Avis BD : Les Compagnons de la Libération : Grenoble
La collection « Les Compagnons de la Libération » nous plait beaucoup, et nous avons eu la chance de découvrir différents ouvrages ces dernières années, nous embarquant à Vassieux-en-Vercors, sur l’île de Sein ou encore à la rencontre de Philippe Kieffer. Aujourd’hui, direction Grenoble, une ville marquée par l’activité des « groupes francs » et par de nombreux événements durant la Seconde Guerre mondiale. Nous avons eu la chance de recevoir ce nouvel ouvrage de la part de l’éditeur, et il est temps de vous livrer notre avis.
Synopsis : Durant la Seconde Guerre mondiale, la ville de Grenoble est marquée par l’intense activité des « groupes francs ». Explosions symboliques, mitraillage du siège de la Milice, vol de fichier du STO, dynamitage des usines, la résistance grenobloise nuit fortement à l’effort de guerre des Allemands. Piqués au vif, les nazis ripostent et multiplient arrestations et fusillades. Mais Grenoble, ville fière et irréductible, ne plie pas et continue le combat, inlassablement. Quitte à en payer le prix fort…
« Grenoble, ville fière et irréductible, ne plie pas et continue le combat, inlassablement »
Dans « Les Compagnons de la Libération : Grenoble », nous faisons la rencontre d’une jeune collégienne se rendant à la rencontre d’un résistant afin de préparer un exposé pour son école. Le vieil homme est un peu bougon, mais sa mémoire ne lui fait pas défaut, et la jeune Inès compte bien en apprendre davantage sur son histoire. Le vieil homme a du caractère, mais l’alchimie avec la jeune fille prend rapidement, et leur relation va démarrer avec quelques petites touches d’humour vraiment réussies. Le choc des générations est bien là, mais Inès va écouter avec attention tout ce que le vieil homme a à lui raconter et à lui apprendre. Et nous avec, le propre de cette collection de bandes-dessinées étant de nous apprendre davantage sur cette période historique très riche qu’est la Seconde Guerre mondiale. C’est la ville de Grenoble qui est au cœur des événements, et on y découvre des personnages importants ayant œuvré pour la résistance afin de lutter contre l’occupation italienne puis allemande. Des résistants qui vont multiplier les actions en volant des documents importants aux nazis ou en détruisant leurs usines, mais qui vont également souffrir de la violente riposte de leurs ennemis. Comme d’habitude avec « Les Compagnons de la Libération », c’est passionnant à découvrir, et les personnages sont particulièrement touchants.
« J’habite à quelques dizaines de mètres et je n’avais jamais fait attention à cette plaque »
Inès écoute avec attention les histoires de Marcel le « super-résistant » et se retrouve plongée (au sens propre comme figuré) dans ses souvenirs. C’est vraiment bien fichu et surtout très immersif, et la collégienne découvre que sa ville cache de nombreux secrets. Elle qui se rend, comme tous les jeunes de son âge, dans des centres commerciaux ou au McDo, réalise que ces lieux étaient bien différents à l’époque, et habitaient des caches de résistants ou encore des lieux clés pour les nazis. Cela nous rappelle, à nous aussi, qu’il ne faut pas oublier le passé malgré les années qui défilent. Différents personnages historiques sont mentionnés, comme l’Abbé Pierre, et nous avons à plusieurs reprises fait des recherches supplémentaires sur le net pour approfondir le tout. On retrouve d’ailleurs, en fin d’ouvrage, l’habituel carnet historique, qui revient sur la résistance et son organisation et sur certains événements marquants, photos d’archive à l’appui. Jean-Yves Le Naour nous raconte tout ça avec passion, et parvient à nous faire ressentir la gravité des faits tout en apportant de la fraîcheur avec le personnage d’Inès. Les dessins de Philippe Tarral ne sont pas en reste et s’avèrent détaillés, mis en valeur par la colorisation de Fabien Blanchot. Comme à chaque nouvel épisode, nous ne pouvons que vous conseiller l’ouvrage si vous aimez les bandes-dessinées historiques !
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