencé à monter en moi, et j’ai patiemment attendu sa sortie. Avec un dérapage en direct de cet acabit, il faut croire que le type en a gros sur la patate. Un joli coup de buzz, pas cher payé en somme. Allez c’est parti : descente imminente dans la prison du comté pour voir si le jeu vaut vraiment le détour!
Avant de débuter, soyez conscient que ce jeu se parcourt UNIQUEMENT en coopération en ligne ou locale en écran splitté. Pas de co-op avec une IA au programme, mais bien une personne physique, soit à vos cotés, soit à l’autre bout de la Terre. Je vous entends déjà dire, « oui mais attends, on peut pas jouer tranquille, on nous oblige à jouer avec quelqu’un ». Vous pensiez vraiment pouvoir vous échapper seul de prison ? Et c’est la que réside la grande force du jeu ! La coopération ! Chose assez rare pour être soulignée : lorsque vous souhaiterez jouer avec votre meilleur pote, vous n’aurez JAMAIS besoin d’un deuxième exemplaire du jeu. Même pour jouer en ligne, chacun chez soi, une seule galette suffit. Si c’est pas beau ! C’est d’ailleurs de cette façon que j’ai parcouru le jeu, le tout sans aucun accroc. Une version gratuite du jeu est à télécharger sur le PSN ou le Xbox live pour le second joueur : on se connecte en ligne et roulez jeunesse.
Vous êtes catapulté dans la peau de Vincent ou Leo, deux criminels au passé flou que la vie à réuni au même endroit : en prison. Considérez bien que ce jeu est avant tout narratif, à la manière d’un Beyond Two Souls ou d’un King’s Quest, et vous devrez réaliser certains QTE ou enchaînements de pressions de boutons pour mener à bien les phases d’actions. Cela va même parfois un peu plus loin que ça. Doté d’une mise en scène léchée, le jeu propose une immersion davantage renforcée par le split screen. Chacun peut voir ce que l’autre voit, et les plans de caméra sont très justes et donnent un effet cinéma très agréable. C’est pour moi LE gros point fort du jeu, et cela vous amènera à communiquer avec votre partenaire pour ne pas vous faire repérer lors de vos escapades nocturnes. On sent bien que le soft est vraiment pensé pour la co-op! Je ne me souviens plus quel était le dernier jeu que j’avais autant apprécié en coopération en ligne, c’est pour dire !
Après vous être évadé de prison avec succès, la cavale commence. On peut noter que le titre varie également ses phases de jeu en passant d’un gunfight à une course poursuite à pied ou en moto… Je n’en dirai pas plus. Les décors sont plutôt agréables même si le jeu ne propose pas ce que font les cadors du genre. Le budget d’un AAA n’est pas là, mais laissez moi lui donner la mention honorable. L’amitié naissante de nos deux compères est bien représentée et on se prend réellement d’affection pour ce duo improbable. Le doublage, en anglais sous-titré français, s’avère de très bonne facture. Il est possible de choisir différentes façons d’aborder un problème en utilisant la méthode de Leo ou bien la méthode de Vincent. La finesse ou les muscles, à vous d’opter pour le choix que vous préférez, même si vos actions n’influent en rien sur le déroulement de l’histoire. Là ou Beyond Two Souls ou Heavy Rain font parfois mourir des personnages, la trame d’A Way Out récupère son fil conducteur un poil plus loin. Dommage. Des minis jeux sont également de la partie, si vous souhaitez battre votre pote au Baseball, au Puissance 4, et j’en passe ! Mention spéciale pour le bras de fer qui devrait vous faire tordre de rire. L’univers parcouru est rendu beaucoup plus vivant de cette façon et vous pouvez interagir différemment avec votre partenaire de canapé.
A Way Out n’a malheureusement pas que des qualités et son histoire est parfois incohérente dans le sens où l’on passe du coq à l’âne sans comprendre vraiment pourquoi. L’effet « cheap » se fait alors ressentir au détour d’une ou deux cinématiques ou de phases d’action comme certains gunfights. Rien de bien méchant, mais cela reste quand même à signaler. C’est dans ces moments que l’on sent que les développeurs ont voulu bien faire, mais n’ont pas pu faire plus faute de moyens. Niveau bande son, le titre pêche par son absence de thèmes musicaux, mais on dira que cela laisse la part belle au doublage. Comptez entre 6 et 8 heures pour faire le tour de cet opus, un peu court pour un jeu dont la rejouabilité n’est pas exceptionnelle, mais certaines productions d’EA ont une campagne aussi longue (voire moins longue) et impliquent nettement moins le joueur émotionnellement.