TEST : Kingdom Hearts III, la magie est-elle de retour ?
2002, un rêve de gamin se réalise pour la plupart des trentenaires et plus actuels : Tetsuya Nomura arrive à marier à merveille les univers de Disney et de Final Fantasy. Ainsi est née la licence Kingdom Hearts. Avant de découvrir la suite directe sur PlayStation 2 en 2006 (fin 2005 au Japon), à savoir Kingdom Hearts II (qui améliorait grandement la recette, avec beaucoup de nouveautés), les fans de la licence pouvaient profiter en 2005 d’un scénario faisant le lien entre les deux avec Chain of Memories, un opus sorti sur Game Boy Advance. Les joueurs attendaient alors l’arrivée logique de Kingdom Hearts III… Mais Square Enix s’est concentré sur des spin-off et sur les produits dérivés (dont des mangas et romans), sortant notamment 358/2 Days en 2009 sur DS, Birth By Sleep en 2010 sur PSP ou encore Dream Drop Distance en 2012 sur 3DS. Cela, c’est sans parler des épisodes ReMix (portages et compilations de portages). Bref, l’univers de la licence est dense et éparpillé sur pas mal de supports, même si l’univers de la PlayStation reste le plus fourni. Il a donc fallu attendre 2013 pour avoir la grande nouvelle : Kingdom Hearts III est annoncé. Mieux encore pour nous autres, joueurs Xbox One, le titre débarquera également sur la console de Microsoft. L’attente a tout de même été longue puisque le jeu n’est sorti que cette année, en 2019, soit treize ans après le II et près de six ans après son annonce. Reste à voir si l’attente valait le coup…
Un cœur, plusieurs identités…
Si vous avez joué à tous les opus et que vous avez encore tous les éléments en mémoire, alors l’excitation sera à son comble au lancement du jeu. Si en revanche vous débarquez, attiré par exemple par l’univers Disney, ou que vous avez picoré quelques opus sans plus, préparez-vous à passer sur Youtube pour visionner des vidéos récapitulatives des événements, sinon vous serez noyé dès que l’Organisation XIII fera des apparitions. Square Enix a tout de même prévu le coup en proposant, via une mise à jour Day One, une catégorie archive des souvenirs permettant de résumer très brièvement l’histoire en cinq chapitres. Pour compléter les informations, la firme a ajouté un lexique (pour comprendre tous les éléments, dont ce qu’est la guerre des keyblades, l’Organisation XIII), une galerie des personnages et une des ennemis (histoire de comprendre par exemple la différence entre Ventus et Vanitas, entre Sora et Roxas, qui sont les Simili, les Sans-cœur, les Nescients, etc.). L’univers est riche et le scénario, souvent faussement compliqué, n’aide pas toujours à s’y retrouver. Avec Kingdom Hearts III, les développeurs avaient quand même l’envie d’essayer d’expliquer certaines choses aux nouveaux venus à travers les cut-scenes. Ainsi, durant toute la traversée, grâce à une petite astuce scénaristique (un Sora qui a perdu la mémoire et ses pouvoirs, alors qu’il était des plus puissants à la fin de KH2…), les développeurs ont ajouté des flashbacks pour aider Sora à retrouver ses souvenirs et ainsi tenter de resituer certains passages dans leur contexte. L’idée n’est pas mauvaise en soi mais c’est parfois maladroit et surtout le procédé est répété régulièrement. Mais le problème principal du scénario de ce KH3 n’est pas là.
Le souci, c’est que celui-ci est extrêmement déséquilibré dans cet épisode. Si le début de l’aventure place le contexte, la suite n’est qu’un enchaînement des mondes de Disney, sans réel but, autre que celui de retrouver le pouvoir de l’éveil. Un concept assez vague, loin du but que Sora avait dans KH2… Résultat, pendant près de 20H, on erre d’un monde à l’autre, sans objectif particulier, jusqu’à terminer les mondes de Disney. Ce n’est qu’une fois que l’on retourne à notre vaisseau, après le dernier monde parcouru, que l’histoire commence réellement, même si elle s’amorce un peu plus dès qu’on débloque les deux derniers mondes Disney. Il y a bien plusieurs cinématiques impliquant l’Organisation XIII et dessinant les pourtours de ses desseins mais les tirades alambiquées et faussement mystérieuses pourront en perdre plusieurs sur le passage. Ce n’est que durant la dernière partie, durant un peu plus de quatre heures, que l’on nous balance toutes les révélations. C’est dense, très dense, parfois ça tire même un peu en longueur sur certains points alors que paradoxalement d’autres sont plus vite expédiés (on pense notamment à des combats bien moins épiques qu’ils auraient dû l’être et trop rapidement bouclés) mais on en sort quand même avec un soulagement : l’arc narratif autour de Xehanort a enfin une conclusion. Les réponses ne satisferont peut-être pas tout le monde, en fonction des attentes de chacun, mais cet aspect là de l’histoire est fini. Les dernières heures du jeu sont donc très prenantes, le cœur fait parfois quelques sauts, parfois on se demande pourquoi ils ont pris ce tournant mais ça ne laisse pas indifférent.
C’est dommage que le démarrage soit si tardif et qu’il n’y ait pas eu quelques simplifications dans les ramifications tant le résultat paraît finalement assez simple d’approche. De même, les répliques sont en dents de scie. On rigole parfois à une bonne vanne de Dingo ou de Donald, on est touché par certains messages délivrés ou par des situations assez spécifiques puis on est parfois horrifié par la naïveté sans faille d’un Sora dont les répliques arrivent parfois (souvent) à agacer. Kingdom Hearts, c’est aussi l’alliance des personnages de Final Fantasy et celui de Disney. Dans cet opus, oubliez Final Fantasy, à part les Mogs et une référence, il n’en reste plus rien. En revanche, l’univers de Disney (et Pixar) est bien de la partie. On peut donc visiter l’Olympe (Hercule), le Coffre à jouets (Toy Story), Corona (Raiponce), Monstropolis (Monstres et Compagnie), Arendelle (La Reine des Neiges), Les Caraïbes (Pirates des Caraïbes), San Fransokyo (Les Nouveaux Héros) ou encore retourner à la Cité du Crépuscule, sans parler de la Forêt des Rêves Bleus et du dernier monde dont nous vous laissons le plaisir de la découverte. S’il y a bien un élément sur lequel absolument tout le monde peut s’accorder, c’est l’incroyable respect pour les univers de Disney. Tout est parfaitement retranscrit, des animations aux couleurs, en passant par les détails, les gestuelles, etc. Même la version anglaise est de bonne facture. Parenthèse donc, le titre est en anglais avec sous-titres français (plutôt propres même si nous avons vu des petites fautes, assez rarement heureusement). Il n’y a pas de VF.
Fan de Disney un jour, fan de Disney toujours
Ceci dit, on prend un plaisir monstre à aller sur l’Olympe, à visiter le monde de Raiponce ou encore à errer dans les Caraïbes. C’est artistiquement magnifique. L’univers de Pirates des Caraïbes est assurément le plus impressionnant. On reste bouche bée devant les visuels, l’Unreal Engine 4 faisant juste des merveilles. Visages, chevelures, habits, sable, particules, eau, éclairages, etc., tout est magnifique. Il y a bien quelques éléments qui pop en retard dans le fond de l’écran mais rien qui ne soit choquant ou qu’on remarque si on n’y prête pas vraiment attention. Sur Xbox One X, les visuels sont absolument divins, le titre tourne parfaitement, sans jamais broncher, même quand il y a plein d’ennemis à l’écran. Mieux, les cinématiques sont à tomber, certaines foutant même simplement une bonne claque dans la tronche (l’intro de Toy Story, celle de Pirates des Caraïbes ou même la scène secrète pour ne citer qu’elles). La contrepartie ce cette technique au poil, c’est une progression à base de couloirs. Même si c’est plus ou moins masqué, on ne peut s’empêcher de remarquer que le titre est extrêmement dirigiste. On enchaîne donc les couloirs, qui débouchent sur des zones un poil plus ouvertes pour quelques combats plus importants, avant de mener à de nouveaux couloirs. Pour l’exploration, il y a quelques couloirs annexes pour aller récupérer des collectibles et ouvrir des coffres.
Fort heureusement, le monde de Pirates des Caraïbes arrive à se sortir un peu du carcan grâce à des combats sur l’eau, à bord d’un navire notamment. Celui qui propose une approche vraiment différente, c’est San Fransokyo qui ose la zone ouverte. Pas de couloir, possibilité de grimper sur les murs des immeubles, de traverser la ville comme on veut, on goûte enfin à la liberté, et ce même si les objectifs restent marqués et que les plus pressés iront tout simplement directement sur le point marqué pour enchaîner la suite. Si les mondes de Disney arrivent à nous enchanter, on ne peut s’empêcher de noter trois déceptions. La première, c’est la Forêt des Rêves Bleus, le monde de Winnie l’Ourson. Si la patte esthétique ne plaira pas à tous, c’est un monde dans lequel qu’on n’avait pas nécessairement envie de retourner. Il ne nous avait pas marqué par le passé mais là il reste mémorable… Mais pas dans le bon sens du terme. En effet, il n’est composé que de trois mini-jeux, qui sont en fait identiques dans le principe, la différence venant juste de l’élément visuel mis en avant. La deuxième, c’est Monstropolis. On visite l’usine de nuit et malgré des séquences de rail shooting pour donner un peu de dynamisme, on se retrouve à enchaîner des couloirs sans personnalité, dans un univers assez vide. Le level design est basique, le charme n’y est pas, alors qu’on aurait pu visiter l’académie par exemple ou du moins avoir l’usine de jour pour y ajouter un peu de vie. La troisième, c’est Arendelle. On ne met pas les pieds dans la ville, à la place on se tape juste une montagne lambda enneigée à gravir et descendre. Même s’il y a un petit élément en plus assez sympa en fin de niveau, on trouve dommage que l’univers du film n’ait pas été plus exploité.
D’ailleurs, en parlant de ça, sans trop spoiler, notons que les développeurs ont respecté scrupuleusement le film (de même pour Raiponce) en reproduisant même plusieurs scènes dans lesquelles Sora et ses amis ont été rapidement intégrés. Si cela soulève forcément un sentiment positif lorsqu’on compare la qualité du jeu et la fidélité par rapport aux films, certains pourront regretter le manque d’originalité puisqu’en soi, si on a déjà vu le film, les quelques nouveautés viennent juste des petites scènes intégrant Sora. Quant au cas de Toy Story, si le cœur du fan que nous sommes a battu la chamade lors du début, il a vite ralenti par la suite en voyant là où se déroule la majorité de l’action. Toutefois, avec le recul, l’endroit est plutôt bien choisi, d’autant que son level design a été travaillé et qu’il est agréable à parcourir. Dans tous les cas, sur les 24H nécessaires pour faire la partie principale et obtenir une partie des collectibles, on ne peut pas dire qu’on se soit ennuyé. Cela, on le doit à un gameplay qui a été revisité. Sora est plus agile que jamais, il se déplace automatiquement sur la plupart des murs, ce qui lui permet de prendre de la hauteur pour assurer des combats toujours plus aériens. Les coups sortent parfaitement et on se retrouve à matraquer le bouton A pour occire tous ses ennemis.
Accessibilité, dynamisme et plus si affinité…
L’aspect RPG n’a pas été oublié puisqu’on gagne de l’XP, on attribue de l’équipement pour interagir sur les caractéristiques de notre personnage, on s’équipe avec des objets (panacée, potions, éther, etc.), on utilise de la magie en faisant attention à ses MP, on achète/vend des éléments auprès des Mogs… Mieux, on obtient même plusieurs Keyblades (une par monde, plus l’ultime) qui peuvent être améliorées auprès des Mogs via la forge, à condition de trouver les bons matériaux au préalable. On peut également fusionner des matériaux et au fil de l’aventure, on obtient des magies plus puissantes (version +, puis version X). Tout ça, c’est super beau sur le papier mais dans la réalité on ne s’en sert que peu. Le souci, c’est que le jeu est très facile, même en mode Expert. A quelques boss près, les ennemis ne font pas bien mal (exception des boss) et le gameplay, déjà dynamique, est encore plus dynamisé par les attaques avec les équipiers (fusées Atomnium – provient de KH2 –, lancer de Dingo, trio-bouclier, pluie de météorites et toutes celles avec les personnages de Disney qui partagent notre aventure), les invocations (via les Liens, permettent de faire appel à cinq autres personnages pour des attaques dévastatrices), les attractions (des manèges versions LED qui clignotent de toute part qui s’activent après avoir attaqué un ennemi entouré d’un cercle vert) et surtout les transformations des Keyblades. En effet, chacune d’elles a le pouvoir de se transformer pour infliger encore plus de dégâts, avant d’évoluer dans une forme ultime permettant en plus de déclencher un coup final.
Pour cela, il suffit de taper sur les cibles, d’appuyer sur Y quand c’est disponible et d’enchaîner. Les coups pleuvent sur les ennemis, les barres de vie descendent bien vite, à tel point qu’on peut même vaincre le boss secret avec un niveau entre 48 et 50 (on peut monter jusqu’à 99). Visuellement, c’est époustouflant et on prend un pied d’enfer à littéralement défoncer les ennemis. Puis, avec le temps, on regrette que la seule magie que l’on finisse par utiliser, c’est le soin, pour le réutiliser dès que nécessaire et dès que les MP ont été régénérés (sans même utiliser un objet, un cooldown faisant le travail). Ajoutez à cela quelques raccourcis avec la gâchette pour vous éviter de manipuler la croix directionnelle pour naviguer dans le menu en plein combat et vous comprendrez que l’accessibilité (niveau gameplay donc) est le maître mot de cet opus. C’est même tellement dynamique que la caméra a bien souvent du mal à suivre. Du coup, après quelques heures, le gameplay s’avère assez répétitif dans l’ensemble, la stratégie ayant laissé sa place au matraquage de la touche A, associé de temps en temps à l’esquive (contre les boss en gros). Fort heureusement, pour couper régulièrement cette routine, les développeurs ont intégré plusieurs séquences qui sortent de l’ordinaire, comme de la course-poursuite, des sessions de rail shooting, les combats de navire, un mini-jeu de danse, etc. Ces séquences font du bien.
De même, c’est dans San Fransokyo que l’on peut enfin exploiter au mieux la capacité de concentration. Celle-ci permet de ralentir le temps et de viser une plateforme au loin pour s’y déplacer rapidement. Si elle est utile lors d’un combat de boss au début du jeu, elle est clairement négligée par la suite, jusqu’à reprendre sa place dans le monde des Nouveaux Héros. C’est un exemple de la richesse de KH3 et en même temps de tous ces éléments qui restent finalement optionnels parce que les ennemis sont trop faciles à tuer. Certes, rien n’oblige le joueur à utiliser les attaques coopératives, les attractions ou à se munir des meilleurs équipements, mais ça reste un peu le but d’un RPG (A-RPG en l’occurrence). De même, on peut toujours activer la compétence Zéro XP dès qu’on l’obtient, ce qui bloque le gain d’XP et la montée de niveau. Il est clair que dans ces circonstances, la deuxième partie du titre est bien plus corsée. Mais ça reste des éléments plus artificiels qui ne nous empêchent pas de penser que le mode Expert aurait mérité des ennemis plus agressifs, plus coordonnés et usant plus d’effets pour nous forcer à mieux utiliser nos objets. En contrepartie, on a quand même un bon défouloir assez fun qui mise en plus sur la verticalité pour procurer encore plus de sensations et assurer le spectacle. Pour varier encore les plaisirs, il est possible de chercher les emblèmes fétiches pour les prendre en photo. Ces derniers permettent notamment d’accéder à la cinématique secrète.
Coco, on se perd dans ton jardin…
Il est également possible de récolter divers ingrédients pour retourner voir le petit chef et concocter des recettes, présentées sous forme de mini-jeux, qui à eux-seuls présentent plus de difficulté que les combats. Il est également possible de chercher les 23 jeux Game & Watch éparpillés ci et là, avant de s’y atteler pour tenter d’établir des records. On peut aussi prendre l’appareil photo et retourner dans les mondes pour prendre certaines photos pour faire plaisir aux Mogs. Lorsqu’on a fait tout ça, on peut retourner sur le Léviathan (notre bateau dans le monde de Pirates des Caraïbes) pour l’améliorer au maximum, faire des courses dans San Fransokyo, profiter d’un jeu dans Toy Story ou encore profiter de notre vaisseau Gummi. Le vaisseau emblématique de la série, au design toujours aussi discutable est de retour. Etrangement, cette fois, les phases de jeu sont assez correctes. La caméra n’est pas toujours bien placée et les combats restent en mode shoot them up du pauvre, mais l’exploration est désormais possible grâce à la possibilité de sortir des couloirs prédéfinis. On peut donc aller faire quelques missions, collecter des éléments, trouver des plans pour faire un vaisseau plus puissant, plus résistant, etc. La maniabilité est correcte et, sans y passer des heures, cela permet toujours de profiter d’un intermède différent.
Enfin, quand vous avez tout fait, vous pouvez toujours retourner dans le Théâtre (via le menu du jeu) pour visionner à nouveau toutes les cinématiques, l’occasion de voir à quel point le jeu est bavard et bourré de moments de contemplation. Généralement, il ne se passe pas plus d’un quart d’heure avant une cinématique, en sachant que parfois, on a 1h20 qui sépare deux points de sauvegarde, ce qui laisse le temps d’achever un boss, de se rendre dans le monde suivant, de terrasser un nouveau boss (de bienvenue) et de profiter bien entendu de toutes les cut-scenes qui ponctuent ce passage. Last but not least, comme disent les anglais, l’ambiance musicale peut être aussi charmante que décevante. Charmante parce que les thèmes sont toujours aussi agréables à écouter et qu’ils sont en adéquation avec ce qui se passe à l’écran. Décevante parce que finalement on a principalement des remixe des musiques des épisodes passés. En bref, on a un épisode riche qui manque toutefois d’un peu plus d’originalité.
L’avis perso de Vincent // Plaisir coupable !
Je ne vais pas y aller par quatre chemins, même si une petite partie de moi est un peu déçue par la facilité de l’ensemble, par trois mondes, par le recyclage des musiques, même si ça a été remixé, et par le scénario, faussement compliqué et trop vite expédié sur les dernières heures au lieu d’être développé sur la totalité de l’aventure, j’ai pris un pied d’enfer à parcourir le jeu. Je suis un fan des univers de Disney, j’apprécie beaucoup la licence Kingdom Hearts et j’ai juste pris du plaisir à y jouer, à voir le travail colossal réalisé sur l’ensemble. San Fransokyo, Pirates des Caraïbes et Corona sont magnifiques, l’Olympe est séduisant, certains passages sont touchants, le gameplay est super dynamique, Sora est très agile, même les passages en vaisseau Gummi sont corrects. Il y a clairement des défauts, assez nombreux, mais ils n’éclipsent pas pour autant toutes les qualités que l’on trouve à côté. Sans trop m’étirer sur le sujet, malgré certains points qui m’ont fait grincer des dents, je me suis laissé embarqué dans l’aventure et j’ai aimé ça, moins que dans un KH2 qui avait le mérite d’innover sur bien des points et de demander plus de skill, mais c’est suffisant pour moi car je suis content d’avoir enfin la conclusion de l’arc sur Xehanort.
Dire que ce Kingdom Hearts III est parfait serait un mensonge. Dire qu’il est mauvais serait également une hérésie. Si on s’attend à un opus qui apporte autant de technique et de nouveautés que Kingdom Hearts II par rapport au premier en son temps, alors on sera forcément déçu. KH3 est là pour fermer l’arc narratif sur Xehanort en reprenant la plupart des éléments du passé, tout en ajoutant des nouveautés bienvenues toutefois. Il va même jusqu’à recycler une grosse partie des thèmes musicaux sous couvert de remix. Néanmoins, KH3 est séduisant sur bien des points. Visuellement et artistiquement parlant, il impressionne. Les animations sont fluides, le jeu ne bronche pas, on prend de sacrées claques (surtout dans les Caraïbes), on profite de cinématiques parfois à tomber à la renverse. L’univers de Disney est scrupuleusement respecté et on voyage clairement d’un monde à l’autre, même si le but est plutôt sommaire et vague (qu’on se le dise, même Sora ne semble pas trop savoir pourquoi il va dans un monde ou un autre, à part le dernier). On ne va pas reprendre tous les défauts un à un et les confronter aux qualités, tout a déjà été dit plus haut. Ce que nous constatons, c’est que cet épisode sera probablement clivant, entre ceux qui en attendaient autre chose, notamment au niveau de la narration et du challenge, et ceux qui profiteront tout simplement des mondes de Disney et d’un gameplay ultra dynamique et accessible (trop même) pour prendre du plaisir, le tout en profitant des mini-jeux de tous les royaumes et même des phases en Gummi qui restent assez correctes. En plus, la recherche des Game & Watch va en intéresser plus d’un tant c’est un plaisir de faire une pause entre deux combats en sortant son Gummiphone pour y jouer. Bref, KH3 n’est pas parfait, certains le verront peut-être même comme un mauvais KH dans lequel on distingue vraiment les 20H dédiées à Disney, avec quelques interludes loufoques mettant en scène l’Organisation XIII, et les 4H et des poussières dédiées à Kingdom Hearts (comme si les développeurs n’avaient pas vraiment réussi à mélanger les deux)…. Mais beaucoup d’autres le verront assurément comme un jeu enchanteur qui remplit sa fonction première, à savoir divertir et en mettre plein les mirettes. Dommage que la difficulté Expert n’en soit pas une, cela aurait déjà pu régler une partie des soucis pour ceux qui recherchent du challenge… N’allons pas cracher dans la soupe, nous sommes tout de même ravis de l’avoir entre les mains, surtout après tant d’attente.
Les +
Artistiquement superbe
La fin de l’arc sur Xehanort
Visuellement magnifique
Stable malgré tous les effets
Profond respect aux univers Disney
Gameplay très accessible
De la verticalité
A-côtés / mini-jeux sympathiques
Sora est ultra agile
La liberté de San Fransokyo
Les Caraïbes, hallucinant !
Certains passages touchants
Keyblades évolutives
Fun et défoulant
Phases en Gummi correctes
VA ST FR correcte
Les Game & Watch
Bande-son agréable…
Les –
Mais trop de remix
Scénario faussement compliqué
Histoire trop concentrée sur la fin
La naïveté excessive de Sora
Trop facile, même en Expert
L’action éclipse le RPG
Trois mondes décevants
Trop dirigiste
Super linéaire pendant 18H
Pas de VF
Les attractions diviseront
Test rédigé par Vincent P. (lien vers l’article original)