TEST : In Sound Mind, une expérience horrifique surprenante
Les jeux d’horreur narratifs, on aime ça ! Layers of Fear, Those Who Remain et bien entendu Outlast ont su nous faire vivre des expériences accrocheuses, inquiétantes et souvent flippantes. In Sound Mind, du studio indépendant We Create Stuff (à l’origine du mod “Nightmare House 2” d’Half-Life 2), va tenter d’apporter sa pierre à l’édifice avec un titre d’horreur psychologique qui a quelques atouts dans sa manche. Nous avons eu la chance de recevoir une version PS5 du titre, et il est temps de vous en parler.
Comme dans tout jeu d’horreur psychologique qui se respecte, on est d’emblée un peu paumé. Votre personnage, Desmond Wales, se réveille dans un bâtiment délabré dans une ville apparemment inondée. Il est amnésique, et vos premières missions vont consister à retrouver la mémoire en explorant les lieux et en trouvant divers objets permettant de progresser. Si on n’échappe pas à la bonne vieille énigme du fusible, d’autres vont rapidement s’avérer plutôt intéressantes. On découvre des documents mystérieux et on fouine dans les différentes pièces jusqu’à découvrir des cassettes audio. Votre personnage est en effet psychiatre, et va devoir écouter des enregistrements de ses patients. Mais il semblerait que les plus grandes craintes de vos patients prennent forme, et des portes vont littéralement vous faire voyager dans des lieux bien connus par ces derniers. On citera par exemple ce niveau dans un centre commercial abandonné, dans laquelle une de vos patiente s’est donnée la mort. Il faudra explorer, découvrir ce qui s’est passé, et certaines mécaniques de jeu seront adaptées en conséquences. Il faudra par exemple, dans ce cas présent, utiliser un morceau de verre pour regarder derrière soit et voir l’entité qui vous traque. Une idée vraiment excellente.
Dans l’ensemble, le jeu ne manque pas de bonnes idées malgré un certain classicisme général. On a parfois l’impression d’avoir déjà joué à la séquence que l’on découvre, mais In Sound Mind parvient néanmoins à nous embarquer dans son récit, grâce à son ambiance notamment. La progression est quant à elle plutôt réussie, et on ne tourne pas en rond pour rien. Explorer, trouver les bonnes clés et débloquer de nouvelles salles est important, pour l’histoire principale bien évidemment, mais également pour trouver des bonus permettant d’augmenter votre endurance, votre vie ou encore votre furtivité. Car vous ne serez pas seul à arpenter tous ces lieux sombres, et des créatures vont prendre un malin plaisir à vous traquer. Des armes seront à votre disposition (dont un flingue à assembler via un atelier), mais la furtivité sera également une option, même si les balles sont suffisantes pour tout dégommer. Attention, le jeu est assez sombre, et il est impossible d’utiliser votre lampe torche en même temps qu’une arme ou autre objet que vous transportez. On se croirait revenu au temps de Doom 3, et c’est un peu frustrant. Pire, la torche se décharge vite et il faudra ramasser des piles pour la recharger. Cela pourrait être une bonne idée, mais c’est au final vraiment pénible. On notera également que la visée manque parfois de précision, et qu’il arrive souvent de tirer à côté des ennemis, ces derniers n’hésitant pas à rester en mouvement.
Les quelques énigmes que proposent le jeu sont bien fichues, la progression est fluide et le mystère entourant votre personnage et le scénario dans sa globalité fait le job, malgré quelques grosses ficelles. Certaines zones ne seront accessibles qu’avec le bon objet (comme un masque à gaz) et des téléphones sonneront sur votre passage, avec au bout du fil un interlocuteur bien flippant (que l’on croisera également de temps à autre…). Le jeu opte parfois pour un ton décalé, avec par exemple votre chat qui vous parle. Mais cela ne témoignerait-il pas d’une certaine folie de votre personnage ? Si on se retrouve parfois dans des couloirs étroits, certains lieux seront nettement plus ouverts, mettant en place des énigmes un peu plus ambitieuses. L’ambiance est, comme nous le disions précédemment, vraiment réussie, et rappelle même l’excellent Condemned. In Sound Mind parvient à faire sursauter et à coller la pression, notamment grâce à son sound design et ses musiques, signées The Living Tombstone. Chaque lieu a sa thématique, et l’immersion est au rendez-vous. Au final, seuls les graphismes restent un cran en dessous. Ce n’est pas vilain, mais certaines textures sont sommaires et les effets visuels manquent de détails. Dans les zones ouvertes, c’est le frame rate qui galère, et pas mal de ralentissements sont au rendez-vous. On est loin du compte pour de la PS5, mais il n’y a pas de quoi crier au scandale, la direction artistique réservant même quelques jolis moments. Côté durée de vie, nous avons mis environ 13h pour le terminer, en fouinant un peu. Le jeu est assez long au final, avec des zones variées et une exploration intéressante, jouant parfois même sur la physique.
Malgré ses limitations techniques (textures parfois moyennes, frame rate instable), In Sound Mind est une bonne surprise. Assez long pour un jeu du genre, le titre n’est pas si narratif que ça et propose même des zones plus ouvertes et des énigmes intéressantes. L’ambiance est excellente, tout comme la bande-son, et le mystère qui entoure le scénario et notre personnage parvient à accrocher. C’est parfois un peu classique, mais l’efficacité est au rendez-vous, avec quelques frissons et une tension palpable du début à la fin. Vendu environ 35 euros en version physique sur PS5, le titre de We Create Stuff vous en donnera pour votre argent si vous aimez le genre, même s’il n’a pas (et loin de là) la plastique d’un jeu new-gen.
Les +
- ambiance excellente
- bande-son réussie
- des séquences narratives, mais d’autres plus libres
- quelques jolies trouvailles visuelles (le morceau de miroir)
- scénario accrocheur
- bonne durée de vie par rapport au prix de vente
- énigmes bien pensées
Les –
- même si certaines sont très classiques (le coup des fusibles, on connait…)
- visuellement moyen au final
- des chutes de frame rate dans les zones plus ouvertes
- visée qui manque de précision
Lageekroom