Avis & critique BD Glénat : Un flic sous l’Occupation

Avec « Un flic sous l’Occupation », les éditions Glénat nous plongent dans une période sombre de l’Histoire, à travers une intrigue policière au cœur d’un Paris occupé. Le récit s’intéresse à un inspecteur français pris dans un étau : celui d’une police qui tente de faire régner un semblant de justice alors que les nazis, en coulisses, tirent les ficelles. Scénarisé par Philippe Richelle et dessiné par Jean-Michel Beuriot, l’ouvrage est disponible depuis le 1er octobre aux éditions Glénat, et il est temps de vous donner notre avis.


Synopsis : Dans le Paris occupé des années 1940, les inspecteurs Marsac, Brunet et Mercadier enquêtent sur un double meurtre sordide. Les victimes : un couple de personnes âgées cambriolées et abattues froidement. Les circonstances de ce crime rappellent étrangement à Marsac le mode opératoire d’un tueur, Lucien Grenier, qu’il avait arrêté avant la guerre. Il ne tarde pas à découvrir que Grenier, libéré par les Allemands, mène une vie confortable à Neuilly en travaillant pour le compte de l’Occupant. Dans une France divisée, Grenier n’est pas un cas isolé. De nombreux repris de justice sont recensés dans les « officines » allemandes. Face à cette situation, certains, comme le commissaire Fleury de la police judiciaire, préfèrent démissionner. Mais pour ceux qui restent, comme Marsac et ses deux collègues la tâche s’annonce difficile.


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Plonger dans « Un flic sous l’Occupation », c’est mettre un pied dans un Paris étouffé par la peur et la méfiance, où chaque ruelle cache un regard angoissant, un secret ou une dénonciation. Ce premier tome s’intéresse à un inspecteur français qui tente, tant bien que mal, de faire son travail alors que la justice est devenue une notion bien relative : les Allemands ont le contrôle, les collabos veillent, et la police n’est plus qu’une pièce d’un vaste jeu d’influences. C’est cette tension permanente entre devoir, morale et survie qui donne toute sa force au récit. Visuellement, la BD propose de belles choses. Le dessin est précis, réaliste, avec ce souci du détail qui rend chaque décor crédible : les uniformes, les enseignes, les rues pavées, tout respire la reconstitution soignée. La palette de couleurs évoque parfaitement la grisaille de l’époque, un Paris où la lumière a bien du mal à percer. Le découpage est efficace, les visages expressifs (même s’ils diviseront à coup sûr), et certaines planches jouent habilement avec les ombres pour renforcer la tension. On est clairement dans le haut du panier en termes d’ambiance.


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Côté scénario, l’enquête démarre fort. Les premières pages posent des bases solides : un meurtre mystérieux, des personnages ambigus, et un contexte politique qui donne du relief à chaque dialogue. L’intrigue est bien ficelée et on sent une vraie volonté de coller à la complexité morale de l’époque. Cela dit, à mi-parcours, les choses se densifient un peu trop. Les pistes s’entremêlent, de nouveaux noms apparaissent, et on finit par perdre un peu le fil. Disons que le récit devient un brin confus, comme si la volonté de tout dire dans ce premier tome prenait parfois le dessus sur la clarté. Mais malgré cette légère perte de repères, « Un flic sous l’Occupation » reste une lecture accrocheuse, intelligente, et surtout humaine. On s’attache à ce flic déboussolé, ni héros ni lâche, simplement un homme coincé dans un système qu’il ne maîtrise plus. Entre polar noir et drame historique, ce premier tome pose des bases prometteuses pour une série qui, on l’espère, continuera d’explorer les zones grises de l’Histoire avec autant d’intensité.


Lageekroom

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