Avis manga Crunchyroll : Vavam Vampire – Tome 1
Nouveauté du mois de juin aux éditions Crunchyroll, « Vavam Vampire » est un manga signé Hiromasa Okujima dont la publication a débuté au Japon en 2021. Adapté en anime sur Netflix, la série débarque donc enfin chez nous avec un premier tome disponible en édition classique et limitée, contenant une jaquette réversible, un ex-libris et un stand acrylique. Nous avons eu la chance de la recevoir, et il est temps de vous en parler.
Synopsis : Ranmaru Mori vit et travaille aux bains de la Carpe, tenus par la famille Tatsuno depuis des générations. Le jeune homme est particulièrement proche de Rihito qui s’apprête à entrer au lycée. Tel un grand frère bienveillant, il est toujours là pour offrir un conseil ou veiller sur l’adolescent dans l’ombre. Après tout, Rihito lui a sauvé la vie, il y a des années de ça. Depuis, Ranmaru attend le moment idéal pour le dévorer. Car l’employé modèle est un vampire de 450 piges et surtout un fin gourmet ! Il fera tout pour protéger Rihito jusqu’à sa majorité : quand le sang des jeunes hommes purs est le plus délicieux. Mais le lycée, c’est l’arrivée de tous les vices dans l’existence d’un garçon entre sorties entre potes, filles et rites de passage… Pour espérer croquer le fruit de son travail acharné, le vampire va devoir se démener !
Dès les premières pages de « Vavam Vampire », on sent qu’Hiromasa Okujima ne se contente pas de réutiliser les codes classiques du vampire mais qu’il cherche à les détourner, voire à les bousculer. Le ton est original, décalé même, et c’est précisément ce qui fait son charme. L’histoire suit Ranmaru, un vampire au comportement pour le moins imprévisible. Contrairement à l’image du vampire aristocratique, mystérieux et terrifiant, il semble souvent maladroit, presque comique dans sa manière de se comporter avec les humains et avec ses semblables. Il y a chez lui un mélange de naïveté et de cruauté qui le rend difficile à cerner, et c’est ce paradoxe qui constitue le cœur du récit : on ne sait jamais s’il faut rire à ses côtés ou s’en méfier. Très proche de Rihito, un jeune lycéen qui s’apprête à entrer au lycée lui ayant sauvé la vie quelques années plus tôt, Ranmaru agit comme un grand-frère, mais avec une idée bien précise derrière la tête : il attend que Rihito soit majeur pour le dévorer. Et comme un jeune homme vierge et pur est bien meilleur, l’arrivée de la moindre fille est un danger pour la qualité de ce futur repas !
Certaines scènes de ce premier tome feraient presque penser à une parodie (avec notamment des éléments en dessous de la ceinture), tandis que d’autres nous ramènent brutalement à la réalité, dans laquelle les jours de Rihito sont comptés. Ce contraste constant entre légèreté et gravité donne au manga une dynamique assez particulière, qui plaira ou non, mais qui reste accrocheuse. Le rythme du récit est bien dosé : on alterne entre un poil d’action, des dialogues décalés, et des moments de tension durant lesquels Ranmaru part se nourrir. Le mangaka parvient à introduire des éléments de lore (sur les vampires, leurs règles, leur rapport au monde) avec une certaine cohérence. Une cohérence qu’on retrouve dans l’univers de ce premier tome, plutôt intriguant avec ses mystères qui se mettent en place. Côté personnages secondaires, il y a du potentiel mais certains restent en retrait. C’est parfois cliché, mais cela semble assumé, comme une manière de souligner le regard de l’auteur sur certains archétypes. Si ce premier tome ne plaira sans doute pas à tous les lecteurs, notamment celles et ceux qui recherchent une approche classique du vampire, sérieuse ou romantique, les amateurs de récits décalés et à l’humour noir devraient y trouver leur compte. L’auteur ose des choix narratifs et graphiques audacieux, et c’est cette prise de risque qui donne sa personnalité au manga.
Lageekroom