Test & avis : Bye Sweet Carole, quand le conte de fées vire au cauchemar (PS5)

Annoncé en 2021, Bye Sweet Carole est le nouveau jeu du studio Little Sewing Machine et de son créateur Chris Darril, après Remothered: Tormented Fathers et Remothered: Broken Porcelain. Deux salles, deux ambiances pour ces deux titres, avec un premier épisode fort sympathique qui contraste avec la déception générée par sa suite. Aujourd’hui, nous nous intéressons à Bye Sweet Carole, qui débarque enfin en ce mois d’octobre après de multiples reports. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu de la part de son éditeur, dans sa version PS5, et il est temps de vous en parler. 


Bye Sweet Carole est un titre qui nous intrigue depuis son annonce. Avec son concept atypique, proposant un style visuel rappelant les grands classiques de l’animation Disney (avec des décors peints à la main et des personnages animés image par image) et une ambiance clairement horrifique, le jeu prend des risques quitte à surprendre. Dans Bye Sweet Carole, le joueur incarne Lana Benton, une jeune fille pensionnaire de l’orphelinat du Bunny Hall. Après la mystérieuse disparition de sa meilleure amie Carole Simmons, Lana va s’engager dans une quête qui va la conduire au-delà du réel, guidée par des lettres énigmatiques. Lapins noirs, portail vers Corolla, un monde corrompu et étrange, apparitions horrifiques, énigmes : Lana va avoir fort à faire pour découvrir ce qui est arrivé à son amie. Le jeu comporte 10 chapitres pour une durée de vie d’environ 7 heures.



Bye Sweet Carole varie les situations. Des salles de classe à la cave en passant par des extérieurs parfois (souvent) sombres, le jeu propose des énigmes environnementales avec diverses interactions, des séquences de course-poursuite, de cache-cache dans des placards (où il faudra retenir son souffle), et même quelques petites séquences d’action. Lana ne sera en effet pas seule dans son périple, et va également rapidement avoir la possibilité de se transformer en lapin pour accéder à de nouvelles zones et varier les énigmes.

Ces dernières se répètent un chouïa tout au long des chapitres, avec quelques petites originalités comme une séquence de danse (très facile) ou la présence d’un personnage atypique dont la tête vous sera bien utile. L’ensemble est accessible et ne demande pas de réfléchir énormément. Le jeu est très narratif, et on se laisse guider par le scénario et ses rebondissements. C’est vraiment bien fichu, avec un narrateur, de très belles cinématiques, et quelques surprises. Identité, solitude, harcèlement, émancipation, passage à l’âge adulte : les thèmes abordés sont forts et certains s’avèrent particulièrement touchants.



La mise en scène est efficace, avec quelques moments d’horreur qui fonctionnent bien. Souvent, vos ennemis tenteront de vous surprendre, et il faudra fuir et se cacher. Quelques bugs viennent parfois vous embêter, comme notre héroïne qui galère à grimper sur un élément du décor ou des bugs de collision qui bloquent votre poursuivant, vous empêchant de sortir de votre cachette. Rien de bien méchant, mais nous avons tout de même dû relancer notre partie une fois ou deux. L’éditeur nous a d’ailleurs prévenus qu’un patch n’allait pas tarder à arriver. Quelques frissons sont donc au rendez-vous, et l’ambiance est globalement réussie.

Les musiques, signées Luca Balboni, contribuent à renforcer le contraste entre les moments plus féeriques et ceux plus sombres, alternant entre le calme et une certaine inquiétude quant à ce qui nous attend. Visuellement, c’est très chouette, avec des personnages expressifs et des décors variés. L’orphelinat Bunny Hall est souvent dépeint avec des tons plus ternes, un éclairage plus sombre, une ambiance plus lourde, tandis que le royaume de Corolla propose un univers plus coloré. L’image comporte un poil de grain, avec un rendu à l’ancienne. On a parfois l’impression de regarder une bonne vieille VHS.



Bye Sweet Carole est une belle surprise et un projet audacieux. Chris Darril et Little Sewing Machine signent ici une œuvre singulière, à la croisée du conte animé et du jeu d’horreur narratif. L’aventure séduit par sa direction artistique somptueuse, son ambiance troublante et son approche cinématographique, capable d’alterner entre poésie et tension. Malgré quelques bugs techniques et une progression parfois trop linéaire, le charme opère grâce à son univers soigné et sa mise en scène. Un jeu à la fois touchant, dérangeant et visuellement unique.


Les +

  • Direction artistique superbe, entre dessin animé classique et horreur gothique
  • Ambiance sonore et musicale soignée
  • Scénario mystérieux
  • Le narrateur
  • Personnage principal attachant
  • Séquences d’horreur bien mises en scène
  • Des énigmes de bonne facture…

Les –

  • … Même si elles reposent sur les mêmes mécaniques
  • Des bugs de collisions ou de scripts
  • Quelques mécaniques sous-exploitées

Lageekroom

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