Avis BD Glénat : Albertine a disparu (histoire complète)
Disponible le 11 juin 2025, « Albertine a disparu » est une bande-dessinée signée François Vignolle et Vincent Guerrier (au scénario), et Vincenzo Bizzarri (au dessin), proposée par les éditions Glénat. Direction le petit village de Courteville, en pleine canicule mais surtout en plein Covid, aux côtés d’un maire qui n’a plus qu’une idée en tête : découvrir comment se porte Albertine Buisson, 99 ans, une vieille dame qui n’a pas été aperçue depuis un certain temps. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : Dans son bureau où il sue à grosses gouttes, Gilles Poulain est suspendu à son téléphone. Maire du petit village de Courteville, il s’enquiert de la santé des plus fragiles durant la canicule. Sans parler qu’à la chaleur suffocante s’ajoute le Covid. Un nom lui revient en mémoire, celui de la doyenne du village Albertine Buisson, 99 ans. Comment se porte la vieille dame ? Cela fait longtemps qu’il ne l’a pas vue et, de toute évidence, il n’est pas le seul… Ses voisines, tout aussi âgées, ne lui rendent plus visite et les badauds que M. le maire interroge répondent tous : « pas vue dans le coin » Quant à Roselyne, la coiffeuse, elle ne se soucie guère de sa belle-mère. Heureusement que son fils Christian lui apporte à manger tous les samedis. Mais alors, pourquoi le portail de la maison reste-t-il toujours fermé ? L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
Rassurez-vous, cet article sera garanti sans spoiler, car c’est une véritable enquête à laquelle nous allons assister. Que devient Albertine Buisson, cette vieille femme que beaucoup n’ont plus vue depuis longtemps ? On se convainc que tout va bien, mais en plein Covid et en pleine canicule, les personnes âgées sont les premières à être touchées. L’ouvrage aborde des thèmes forts, qui nous touchent tout particulièrement : la vieillesse, la solitude ou encore le deuil. Se faisant du souci pour Albertine, le maire du village, Gilles, se lance dans une enquête, interroge les proches de la vieille dame ou encore ses voisins, pour découvrir pourquoi sa maison est fermée en permanence. On se laisse porter par le récit, qui propose un certain suspense, mais surtout des rebondissements qu’on se gardera bien de vous dévoiler. Les personnages sont bien écrits, et on nous parle également de l’importance de la solidarité du monde rural, qu’on ne retrouve pas dans les grandes villes. Néanmoins, la problématique du vieillissement de la population est la même partout, et une question revient lors de la lecture : que faire de nos vieux ?
Il est également intéressant de préciser que tout ceci est inspiré d’une histoire vraie. Cela rend le récit d’autant plus touchant et accrocheur. Les visuels sont très réussis également, avec des scènes très cinématographiques dans leur découpage, des personnages expressifs et des décors ruraux détaillés. L’ambiance est parfois lourde, notamment lorsque l’institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale intervient. La vieille femme a-t-elle été assassinée ? La question se pose, et le maire ne baisse à aucun moment les bras pour découvrir la vérité. Certains choix de design, au niveau des visages, diviseront sans doute, et il faut avouer que certains sont plus réussis que d’autres. Mais au-delà des visuels, ce sont les thèmes abordés qui sont importants, et qui sont totalement d’actualité avec notre société. « Albertine a disparu » est un polar social et rural touchant, qui nous pousse à réfléchir à nouveau à nos devoirs envers les anciens.
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