Avis BD Glénat : Les Grandes batailles navales – Tchesmé

Après Falkland, Santiago de Cuba ou encore Opium War, l’excellente collection « Les Grandes batailles navales » des éditions Glénat revient en ce mois de novembre avec « Tchesmé », qui nous emmène en 1770 dans une guerre qui oppose les russes et les ottomans. Jean-Yves Delitte est toujours de la partie, et s’occupe à la fois du scénario et des dessins ! C’est parti pour notre avis !


Tchesme Synopsis : Depuis la guerre de Sept ans, la Russie de la grande Catherine II rêve en particulier d’étendre ses possessions territoriales vers les rives de la mer Noire toujours ottomanes. Mais pour autant, dans ce dernier tiers du XVIIIe, la Russie n’a nullement l’intention d’entrer en guerre avec son voisin ottoman. Dans l’instant, ce sont des troubles en Pologne qui accaparent l’attention russe depuis que l’autorité du roi Stanislas 1er est contestée par une partie de l’aristocratie polonaise. Malheureusement, parfois un acte isolé, comme le battement d’ailes d’un papillon, a de regrettables conséquences. Des cosaques ukrainiens à la solde de la Russie pillent sauvagement une ville ottomane. La Turquie de Mustafa III considère cette agression comme un casus belli et déclare la guerre à la Russie. Dans une guerre que personne n’a réellement souhaitée et préparée, la Russie va rapidement prendre l’ascendant.



Avec Jean-Yves Delitte à la baguette, on peut être certain d’en avoir pour notre argent en termes d’explications historiques. C’est bien évidemment le cas avec notre ouvrage du jour, qui revient donc sur la bataille de Tchesmé, qui oppose une flotte russe bien moins imposante que celle des ottomans ! Pourtant, les russes ont l’avantage de la surprise, et la flotte ottomane, qui possède 1300 canons (contre 710 pour les russes), demeure au mouillage pour une défense à l’ancre, un choix présenté comme contestable et dont vont profiter les russes, qui vont rapidement prendre l’ascendant sur leur ennemi. Jean-Yves Delitte développe l’ensemble en optant pour le point de vue des russes, un choix qui fonctionne bien en termes d’immersion mais qui empêche de bien saisir les différentes stratégies. Néanmoins, la mise en place et la découverte des différents personnages marchent plutôt bien, même si on a parfois (principalement au début de l’ouvrage) un peu de mal à remettre les différentes pièces du puzzle en place. Notez que, comme dans chaque tome de la collection, l’auteur propose un carnet historique riche en informations et pas mal d’explications durant la lecture, pour que les non connaisseurs ne soient pas décrochés.

Si l’auteur tente de développer certains personnages (on peine parfois à bien se repérer entre les différents visages), l’aspect humain reste en retrait par rapport aux enjeux politiques et à la bataille qui s’annonce. Et de ce côté-là, on se régale, notamment en termes de visuels. C’est sublime, surtout les grandes illustrations, bourrées de détails. Les navires, les flammes, l’eau : le travail est de haute volée, avec un réalisme très immersif. Lorsque la bataille fait rage, l’auteur fait couler le sang, et les navires qui brûlent et finissent au fond de l’eau impressionnent. Comme à son habitude, la collection « Les Grandes batailles navales » nous convainc, même si nous avons été parfois davantage touchés par le destin de certains personnages d’autres récits. Les amateurs du genre se procureront quoi qu’il en soit l’ouvrage sans hésiter, et ils auraient tort de se priver !


Lageekroom

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