Avis & critique manga : Valkyrie Apocalypse – L’Affaire Jack l’Éventreur
Le succès de la série « Valkyrie Apocalypse » n’est plus à démontrer, et après le spin-off brutal « La Légende de Lü Bu« , on change totalement d’ambiance avec « L’Affaire Jack l’Éventreur », dont le premier tome est disponible aux éditions Ki-oon depuis le début du mois de novembre. Dessiné par Keita Iizuka et basé sur l’œuvre originale, l’ouvrage est entre nos mains et compte bien nous surprendre avec des révélations majeures. C’est parti pour notre avis !
Synopsis : Lors du Ragnarök, l’humanité se retrouve avec un champion inattendu : Jack l’Éventreur. Mais sous son masque d’ironie, la légende du crime cache son vrai visage… À la fin du XIXe siècle, Londres est secouée par une série de meurtres atroces visant des prostituées. Jack suit les reportages avec intérêt, un sourire au coin des lèvres. Son allure de gentleman ne laisse en rien deviner son enfance misérable… Pour survivre, il a développé un don unique : il voit les sentiments des gens sous la forme de lumières colorées. Plus les émotions sont extrêmes, plus vives sont leurs teintes. Cette capacité lui permet de repérer un journaliste qui se démène pour couvrir les crimes avec une passion hors norme… Et pour cause?: c’est lui le fameux éventreur?! Alors qu’il est sur le point de faire une nouvelle victime, Jack le rattrape et le tue lentement… Rage et désespoir explosent alors en un feu d’artifice de couleurs?! Plus que la satisfaction d’avoir sauvé une vie, c’est cette extase visuelle qui le remplit de bonheur. Cette affaire lui rappelle son premier meurtre, celui de sa mère adorée, prostituée elle aussi…

Dans « Valkyrie Apocalypse« , Jack l’Éventreur fait partie des combattants les plus marquants du tournoi, représentant une humanité à la fois terrifiante et fascinante. Son histoire est bien connue de tous et alimente de nombreuses fantasmes depuis des décennies, qui ont été matérialisés dans de nombreuses œuvres, de la littérature au cinéma. Tueur raffiné, manipulateur et rusé, il incarne tout ce que les dieux détestent chez les hommes : la ruse, le vice, la duplicité. Mais le spin-off « L’Affaire Jack l’Éventreur » vient chambouler cette image, et nous préférons vous prévenir : nous allons spoiler un élément important du récit qui intervient assez rapidement. On apprend en effet, dans ce premier tome, que le Jack du tournoi n’est pas le véritable Éventreur, mais celui qui l’a tué. Un homme blessé, hanté par son passé, qui finit par lui ôter la vie, avant de lui voler son identité pour participer au tournoi. Un retournement de situation qu’on n’avait pas vu venir, et qui change la donne : le personnage n’est plus un simple symbole du mal humain, mais plutôt le produit du mal. On découvre également qu’il dispose d’un pouvoir pour le moins original, qui le fait passer par de nombreuses émotions.

On vous en a déjà beaucoup trop dit sur ce premier tome, qui propose une ambiance très travaillée. C’est sombre, parfois un peu gore, et les ruelles de Londres sont clairement inquiétantes, transpirant la peur, la poussière et surtout la misère (les riches et les pauvres ne vivent clairement pas dans le même monde). Le récit démarre donc sur de bonnes bases, et va rapidement s’éloigner des rues de Whitechapel. En effet, notre nouveau « Jack l’Éventreur » ne s’arrête pas là, et le lore commence à se développer. On découvre qu’il travaille pour une mystérieuse entité, et qu’il accomplit le sale boulot, tel un Dexter version anglaise. Et puis, « Valkyrie Apocalypse » oblige, on a bien sûr notre dose de combats. Ces affrontements surprennent, car ils tranchent radicalement avec l’atmosphère posée et lourde du récit. Plus dynamiques, très chorégraphiés, ils apportent une grosse dose d’énergie qui contraste avec la tension silencieuse des ruelles londoniennes. Ce décalage, loin de casser le rythme, donne plutôt un souffle particulier à l’ensemble, rappelant que, derrière l’enquête et la noirceur, on reste bien dans l’univers spectaculaire et excessif de « Valkyrie Apocalypse ».
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