Avis manga Vega Dupuis : Cicatrices, de Brandon Arias
Ce début d’année 2024 marque l’arrivée de notre toute première critique en provenance de l’éditeur Vega Dupuis dans notre catégorie « manga ». Et cette première découverte est signée Brandon Arias, un jeune auteur né à Santiago de Chili en 1997, et qui signe là sa première série professionnelle après quelques histoires courtes publiées sur des plateformes digitales. Nous avons eu la chance de recevoir le premier tome de « Cicatrices », et il est temps de vous en parler.
Synopsis : Kyonosuke est un jeune garçon dont une partie du visage se voit traversée par une imposante cicatrice. Akira est une jeune fille de la même école. Kyonosuke fait face aux brimades de ses camarades tandis qu’Akira subit elle aussi les coups de son père. Leur rencontre et le début d’une relation amoureuse vont les amener à tenter de fuir cet environnement toxique.
Avec « Cicatrices », les éditions Vega Dupuis s’intéressent à un récit produit en dehors du japon, par un jeune mangaka qui s’est lancé dans le manga à l’âge de 21 ans. Brandon Arias, qui faisait partie d’un groupe de Punk et qui s’est mis à dessiner sur son temps libre, cite comme modèles Asano Inio, Oshimi Shuzo et Shinzo Keigo, et nous explique pourquoi ces derniers l’ont influencé dans une petite interview à la fin de ce premier tome. Un premier tome qui qui est parvenu à nous toucher, abordant des thèmes sensibles et d’actualité, l’auteur lui-même précisant qu’il a voulu « raconter une histoire brute, et la chose la plus brute est la réalité ». Cette dernière est pour le moins difficile pour notre protagoniste principal, Kyonosuke, un jeune homme dont le visage est marqué par une grande cicatrice et qui doit retourner dans un lycée public, ses parents ne pouvant plus lui payer de cours particuliers. Ce qui devait arriver arriva, et Kyonosuke est rapidement pris à partie par certains de ses « camarades », qui n’hésitent pas à l’humilier en l’insultant (et en lui donnant des surnoms en lien avec sa cicatrice, comme Frank pour Frankenstein) voire en le frappant et en lui volant son argent. Difficile pour Kyonosuke d’en parler à ses parents, et il fait comme si tout se passait bien dans sa nouvelle école.
On vit des moments forts à ses côtés, et on s’énerve face à ces crapules qui s’en prennent à lui, mais on en découvre également davantage sur leur vie. Puis arrive Akira, une jeune camarade qui va se rapprocher de lui et lui apporter un peu de tendresse et d’espoir. Ces deux là se rapprochent, mais Akira a elle aussi ses problèmes, mais surtout ses secrets. Nous avons d’ailleurs volontairement supprimé une partie du synopsis de ce premier tome au début de notre article pour vous laisser découvrir les rebondissements du récit. Ces quelques moments plus intimes et doux parviennent à faire souffler Akira et Kyonosuke, mais la réalité les rattrape bien vite, entre les ordures du lycée et leurs parents qui ont du mal à les comprendre. Il n’y a que lorsqu’ils sont ensemble qu’ils trouvent un certain réconfort. Ce premier tome s’avère souvent touchant, et nous avons tout particulièrement apprécié le coup de crayon de l’auteur, fin et aéré, parfois sobre, mais proposant un certain réalisme. Certains coups (et claques) font mal, et les visages sont très expressifs. Mention spéciale également pour la qualité de l’ouvrage, et en particulier sa couverture à l’effet granulé (type papier canson) et à son illustration très belle et très sobre en aquarelle. Un visuel qui représente parfaitement ce premier tome, et nous avons hâte de poursuivre avec la suite.
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