Test : Travis Strikes Again – No More Heroes, le retour de la saga sur Nintendo Switch !
Goichi Suda, Suda51, Grasshopper Manufacture, ça vous parle ? Si oui, c’est que vous avez déjà eu entre les mains des titres comme Killer7, No More Heroes, Shadows of the Damned ou encore Lollipop Chainsaw. Des jeux à l’univers souvent déjanté, voire dérangeant, qui ont fait parler d’eux par leur côté décalé et atypique. Travis Strike Again – No More Heroes, tout juste sorti sur Nintendo Switch, est le dernier jeu du bonhomme et de son studio de développement. Voyons voir ce que ce « troisième » opus de No More Heroes a dans le ventre.
Le titre se présente comme un Beat’em All en vue de dessus. Votre mission sera de terminer les différentes missions du jeu, représentées par des jeux vidéo accessibles depuis votre hub et votre console, la Death Drive MK-II. Décalé, le jeu l’est tout autant que les jeux précédents du studio. Par son chara design tout d’abord, qui vous mettra face à des ennemis plus ou moins imposants et tordus, ou encore via des dialogues qui ne prennent pas de pincettes. Le jeu se veut riche en références, qu’elles concernent les jeux vidéo (le logo de votre dans le console sent bon l’époque SEGA) ou le cinéma. On citera par exemple Terminator, Deadpool ou même Twin Peaks, et de nombreuses références en rapport à la scène indépendante. Preuve ultime : il est possible d’acheter des t-shirts à son personnage, à l’effigie de jeux indés que Goichi Suda doit à coup sur adorer. Superhot, Hotline Miami ou encore Undertale s’invitent donc à la fête. Le jeu est bourré d’action et propose une prise en main immédiate, les combos sortant de manière fluide et jouissive. Coup fort, coup faible, esquive et attaques spéciales vous accompagnent dans votre dégommage d’ennemis, et certains coups spéciaux à débloquer feront clairement le ménage dans les arènes ou pullulent parfois vos ennemis. Le jeu s’avère plutôt linéaire mais tente diverses approches de gameplay (course de moto, combats contre les boss, plateforme) pour plus de variété, et ira même jusqu’à proposer des séquences de dialogue résolument retro. Le côté irrévérencieux est de mise, et il faudra bien penser à s’asseoir sur le trône (les toilettes pour la précision) pour sauvegarder l’aventure. Dans le même ordre d’idée, c’est en secouant de haut en bas votre Joy-con que votre arme pourra se recharger. On vous laisse imaginer la scène.
Niveau contenu, le jeu s’avère plutôt correct, et il faudra compter environ 7h pour en voir le bout, en optant pour un des 3 modes de difficulté (Sucré, Salé, Hot). Notez également que le jeu est jouable en coopération, 2 personnages étant disponibles (en solo également). Bad Man se joindra donc aux combats pour encore plus d’effets visuels à l’écran. En plus de déverrouiller de nouvelles attaques, votre personnage gagnera de l’expérience pour monter en niveau et notamment augmenter ses points de vie. De quoi rejouer certains niveaux en difficulté plus élevée pour plus de challenge. Dans Travis Strike Again – No More Heroes, c’est toute la pop-culture qui nous fait des clins d’œil plus ou moins flagrants, certains tombant parfois dans la facilité. Certaines références sentent bon le réchauffé, et le quatrième mur, encore une fois brisé, a comme un air de déjà vu. On sent que les développeurs ont parfois manqué de « finesse » et que le tout est balancé un peu à la va vite. Globalement, le titre reste drôle, attachant, et fera plaisir au bon geek que vous êtes.
Techniquement, le tout souffle le chaud et le froid. La direction artistique fait clairement le job, avec ses effets graphiques pixelisés lorgnant du côté de Tron ou les délires d’un Observer. C’est le moteur graphique en lui-même qui montre vite ses faiblesses, avec des textures floues, pas mal d’aliasing et des modèles 3D parfois basiques, surtout en mode tablette. Sur TV, le constat s’avère meilleur, mais surtout plus propre, bien que le format 4/3 de l’image fera sans doute débat. On reste face à un jeu atypique, qui, comme chaque production du studio, ne brille pas par la qualité de ses textures. Les pistes musicales sont également parfaitement dans le ton, mélangeant des tonalités rétro et électro, et certaines donnent clairement la patate. De quoi vous accompagner gaiement dans votre joyeux massacre.
Travis Strike Again – No More Heroes est un jeu à part, mais on n’en attendait pas moins de Suda 51. Avec ses multiples références, sa prise en main immédiate, et ses combats dynamiques et nerveux, le jeu permet de passer un bon moment ! On aurait peut être aimé davantage de prises de risque dans les vannes, et que les développeurs aillent « un peu plus loin ». Le titre reste néanmoins une oeuvre à part sur Nintendo Switch, le genre de jeu que l’on aimerait voir plus souvent malgré ses défauts et son manque de folie, que l’on retrouvera peut être dans un futur No More Heroes 3.
Les +
- des niveaux variés
- références au cinéma et aux jeux vidéo nombreuses
- des combats dynamiques et nerveux
- personnages décalés et parfois grossiers comme on aime
- un humour souvent trash qui fonctionne bien
- jouer à 2 en coop
- partie sonore réussie
Les –
- des séquences clairement répétitives
- un certain manque de lisibilité à l’écran (surtout en mode portable)
- des références un peu « grosses »
- le scénario pas si passionnant
- souvent moyen graphiquement
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