Avis BD Glénat : Mikki et la traversée des mondes
Scénarisé par Stéphane Betbeder et dessiné par Paul Frichet, « Mikki et la traversée des mondes – La maladie des portes » est le premier tome d’une série pleine d’aventure qui va aborder la question de la santé mentale chez les plus jeunes. Nous avons eu la chance de recevoir ce premier volume intitulé « La maladie des portes » (sur les conseils de son éditeur Glénat, que nous remercions chaleureusement), qui est disponible depuis le 6 septembre dernier. Avons-nous été convaincus ? C’est ce que nous allons voir !
Synopsis : Mikki souffre d’une timidité maladive. Avec quatre autres enfants atteints eux aussi de troubles du comportement, elle participe à un nouveau programme révolutionnaire : le Protocole Mortelente. Cette thérapie originale fait appel à la réalité virtuelle et à l’intelligence artificielle. Le Protocole crée des jeux d’aventures immersifs sur-mesure pour permettre à chaque enfant de dépasser ses peurs. Pour les parents, c’est la promesse d’une guérison miraculeuse, garantie 100 % sans risques… Le parcours de Mikki s’avère déconcertant : après chaque épreuve, elle franchit une porte et se retrouve aussitôt projetée dans un tout autre univers. Porte après porte, des personnages se joignent à elle : super-héros des Cavernes, un jeune explorateur loufoque, une petite fille sans peur et son grand frère poltron, et même une hyène fluorescente particulièrement soupe au lait. Muette et craintive au début, Mikki va aller loin, trop loin en franchissant une énième porte dont l’accès est interdit… Ce sera le début d’une sacrée pagaille qui va mettre en danger tous les autres participants !
« Pour trouver la sortie, il ne faut se fermer aucune porte. Il faut au contraire toutes les ouvrir, même celles dont on ne sait pas ce qu’elles cachent »
S’il s’adresse aux plus jeunes, « Mikki et la traversée des mondes » peut être découvert par tous les publics ! On y découvre la jeune Mikki, qui souffre d’une timidité maladive et qui se mure dans le silence dès qu’elle est contrariée. « On dirait qu’elle a peur de tout, même de parler » s’inquiètent ses parents adoptifs. Ces dernier emmènent Mikki à la clinique Mortelente à la rencontre d’une professeurs à la fois mystérieuse et inquiétante. Après avoir survécu à l’épreuve de la salle d’attente (où elle a croisé le regard d’autres enfants que nous reverrons à coup sûr), Mikki écrit sur une feuille de papier son plus ancien souvenir, qu’elle confie à la professeure. Cette dernière, qui prétend savoir exactement comment l’aider, prononce une curieuse phrase à Mikki : « fais éternuer la ricaneuse » Dès lors, le récit va monter d’un cran, embarquant Mikki dans ce qui semble être une autre réalité, un monde virtuel dans lequel elle rencontre un autre enfant (accompagné d’un capybara, son animal totem) qui lui explique le fonctionnement des portes. Dans ce monde, les portes sont malades et ne font plus leur boulot, et on ne sait jamais où on met les pieds en les franchissant. Un monde mystérieux, aux règles étranges, dans lequel Mikki va rencontrer des personnages pour le moins atypiques (mais également drôles et touchants), et toutes et tous vont s’entraider. Mais que cache cet univers, dont le sens est bien plus profond qu’il n’y parait ?
« Piège, obstacle, guet-apens ? La fillette le saura quand elle aura fait son prochain pas ! »
Il est difficile de vous en dire davantage sur l’histoire sans vous spoiler, et nous préférons vous laisser découvrir tout ça ! « Mikki et la traversée des mondes » est un ouvrage intelligent, plein de double sens et de métaphores, qui nous plonge dans la psyché d’un enfant aux souvenirs parfois douloureux. Et cela fonctionne, pour nous lectrices et lecteurs, et on se laisse embarquer dans cette aventure bien écrite et riche en rebondissements. Certes, le trait est parfois enfantin (mais néanmoins superbe) et l’ouvrage s’adresse aux plus jeunes comme nous le disions plus haut, mais le scénario est loin d’être basique et s’avère même souvent complexe, avec plusieurs degrés de lecture. De nombreux mystères sont présents, qui trouveront sans doute une réponse dans les prochains tomes, prévus au nombre de 4. Ce premier tome est rythmé, très chouette en termes de couleurs, avec quelques références à certaines œuvres du cinéma ou du jeu vidéo (nous avons envie de les citer mais cela pourrait spoiler l’histoire). Chaque clé ouvre une nouvelle porte, et l’intrigue se complexifie jusqu’à un final assez haletant, riche en symboles mais toujours aussi mystérieux. Après cette belle découverte, nous avons hâte de découvrir les prochains tomes et les prochains enfants.
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