TEST : Trüberbrook, un Point and click made in Germany aux graphismes atypiques
Cela fait un petit moment que nous gardons un œil sur Trüberbrook, jeu allemand dont la campagne Kickstarter a été un joli succès ! Ce point and click a la particularité de proposer une histoire originale se déroulant en Allemagne en 1967, mais surtout des décors entièrement crées à la main ! Visuellement original, le jeu tient-il ses promesses en terme de narration et d’intérêt ?
Débutons ce test, une fois n’est pas coutume, en parlant technique. C’est clairement ce qui saute aux yeux dès les premières minutes de jeu : Trüberbrook affiche un style visuel à la fois étonnant et superbe. Concrètement, il faut savoir que les décors ont été conçus à la main et que les personnages y sont intégrés et animés façon Wallace et Gromit (avec un visuel façon pâte à modeler ), mais à l’animation nettement plus fluide. Ce rendu clairement atypique fonctionne à merveille, et un côté réaliste se dégage de cet aspect visuel. Différentes techniques ont également été mises en place afin de proposer des effets de lumière ou encore d’orage, grâce à la photogrammétrie. Le design des personnages partagera, c’est certain, mais la cohérence visuelle fait plaisir et de notre côté, nous avons adoré ! C’est bien simple, à chaque nouvel écran et nouveau décor, nous étions en train de faire un screen de la scène.
Du côté de son gameplay, Trüberbrook s’avère plutôt simple et accessible pour un point and click. Si nous disons cela, c’est parce que notre enfance a été bercée par des titres tels que Les Chevaliers de Baphomet, Discworld ou encore Blazing Dragons. Des jeux aux mécaniques proches de celles de Trüberbrook mais aux énigmes beaucoup plus corsées et tordues, voire improbables. Trüberbrook reste un « jeu à énigmes », mais le jeu est davantage narratif et prend le joueur par la main. Il est certain que les vétérans du genre le plieront en moins de 4h sans grande difficulté, et nous avons mis de notre côté 5h pour en voir le bout.
Le jeu est court, certes, mais rappelons qu’il est vendu à tarif plutôt doux en magasin et sur internet (entre 25 et 30 euros suivant les offres). Mais alors pourquoi Trüberbrook est plus « simple » que ses grands frères ? Tout d’abord, l’inventaire s’avère ultra basique. On ramasse des objets, ceux-ci se rangent en dans l’inventaire en haut de l’écran… Et c’est tout ! Il ne sera pas nécessaire de chercher à assembler des objets car le jeu s’en chargera pour vous. Face à une énigme, et à conditions évidemment de posséder tous les éléments nécessaires, c’est le jeu qui se chargera de les assembler et l’affichera directement dans l’interface. On est donc loin des anciens point and click dans lesquels on tentait d’associer tout et n’importe quoi pour avancer. De plus, les zones ne sont pas extrêmement nombreuses, et la plupart des objets nécessaires à la progression dans les chapitres ne seront pas très loin.
Le scénario tient quoi qu’il en soit la route, et les premiers événements louches arrivant à votre personnage, un physicien quantique nommé Hans Tannhauser, vont l’embarquer dans une histoire plutôt bien écrite. Le petit village allemand dans lequel vous avez débarqué recèle quelques secrets qu’il vous faudra découvrir, et votre personnage lui-même va vivre des moments perturbants et désorientants. Les dialogues sont bons, et traduits en français, mais avec quelques fautes et bugs occasionnels (textes qui changent soudainement de langue). L’humour est bien présent, et les références à la physique sont nombreuses. Ne vous inquiétez pas, le tout est très accessible et ne fait pas du « Interstellar ». L’histoire est donc accrocheuse et nous avions hâte d’en apprendre plus ! On regrettera par contre que certains passages soient un peu rushés : certaines séquences auraient mérité davantage de détails et de dialogues histoire d’épaissir un peu les relations entre les personnages. Ça va parfois un peu vite et plus d’explications sur les motivations de chacun n’auraient pas été du luxe, car cela donne lieu à quelques incohérences. Gardons toutefois en tête que le budget des développeurs allemands était forcément limité, et que le résultat est tout à fait convenable !
Trüberbrook est un point and click clairement original et visuellement excellent ! La direction artistique est une franche réussite, et nous avons bien accroché à l’histoire et aux personnages. Etant habitués à des jeux du genre un peu plus complexes, nous tenions tout de même à insister sur le fait que Trüberbrook est beaucoup plus simple qu’un point and click traditionnel. Le jeu prend le joueur par la main et les énigmes restent très accessibles, le déroulement étant finalement plutôt narratif. Les amateurs du genre seront peut-être déçus de cette simplicité, mais il serait dommage de passer du jeu, ne serait-ce que pour son univers visuel. Vendu à petit prix, Trüberbrook est également un peu court, mais s’avère suffisamment accrocheur pour mériter d’être lancé sur votre Nintendo Switch ou votre PlayStation 4. Si vous doutez encore de l’investissement, nous ne pouvons que vous conseiller de le tester avant de l’acheter. De notre côté, nous sommes ravis de l’expérience, mais également que l’éditeur Just For Games sorte le jeu en édition physique chez nous !
Les +
- une direction artistique superbe
- les décors crées à la main donnent un style unique au jeu
- de superbes effets de lumière
- dialogues bien écrits et parfois drôles
- facile à prendre en main
- l’histoire qui se suit avec plaisir
- sous titres français disponibles (avec quelques fautes…)
- vendu à petit prix
Les –
- le jeu est trop facile et prend le joueur par la main
- inventaire ultra basique
- quelques soucis de collision avec le personnage
- durée de vie un peu courte
- certains personnages manquent de consistance et de développement
Lageekroom