Avis : Flux et Beneath the trees where nobody sees (éditions Ankama)

C’est d’une double réception dont nous allons vous parler aujourd’hui avec la découverte de 2 bandes-dessinées disponibles dès le début de cette année 2025 aux éditions Ankama : « Flux » (dispo le 17 janvier) et « Beneath the trees where nobody sees » (dispo le 10 janvier). Deux ouvrages bien différents mais aux histoires accrocheuses, que nous avons eu la chance de recevoir de la part de l’éditeur afin de vous en parler. C’est parti pour notre (double) avis !


FluxSynopsis de Flux : Sur la petite planète [P-412], Tildä Nö explore des terres stériles à la recherche de minéraux rares. Jeune chercheuse fraîchement recrutée par une compagnie d’énergie, c’est au cours d’une mission qu’elle croise le chemin de San Williams, vieux poète en exil. Leur destin bascule lorsqu’une tempête diluvienne aux effets spectaculaires s’abat sur eux. Rescapés du crash de leur véhicule, ils reprennent connaissance au milieu d’un paysage transformé. Et si les dunes ont mystérieusement laissé place à des marécages luxuriants, le décor n’est pas le seul à avoir subi les influences de l’orage… Leurs corps également métamorphosés, Tildä et San devront comprendre et trouver des réponses.



« Flux », one-shot signé Jop, sera donc disponible le 17 janvier prochain aux éditions Ankama. Dans ce récit que l’éditeur nous annonce comme étant un « périple entre poésie et science », l’eau a une importance toute particulière. En effet, la moindre goutte de pluie peut tout transformer, des individus à leur environnement, et notre héroïne Tildä Nö, chercheuse spécialisée en énergies, va en faire les frais. La jeune femme (qui sera bientôt encore plus jeune…) travaille à contrecœur pour une compagnie dont le profit passe bien avant les humains et la planète. Mais elle n’a pas le choix, et profite de cet emploi pour utiliser le matériel de la compagnie afin de poursuivre les recherches de sa grand-mère, qui avait mis au point un procédé qui s’inspire des plantes pour produire de l’énergie. Vous vous doutez que cela n’intéresse pas les grands businessman de ce monde, et de nombreux thèmes abordés dans l’ouvrage font écho à notre société. Mais le récit va plus loin, et nous parle de planète, d’écologie, mais aussi de vieillissement, de confiance, de voyage… De nombreux éléments se mettent en place, et l’histoire change de ton avec l’arrivée de cette tempête diluvienne qui va transformer nos personnages, dans tous les sens du terme.

On ne vous en dira pas plus pour ne rien vous gâcher, même s’il faut mentionner la présence d’un personnage très énigmatique, un humanoïde sans visage suivi d’une grosse boule noire qui change parfois de forme, que l’auteur n’hésite pas, en interview, à comparer au monolith noir de Kubrick. Et puis il y a San Williams, le poète en exil, dont la vision du monde est bien différente de celle de notre héroïne. Science et poésie se côtoient, tentent de se comprendre, le tout réservant bien des mystères. La lecture est assez passionnante, et l’auteur parvient à nous tenir en haleine tout au long des chapitres. C’est très beau, avec des couleurs au poil, notamment de nuit, et un style qui rappelle souvent l’aquarelle, autre rapport avec l’eau. L’immersion est totale, les thèmes abordés intéressants et en lien avec notre société, même si cela manque parfois un peu de subtilité (le t-shirt « Vegan »). Quoi qu’il en soit, on pense souvent à Kubrick et à son « 2001, l’Odyssée de l’espace » durant la lecture, mais pas que, et on note pas mal de références à la science-fiction de manière générale. Avec sa couverture énigmatique et qui dégage une certaine poésie et ses nombreux mystères, « Flux » est clairement une valeur sûre de ce début d’année.


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Beneath-the-trees-where-nobody-seesSynopsis de Beneath the trees where nobody sees : Dans la paisible petite ville de Woodbrook, tout le monde se connaît. Mais connaît-on vraiment ses voisins ? Que font-ils quand ils pensent que personne ne les voit ? C’est ce que va tenter de découvrir Samantha Strong, avant que le tueur qui sévit en ville ne mette en péril sa parfaite petite vie…



On change complètement de style avec « Beneath the trees where nobody sees », un récit dont les visuels tranchent bien souvent avec le ton général. Signé Patrick Horvath, dessinateur et cinéaste vivant à Los Angeles, « Beneath the trees where nobody sees » est un roman graphique mettant en scène des animaux anthropomorphes dans une petite bourgade américaine appelée Woodbrook. Samantha Strong, une ourse gérant la quincaillerie du coin, semble mener une vie tranquille et routinière auprès des autres habitants (des chats, des chiens, des cochons ou encore des souris), mais cache un lourd secret : elle est une tueuse en série avec plus de 40 meurtres à son actif. Ses règles sont claires, et elle ne tue que des gens au hasard, dans la grande ville. Mais un cadavre est retrouvé à Woodbrook, via une mise en scène bien sordide. Deux psychopathes dans la même ville, ça ne va pas le faire, surtout que l’étau va rapidement se resserrer sur Samantha…

Si Samantha pourrait ressembler à un Dexter à poils, il n’en est au final rien, car si notre tueur en série préféré s’en prenait à des ordures et à des condamnés injustement remis en liberté (créant une forme d’acceptation et de compréhension de ses actes), Samantha tue des gens totalement au hasard. Elle en prend d’ailleurs conscience lors d’un enterrement, réalisant qu’elle a fait vivre ce genre d’événement à de nombreuses familles. Du coup, l’attachement envers ce personnage fonctionne nettement moins bien, et on se demande quel est le vrai message derrière ses actes (s’il y en a un). La violence de ses meurtres dérange donc quelque peu (sans faire nos fragiles…), un malaise amplifié par le fait que les personnages soient des animaux. Car oui, il y a quelques scènes de violence assez surprenantes, notamment lorsque Samantha découpe une de ses victimes puis l’enterre en forêt. Mais si on passe outre tout ça, on découvre un récit qui réserve quelques rebondissements, des fausses pistes, et pas mal de suspense. C’est surprenant sur bien des points, qu’on parle des visuels, de certaines scènes, ou de quelques révélations. A voir si le côté assez décalé de l’ensemble saura vous plaire !


Lageekroom

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