Avis Manga Kana : New Normal – Tome 1
L’épidémie de Covid-19 restera à jamais gravée dans nos mémoires, et commence à inspirer de nombreux ouvrages, séries télévisées ou films. Aujourd’hui, c’est d’un manga dont nous allons parler, avec le premier tome de « New Normal », une série toujours en cours au Japon et qui vient de débarquer chez nous aux éditions Kana. Nous avons eu la chance de recevoir le premier tome du manga de Akito Aihara, disponible depuis le 17 février 2023, et il est temps de vous en parler.
Synopsis : Dans un futur proche, après une pandémie dévastatrice, l’humanité tout entière est contrainte de porter quotidiennement un masque. Voir le bas du visage d’autrui est devenu une chose tellement rare que ce dernier fait l’objet de fantasme. Les distanciations sociales sont telles, que la vie d’avant que l’on peut voir dans les films par exemple, semble totalement irréelle. Hata, un jeune lycéen, va un jour apercevoir malencontreusement la bouche de sa camarade Natsuki. Cette dernière, qui éprouve une certaine fascination pour le monde d’avant, va se rapprocher de Hata pour assouvir sa curiosité… et peut-être chercher à savoir si ce qui se cache derrière le mur qui les « protège » n’est pas le Tokyo d’avant. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
L’arrivée d’une pandémie change le monde. Nos habitudes sont chamboulées, de nouveaux reflexes apparaissent, et personne ne souhaite revivre les événements difficiles traversés. Dans « New Normal », la pandémie a divisé la population mondiale par 5, et de nouvelles règles ont été établies. Les contacts physiques sont proscrits, le port du masque est obligatoire (il est toléré de l’enlever lorsqu’on mange en famille, et encore…), la population est filmée en permanence pour un contrôle de la température. Ces mesures de protection très dures ont été mises en place pour éviter toute nouvelle contamination. Il est presque tabou de parler du passé, du « monde d’avant », les cigarettes sont interdites et même la télévision ne diffuse plus de personnes sans masque. Le virus semble avoir été contenu à l’extérieur, suite à la fabrication de grands murs… Un contexte anxiogène, qui déclenche des manifestations de « sans masque », qu’une unité spéciale d’intervention est chargée de contenir, pas toujours dans le calme. C’est dans cette nouvelle société que vit Hata, un jeune lycéen qui va un jour apercevoir la bouche de sa camarade Natsuki. Considérée désormais comme l’élément le plus érotique d’une personne (devançant même la petite culotte, c’est dire), la bouche d’une femme ne doit surtout pas être vue, et encore moins par un homme qui sera immédiatement traité de pervers. Cet événements va chambouler la vie du jeune, mais également de sa camarade, qui va lui demander de montrer sa bouche à sont tour.
Dans ce monde où les contacts sont quasi inexistants, cette transgression fait clairement tâche et Hata et Natsuki doivent absolument sa cacher. Surtout que ces 2 là commencent à se rapprocher, et qu’une nouvelle élève va venir compléter un trio déjà intéressant. Mais c’était sans compter un quatrième personnage, qui va débarquer à la fin de ce premier tome. Si les éléments de romance mis en place par Akito Aihara sont assez classiques, le contexte sanitaire apporte un plus clairement intéressant, qui fait écho avec les dernières années que nous venons de vivre. Les relations entre lycéens, déjà pas forcément simples en temps normal, prennent une tout autre mesure avec le port obligatoire des masques. Tout est décuplé, et nos héros semblent même découvrir les odeurs. L’odeur de l’herbe par exemple lorsqu’ils se rendent en cachette dans un parc abandonné, ou tout simplement l’odeur de la personne à côté de soi. C’est assez touchant, et et ces courts moments de bonheur tranchent avec la vie rude qu’ils sont obligés de mener. Les relations entre les différents personnages commencent à être développées, et on comprend que le tome 2 va monter d’un cran. Visuellement, l’ensemble est très fin, avec un joli travail sur les visages quand on les découvre sans masque. Il y a par contre peu de décors à se mettre sous la dent. Le résultat de la pandémie sur l’environnement ou ce qui se trouve derrière le mur reste encore très mystérieux, et ces débuts s’attardent quasi exclusivement sur les personnages. « New Normal » démarre de très bonnes bases, et nous avons hâte de voir si cela se concrétisera dans la suite.
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