TEST : Session : Skate Sim, la simulation ultime ? (testé sur PS5)
Cela fait déjà 3 ans que Session : Skate Sim est en early access, et le studio Crea-ture, dont l’équipe est composée de 9 développeurs, peut enfin proposer aux joueurs la version finale de son titre ! C’est presque un événement, et nous avons eu la chance de mettre la main sur cette simulation exigeante dans sa version PS5, afin de vous en proposer un test. C’est parti !
Les jeux de skate et de sport extrême en général ont eu leur heure de gloire dans les années 90/2000, avec des titres comme Tony Hawk’s Pro Skater, Mat Hoffman’s Pro BMX, ou encore SSX et SEGA Extreme Sports pour varier un peu les styles. Le skate, on a toujours aimé ça, et le dernier jeu marquant du genre était Skate 3, qui remonte déjà à 2010. Bref, tout ça pour dire que revoir le genre sur le devant de la scène fait toujours plaisir, mais attention, que les amateurs de Tony Hawk soient prévenus : Session : Skate Sim est une simulation qui demande un certain temps d’adaptation.
On le savait en lançant le jeu : Session : Skate Sim est une simulation faite par des skateurs, pour des skateurs. Du coup, les premières heures ont été, disons… compliquées. Malgré le tutoriel (pas toujours clair dans ce qu’il vous demande), le prise en main est vraiment difficile. Le skateur se gère avec les deux sticks analogiques, chaque stick représentant un pied. Il faudra jouer avec la position et le poids du corps pour tenter les premiers sauts et les premiers tricks. On a bouffé du trottoir, ça on peut le dire ! Du coup, comme les sticks sont utilisés pour les figures, on utilise les boutons croix et carré de la manette pour donner une impulsion et prendre de la vitesse, sans oublier le triangle pour attraper sa planche à la main et le rond pour freiner. Mais comment on tourne alors ? Avec les gâchettes, la gauche servant à aller vers la gauche (logique) et la droite vers la droite. Le temps d’adaptation est assez long, car nos bons vieux réflexes ont tendance à refaire systématiquement surface. On utilise du coup le stick gauche pour tourner, et forcément ça ne fonctionne pas ! Les chutes ont été nombreuses, très nombreuses.
Une fois le tuto digéré (cela ne fera pas de vous un pro, loin de là), on peut se lancer ! Le jeu propose plusieurs spots iconiques des Etats-Unis, à Philadelphie, New York et San Francisco. Les lieux sont variés et vraiment très bons en termes de level design, permettant de diversifier les approches et les figures. Les plus timides préféreront continuer à progresser sur des surfaces planes en tentant leurs premiers grinds, tandis que les plus téméraires se lanceront dans des zones beaucoup plus risquées. Le jeu propose un mode campagne, qui vous demandera d’enchaîner missions et défis. Le but ? Découvrir les différents lieux, les personnages, les boutiques, et débloquer de nouvelles figures, du matos pour votre skateur et de nombreux accessoires. Le jeu propose une grosse liberté, même si certaines zones sont assez restreintes. On ne sait pas spécialement où aller au départ, et les premiers défis s’avèrent vraiment corsés. Si vous ne savez pas ce qu’est un manual par exemple, vous allez galérer d’emblée. Nous avions de notre côté quelques bases liées aux jeux de skate de notre jeunesse, mais un petit tour sur Youtube pour regarder quelques tutos n’a pas été du luxe.
Si le jeu est une véritable simulation, les développeurs ont intégré par mal d’options d’accessibilité. Exemple tout bête, il est possible de basculer sur une caméra plus lointaine (celle de base étant au ras du sol), afin de voir son skateur et d’avoir un meilleur champ de vision pour anticiper les trottoirs, les poteaux, et bien évidemment les éléments du décor à utiliser pour les figures. Il est également possible de modifer de nombreux paramètres, avec 4 niveaux de difficulté disponibles. Par exemple, le mode assistance propose une récupération automatique de la planche, des grinds faciles, un revert auto avant une chute ou aucune chute dans les grands sauts. A contrario, le mode hardcore nécessite un contrôle et une récupération manuels de la planche ou encore une hauteur de pop unique par position. L’ensemble est totalement personnalisable, des revers aux grinds en passant par les flips tricks. On pourra également modifier la gravité, la force de poussée, la vitesse d’inclinaison ou de rotation du corps. Le jeu reste néanmoins très corsé, mais un poil plus accessible. Après quelques heures et quelques passages à l’hosto, on commence clairement à prendre du plaisir. La marge de progression est grande et il faut s’accrocher, même si les premières heures peuvent être très décourageantes.
Une fois le gameplay (à peu près) maîtrisé, on peut se lancer pour de bon à la découverte du contenu du jeu. Ce dernier est assez balèze, avec de nombreuses zones à découvrir, des missions par dizaines (50 quêtes principales, 54 quêtes secondaires et 60 quêtes en compagnie des skateurs), du matos à débloquer (50 marques de skate sont présentes), un cycle jour/nuit et de nombreuses figures à prendre en main. On en a pour son argent, aucun doute là dessus, et le titre propose même un outil vidéo très complet. Concrètement, vous aurez la possibilité de filmer vos prouesses en utilisant différents types de caméra, le fisheye, la modification du champ de vision ou un filtre années 90. On peut faire son petit montage pépère et le partager, et c’est vraiment excellent ! Immortaliser ses meilleurs tricks (ou ses plus belles chutes) est toujours un plaisir. On terminera avec un mot sur l’enrobage visuel du jeu. Session : Skate Sim est franchement joli, et propose des textures détaillées, de beaux effets de lumière et une certaine variété dans ses environnements. Malgré tout, les zones sont vides, et on se sent bien seul à arpenter les parcs et les rues. Certains bugs de collision sont également de la partie, mais rien de bien méchant, sauf quand notre skateur se retrouve bloqué dans un élément du décor.
Session : Skate Sim est un jeu exigeant, souvent frustrant, pénible parfois, surtout durant ses premières heures. Véritable simulation qui demande un temps d’adaptation en termes de contrôles et de prise en main, le jeu du studio Crea-ture monte en puissance heure après heure. On s’y fait, on progresse, on jette la manette, on la ramasse, on se casse les chicots sur un poteau ou un trottoir, mais on y retourne. Le plaisir arrive, petit à petit, et les amateurs du genre vont sans aucun doute se régaler à enchaîner les tricks dans les différentes zones, toutes bien différentes dans leur approche. Les débutants, s’ils tiennent bon, vont découvrir un jeu fait par des amoureux du genre, qui aiment le skate, les skateurs et leur culture. En revanche, si vous craignez les simulations, le jeu n’est clairement pas fait pour vous.
Les +
- la marge de progression, énorme
- des spots variés à Philadelphie, New York et San Francisco
- les nombreuses personnalisations (matos, planches, vêtements)
- le sentiment de liberté
- contenu conséquent, missions nombreuses
- la physique
- l’éditeur de vidéo
- visuellement plutôt chouette
- un gameplay complet et exigeant…
Les –
- … qui donne parfois lieu à une certaine frustration
- les premières heures, décourageantes
- manque d’explications dans certaines missions
- les zones, trop vides
- quelques bugs de collision
Lageekroom