Avis : Au coeur des terres ensorcelées (Aventuriers d’Ailleurs)
Après « Les Vacances de Nor » et « Toubab » (notre avis est à découvrir juste ici) ou encore Bot-9 et L’ondine de l’étang (on vous en parle à cette adresse), la collection « Aventuriers d’Ailleurs », label des éditions Bamboo, nous emmène en Roumanie avec « Au cœur des terres ensorcelées ». L’ouvrage est signé Maria Surducan (au scénario, au dessin et à la couleur), et nous avons eu la chance de le recevoir à l’occasion de sa (re)sortie le 2 mai 2024. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : Un jeune garçon naïf mais courageux part à la poursuite d’un oiseau voleur de pommes d’or. Mais une fois au cœur des terres ensorcelées, territoire maudit où s’est échappé l’oiseau chapardeur, il doit faire face à une guerre ancestrale menée par un inventeur en soif de pouvoir.
La collection « Aventuriers d’Ailleurs » de l’éditeur Bamboo continue sur sa lancée avec l’arrivée d’un nouvel album, publié pour la première fois en 2019 sous la bannière des Aventuriers de l’Étrange. L’éditeur avait annoncé que sa collection contiendrait des nouveautés mais également de rééditions, et notre ouvrage du jour en est une. De notre côté, il s’agit d’une totale découverte, et nous devons avouer avoir été envoutés par le récit de Maria Surducan et par son coup de crayon, immersif et très expressif. C’est beau, très beau même, avec des couleurs parfaitement choisies et de superbes contrastes. Le récit en lui-même n’est pas en reste, et aborde des thèmes certes un peu classiques mais d’autres davantage modernes. En termes de mise en scène, c’est très intéressant également, et de nombreuses inspirations visuelles font mouche, avec des éléments de fantastique voire même de steampunk. L’histoire reste accessible pour petits et grands, et embarque notre héros à la découverte d’un monde dangereux et de personnages atypiques. Le récit s’inspire des contes et du folklore roumain, et Maria Surducan dit même avoir trouvé l’inspiration dans les mangas japonais et l’art byzantin.
Maria Surducan a mis tout son cœur dans l’ouvrage, et cela se sent à chaque page, notamment en ce qui concerne la partie technique. Elle explique, dans une interview, avoir utilisé une police « roumaine archaïque », une adaptation latinisée de l’alphabet cyrillique, pour créer les visuels des incantations magiques. L’impression de gravure moyenâgeuse que dégagent les visuels vient d’une technique qu’elle situe entre la linogravure et la carte à gratter, l’autrice précisant qu’elle part d’esquisses au crayon qu’elle finalise, après scan, sur ordinateur. Le travail réalisé rend vraiment bien sur papier (certains décors sont vraiment sublimes et détaillés), et la qualité de l’ouvrage y est pour beaucoup. On commence à y être habitué, et c’est une nouvelle fois le cas, l’éditeur propose un papier épais et une très belle couverture. Encore un bel ouvrage pour cette collection décidément envoutante, qu’on ne peut que vous conseiller de découvrir.
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