Avis Manga Ki-oon : Heart Gear – Tome 2
Roue et Chrome ont fait leur retour aux éditions Ki-oon ! Le tome 2 de Heart Gear est disponible depuis le 6 février 2020, et il nous tardait de découvrir la suite de ce récit post-apocalyptique accrocheur et bourré de potentiel. Alors que la fin du tome 1 laissait le lecteur en suspens, avec un affrontement prometteur, cette suite nous plonge d’entrée dans l’action… Avant de nous proposer une aventure davantage contemplative. Cette suite est-elle toujours aussi excellente ? C’est ce que nous allons voir.
Synopsis : Il y a 200 ans, une guerre planétaire a quasiment anéanti l’espèce humaine. La terre n’est plus peuplée que de machines livrées à elles-mêmes… La jeune Roue est élevée par Zett, un robot pacifique, véritable père de substitution, qui la couvre d’attentions. Leur quotidien est bouleversé par l’arrivée d’un nouveau venu, Chrome. Tout juste activé, il prend le rôle du petit frère naïf et maladroit dans leur étrange famille. Zett tente tant bien que mal de lui faire intégrer la notion d’autonomie… Pas évident pour un robot ! Tout s’accélère quand un “insane”, un androïde fou, détruit Zett avant d’attaquer Roue. Pour Chrome, l’heure du choix est venue : il devient le protecteur de la fillette ! Il se révèle être un combattant surpuissant et écrase son adversaire. Heureusement, l’unité centrale de leur père adoptif est intacte : il ne reste plus qu’à lui trouver un corps compatible… Mais vers qui se tourner dans ce monde vaste et plein de dangers ?
Ce tome 2 démarre donc avec l’affrontement entre Chrome et Wilhelm, un robot géant et menaçant dont l’unique mission est de protéger le pont que nos héros doivent emprunter, et bien entendu de les en empêcher. Malheureusement, c’est par la force que Chrome va devoir déblayer le chemin, avec un combat court mais dynamique, proposant même un flashback concernant Wilhelm. Ce robot a en effet été assigné à sa mission par des soldats, et compte bien s’y tenir jusqu’à la mort, bien qu’il ait conscience que ceux-ci ne reviendront jamais. Ce tome revient d’ailleurs souvent sur cette notion de « but » et de « mission », dont chaque robot se voit attribué. Bien que les humains aient semble t’il tous disparus (à l’exception de la jeune Roue), les machines continuent à exécuter leurs tâches, bien qu’elles en arrivent parfois à se poser des questions sur leur existence, à l’image de Rock (un petit robotcam chargé de filer) qui se demande clairement en fin de tome « c’est quoi vivre ? ». Une notion intéressante que l’on retrouve dans de nombreuses œuvres de science-fiction, ou bien encore dans le jeu vidéo Detroit : Become Human, dans lequel on en vient à s’attacher aux machines… Qui commencent à ressentir des émotions. Des pages explicatives entre les chapitres nous en expliquent d’ailleurs un peu plus sur les relations humains/robots et les avis divisés de la populations. Certains pensent que c’est une erreur de fabriquer des machines ressemblant à des humains tandis que d’autres considèrent que les robots éprouvant des sentiments sont des êtres vivants.
Dans leur périple, Roue et Chrome vont justement croiser quelques machines plutôt attachantes, dont un robot-coiffeur souhaitant par tous les moyens s’occuper de Roue ou encore un robot-paysan leur donnant quelques ressources. On précisera que la jeune fille tente tant bien que mal de faire semblant d’être une machine pour passer inaperçue. Après quelques pages contemplatives, durant lesquelles l’auteur Tsuyoshi Takaki développe nos personnages et leur relation, nous découvrons le Valhalla, une arène dans laquelle s’affronte des machines. Ce lieu serait une porte d’entrée vers Heavenland, la destination de nos héros, qui comptent y apporter l’unité centrale de Zett pour lui trouver un corps compatible. C’est au Valhalla que nous allons également découvrir de nouveaux personnages, dont Vordan, qui semble être un antagoniste plutôt intéressant. Chrome va désormais devoir se battre pour avoir une chance de rejoindre Heavenland. Espérons que l’on ne se retrouve pas face à tournoi trop classique comme on en voit souvent. Le rythme de ce tome 2 s’accélère donc dans sa dernière partie, mais sans tomber dans l’action bête et méchante. Nous avons une nouvelle fois apprécié la découverte de ce monde, dont les illustrations alternent entre des paysages détaillés et certaines cases plus proches de croquis, avec un aspect crayonné que l’on a également vu récemment dans le très bon Girl’s Last Tour. La bouille de Roue est toujours aussi réussie et le chara-design est une nouvelle fois très travaillé. Ce tome 2 est moins surprenant que le premier, qui proposait des scènes presque « choquantes », mais reste rythmé et intéressant.
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Retrouver Roue et Chrome dans leur voyage vers Heavenland est toujours aussi intéressant, ce deuxième tome proposant des passages contemplatifs et d’autres plus rythmés. De nouveaux antagonistes font leur apparition, et le périple de nos héros s’annonce compliqué. Heureusement, ils font également de belles rencontres et des machines ne manquent pas d’apporter leur aide, certaines en venant parfois à se poser des questions existentielles. On en sait pour le moment peu sur ce monde à la fois attachant et brutal, et la suite de l’aventure devrait réserver quelques surprises !
Lageekroom