Avis manga Ki-oon : Sanda – Tomes 1 et 2

Le retour de Paru Itagaki est une des sensations de ce début d’année aux éditions Ki-oon. L’autrice de « Beastars » revient avec « Sanda », série en 16 tomes terminée au Japon et qualifiée de « comédie déjantée » par son éditeur, que nous avons eu la chance de découvrir avec ses 2 premiers volumes. Si les animaux anthropomorphes ne sont pas de la partie cette fois-ci, on reconnaît immédiatement le style atypique de l’autrice, qui propose un récit tout aussi original. C’est parti pour notre avis !


Sanda tome 1Synopsis du tome 1 de Sanda : Quand Kazushige Sanda est menacé de mort par sa camarade de classe Shiori, il prend ça à la légère… jusqu’à ce qu’elle le poignarde réellement ! Son but : pousser le garçon à bout pour qu’il dévoile son identité de père Noël ! Pourtant, ça fait bien longtemps que la fête a disparu et que plus personne ne croit en sa magie. Mais Shiori en est certaine, Kazushige est le dernier descendant de la lignée, et surtout son dernier espoir de retrouver sa meilleure amie, portée disparue… Après tout, le père Noël n’est-il pas censé exaucer les souhaits des enfants ? Kazushige s’en sort de justesse en se transformant en adulte à barbe blanche et à la carrure de bodybuilder ! Pour autant, il n’a jamais assumé ce rôle légendaire et découvre ce corps pour la première fois… Il n’a aucune idée de ses pouvoirs ni de la manière de les contrôler, mais il accepte d’instinct la mission confiée par Shiori !


Sanda tome 1


Avec « Sanda », Paru Itagaki propose un nouveau récit surprenant et clairement audacieux, mêlant fantastique, satire sociale et mythologie moderne autour de la figure du Père Noël. Les deux premiers tomes, déjà parus chez Ki-oon, installent un univers décalé et posent les bases d’un récit qui s’annonce aussi original que grinçant, ne demandant qu’à monter en puissance. Mais ça démarre déjà bien, avec du rythme, des personnages décalés, et une histoire qui tente des choses. L’histoire se déroule dans un futur proche, au Japon, où les enfants sont devenus une minorité précieuse, choyée mais aussi étroitement surveillée par des règles strictes : interdiction de manger chaud, de parler fort, ou même de courir dans les couloirs. Dans cette société dystopique qui vénère la longévité au détriment de la jeunesse, les jeunes sont privés de liberté au nom de leur bien-être. C’est dans ce contexte qu’on pourrait qualifier d’absurde qu’on découvre Sanda Kazushige, un collégien discret, qui va faire une étrange rencontre et… se transformer, malgré lui, en Père Noël.


Sanda tome 1


La mangaka déploie une satire sociale réussie, dissimulée sous les traits d’une comédie décalée. Comme dans « Beastars », elle aborde certains thèmes forts avec originalité. Ici, on nous parle d’opposition entre les générations, de pression sociale et de standardisation des comportements. On s’interroge sur notre rapport à la tradition, à l’enfance et au bonheur dans un monde qui semble avoir perdu tout sens de l’émerveillement, presque un miroir de notre société actuelle souvent morose dans laquelle on perd notre âme d’enfant. Les 2 premiers tomes de « Sanda » démarrent fort, et l’arc en lien avec la disparition d’Ichie Ono, camarade de classe de Shiori, prend de l’ampleur. Pas mal de mystères sont également au rendez-vous : qui est vraiment Sanda ? D’où viennent ses pouvoirs ? Et surtout, quel est le rôle du Père Noël dans cette société futuriste ? Action, humour déjanté et critique sociale forment donc le cocktail de ces 2 premiers tomes, et ça fonctionne bien !

Là où le manga va sans doute diviser, c’est sur sa partie graphique. Visuellement, on retrouve le style si singulier de l’autrice : les traits sont nerveux, la mise en page est super dynamique, les personnages expressifs et les scènes d’action débordent d’énergie même si c’est parfois un peu le bazar. L’univers visuel de « Sanda » est à l’image de son récit : fou, surprenant et rempli de symboles. On passe sans prévenir de scènes hilarantes à des moments de réflexion plus posés mais surtout profonds, dans un équilibre parfaitement maîtrisé. Néanmoins, les visages sont très particuliers (parfois flippants même), on accroche ou on n’accroche pas. Une question de goût bien évidemment ! De notre côté, après quelques pages d’adaptation, nous nous sommes complètement immergés dans l’univers de Paru Itagaki, et nous n’avions pas envie d’en sortir.


Lageekroom

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *