Test & Avis : Mafia : The Old Country – un épisode 100% narratif qui signe le grand retour de la saga
Avec plus de 35 millions de ventes, sur consoles et PC, on peut dire que la licence Mafia est un succès. Pourtant, cela fait déjà quasi 5 ans qu’elle est au repos, après un Mafia: Definitive Edition, remake du tout premier épisode, vraiment excellent. Mafia 3 date quant à lui de 2016, et avait peiné à convaincre les joueurs, la faute à un monde ouvert peu intéressant et des missions ultra répétitives. Avec Mafia : The Old Country, 2K et Hangar 13 reviennent aux sources avec une aventure aussi linéaire qu’immersive. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu de la part de l’éditeur, et il est temps de voir ce que donne ce nouvel épisode sur notre PS5 Pro. C’est parti !
Avant toute chose, quelques précisions s’imposent. Les développeurs de Hangar 13 ont fait preuve d’une grande transparence envers les joueurs. Concrètement, et cela a été annoncé dès l’annonce du jeu : Mafia : The Old Country est un titre linéaire, narratif et très cinématographique. Son monde ouvert n’est pas gavé à outrance de quêtes secondaires, s’avère même assez vide au final, et ne sert qu’à transporter le joueur d’un lieu à un autre, pris dans une histoire mettant en avant ses personnages et les différents rebondissements. Mafia : The Old Country se « binge watch » comme une série télé ou un film : on enchaîne les chapitres (il y en a 14 en tout), on se laisse porter par l’ambiance, par l’histoire, et le tout monte en puissance jusqu’à un final sous haute tension. Le jeu est linéaire, cela a été dit, et ce n’est absolument pas un défaut, bien au contraire. Les critiques mettant donc en avant le manque de liberté ou encore l’absence de certaines interactions (on ne peut par exemple pas nager) sont donc, à nos yeux, à côté de la plaque. Le jeu n’est pas exempt de défauts, mais on ne pointera pas du doigt cette narration linéaire qui fera du bien à de nombreux joueurs.
Dans Mafia : The Old Country, le joueur incarne Enzo, dont l’enfance a été marquée par le travail forcé dans les mines de soufre de Sicile. De fil en aiguille, notre héros va gagner sa place dans la famille criminelle de Don Torrisi, jurant loyauté malgré les dangers mais surtout les sacrifices qui l’attendent. On découvre, tout au long du récit, une galerie de personnages bien écrits et attachants, le jeu mettant en avant des thèmes liés à la famille, à l’amitié, au pouvoir ou encore à l’amour impossible. Qu’on parle des visages, de la mise en scène (avec des transitions cinématiques / gameplay qui marchent au poil), des dialogues (la VF est excellente, et le jeu propose même un doublage sicilien) ou de l’ambiance en général, le jeu est une réussite.
On se laisse porter par l’histoire, on découvre les différents lieux, et on enchaîne les courses-poursuites, les fusillades et les cinématiques avec un rythme globalement maîtrisé. Il y a bien une ou deux petites longueurs, mais rien de bien méchant. Si le scénario reprend grosso modo les codes du genre et ne surprendra pas les connaisseurs, on s’immerge sans mal dans le récit, grâce à des personnages, le don en tête, souvent charismatiques. Les douze heures nécessaires à boucler l’histoire sont plaisantes, et on peut se relancer dans l’open world en mode libre histoire de débloquer tous les véhicules ou encore ramasser tous les collectibles. Il n’y a pas grand-chose à faire d’autre, si ce n’est se balader et profiter des chouettes décors (au passage, la physique des véhicules est très agréable). Une nouvelle fois, les développeurs avaient été transparents à ce sujet-là.
Nous avons beaucoup aimé l’aventure Mafia : The Old Country. Néanmoins, il faut être honnête : le jeu a pas mal de défauts. On passe facilement outre les petits couacs techniques, largement corrigés avec le patch day-one, comme des textures qui peinent à s’afficher, des soucis de synchro labiale ou des bugs un peu étranges (notamment durant une cinématique), mais le côté un peu « daté » des animations saute un peu plus aux yeux. Les gunfights sont de bonne facture, avec une physique réussie quand les ennemis sont touchés et tombent au sol. On regrette toutefois que l’Unreal Engine 5, utilisé dans le jeu, fasse une nouvelle fois assez « générique ». On a l’impression d’avoir déjà traversé certains environnements dans d’autres jeux utilisant ce moteur (dans les mines notamment), une impression de déjà-vu qu’on retrouve par exemple dans Echoes of the End, dont le test est en cours. C’est très beau, mais ça manque de vie, et on ne croise quasi aucun PNJ durant l’exploration.
Les affrontements armés bénéficient de sympathiques détails, et on peut également se mettre à couvert. Classique mais efficace, si ce n’est que l’IA ennemie est vraiment moyenne. Elle n’est pas aussi catastrophique que celle de Mafia 3, mais on est loin du compte, surtout dans les phases d’infiltration. Ces dernières sont scriptées et au final peu engageantes. La plupart des ennemis vous tournent le dos, et quand deux d’entre eux sont en train de parler, il suffit d’attendre qu’ils terminent leur court échange et qu’ils se séparent pour aller les étrangler ou les planter à tour de rôle. Le challenge est quasi inexistant, et c’est bien dommage. Le jeu propose également des combats au couteau en un contre un, franchement sympathiques mais vite répétitifs.
Mafia : The Old Country marque un retour intéressant pour la licence grâce à une narration solide, un casting de personnages attachants et une ambiance parfaitement maîtrisée, des visuels aux musiques. Son format linéaire assumé et cinématographique en fait une expérience à savourer comme une série ou un film interactif, le tout se terminant en une douzaine d’heures le temps de quatorze chapitres. Toutefois, l’IA très moyenne, quelques aspects techniques un peu datés, l’infiltration sans challenge et la linéarité de l’ensemble (si on n’est pas au courant de la direction prise par les développeurs) gâchent un peu la fête, et empêchent ce nouvel épisode d’atteindre le niveau de Mafia 2 ou du remake du premier. L’aventure, proposée à prix doux (on peut trouver le jeu à moins de 40 euros en physique dans la plupart des enseignes), vaut néanmoins le coup si on aime le genre !
Les +
- narration maîtrisée, avec une histoire linéaire, immersive, et une montée en tension jusqu’au final.
- personnages réussis et bien écrits
- doublage français et même sicilien de qualité.
- des transitions cinématiques / gameplay fluides
- ambiance travaillée
- durée de vie parfaite pour le genre
- rythme globalement équilibré malgré quelques petites longueurs
- un certain soucis du détail, dans les cinématiques ou durant les gunfights
- visuellement, c’est très beau (en mode qualité comme en performance)…
Les –
- … mais avec une impression de déjà-vu avec l’Unreal Engine 5
- un monde ouvert qui manque de vie avec peu d’activités en dehors de l’histoire principale
- l’IA ennemie moyenne (phases d’infiltration trop faciles)
- animations un peu datées
- quelques bugs de textures, soucis de synchro labiale (corrigés en partie avec le patch day-one), collisions hasardeuses en véhicule
Lageekroom