Avis Third Editions : Alien. La mécanique de la peur
Disponible depuis le 10 novembre dernier et signé Marvin Montes, « Alien. La mécanique de la peur » est un ouvrage qui nous intéressait tout particulièrement. Tout d’abord parce que nous aimons énormément la saga de films (principalement les 4 premiers pour être tout à fait honnêtes) et les jeux vidéo (Alien Isolation fait partie des jeux ayant réussi à nous coller des frissons), mais surtout parce que nous avions hâte de découvrir les différentes anecdotes de tournage ou encore toutes les symboliques autour du xénomorphe. Nous avons dévoré l’ouvrage, et il est temps de vous en parler.
Descriptif de l’éditeur : En 1979, dans la foulée du phénomène Star Wars, une étrange créature émerge de son œuf emblématique. Sous les yeux des spectateurs apeurés, celui que l’on nommera ensuite xénomorphe repousse les limites de l’horreur et du corps humain dès sa première apparition. La science-fiction ne sera plus jamais la même. Au-delà de l’angoisse spatiale à laquelle elle est souvent rattachée, la saga Alien regorge de niveaux de lecture, métaphysiques ou psychanalytiques, à la richesse inattendue. Dans cet ouvrage traitant de l’ensemble des films de la licence et d’une grande partie de son univers étendu, l’auteur et podcasteur Marvin Montes se lance à la poursuite de l’extra-terrestre le plus terrifiant du cosmos, mais aussi de ses adversaires acharnés, à commencer par l’icône Ellen Ripley, en décryptant méthodiquement les grandes thématiques de la franchise. L’ouvrage est à découvrir sur le site de l’éditeur, à cette adresse.
C’est avec le troisième film que nous avons découvert la saga Alien. Un Alien 3 qui a toujours beaucoup fait parler de lui, « réalisé » par David Fincher, et qui mettait en scène une Ripley au crâne rasé débarquant dans une prison spatiale. Un épisode imparfait mais sombre et gore, qui nous avait fortement marqués à l’époque de sa sortie en 1992. Alien premier du nom et Aliens ont ensuite été insérés dans notre magnétoscope (puis lecteur DVD), sans oublier un Alien, la résurrection sorti tout droit de l’imaginaire si particulier de Jean-Pierre Jeunet. Un épisode qui a d’ailleurs bénéficié d’une production relativement calme, contrairement à la genèse chaotique d’Alien 3. Chaque film est différent, a sa communauté de fans (et de détracteurs), et procure des sensations uniques, du film d’action à l’horreur pure. Nous avons quoi qu’il en soit trouvé dans notre ouvrage du jour ce que nous recherchions : de nombreuses informations sur l’écriture des différents films, les inspirations, les tournages, les acteurs et bien entendu le lore développé par la saga.
A une époque où la science-fiction était considérée comme de la série B, mettre en œuvre un projet comme Alien était loin d’être aisé. Mais Stanley Kubrick et Georges Lucas, avec 2001, l’Odyssée de l’espace et le tout premier Star Wars, ont permis au genre de se démocratiser (même si d’autres bien avant eux l’avaient déjà abordé), poussant les studios à s’intéresser à ces univers si particuliers. Découvrir comment le premier Alien a été réécrit à plusieurs reprises est passionnant, et différents noms ont, pour chaque film, été évoqués pour les réaliser. « Alien. La mécanique de la peur », regroupe de nombreuses informations en lien avec la genèse des films, à commencer par les différentes orientations des scénarios. Certaines idées auraient mérité d’être développées, mais le lore de la saga a réussi à trouver son identité. Néanmoins, ce dernier a été mis à mal par Ridley Scott, qui a fait un peu ce qu’il a voulu avec Prometheus et Alien : Covenant. Des films qui ont des qualités, mais qui nous restent en travers de la gorge. L’ouvrage revient quoi qu’il en soit sur ces films également, sur Alien vs. Predator et sa suite, ou encore sur les déclinaisons en jeu vidéo ou en comics.
L’ensemble se lit avec fluidité et s’avère souvent passionnant. On en apprend énormément, et nous devons vous avouer être très intéressés par le « cas » Alien 3. L’auteur revient longuement sur cet épisode, sur l’explication liée à la typographie de son titre (Alien³), l’écriture de son scénario, sa post-production, des témoignages de David Fincher sur cette « expérience », ou encore sur l’existence d’une « Assembly Cut » supervisée par Charles de Lauzirika. Il s’agit d’une édition (à ne surtout pas appeler « Director’s Cut ») plus longue d’une trentaine de minutes, dans laquelle Charles de Lauzirika tente de faire honneur au travail de Fincher, charcuté par le studio. Nous ignorions totalement l’existence de cette version, que nous avons très envie de découvrir. Ceci n’est qu’un exemple parmi d’autres des informations qui vous attendent pendant la lecture.
Bien entendu, l’auteur revient également sur la star de cette saga : David l’androïde le xénomorphe ! Une créature qui fait désormais partie de la culture populaire, et qui symbolise totalement la peur, et notamment la peur de l’inconnu. L’auteur analyse la symbolique de cette créature (et notamment sexuelle), son évolution, sa forme, ses déplacements et bien entendu sa création. C’est une nouvelle fois passionnant, tout comme le développement des nombreux thèmes abordés dans les différents films de la saga. On découvre également des informations sur les projets annulés, et on pensera notamment à l’Alien 5 qui aurait pu être réalisé par Neill Blomkamp. L’ouvrage, qui bénéficie d’une superbe couverture signée Mathieu Bablet (à regarder de très près pour en découvrir les nombreux détails), propose un poil plus de 250 pages, le tout divisé en 5 chapitres. Comme toujours avec l’éditeur Third Editions, la qualité est au rendez-vous !
A lire également :
- Bienvenue à Silent Hill. Voyage au cœur de l’enfer
- L’Œuvre de John Carpenter. Les masques du maître de l’horreur
« Alien. La mécanique de la peur » est un ouvrage indispensable pour les fans de la saga Alien, et tous ceux souhaitant la découvrir ! Bien entendu, il est fortement recommandé d’avoir vu les films avant de se lancer dans la lecture, car Marvin Montes revient sur tout ce qui concerne la saga, de la genèse des films aux tournages, en passant par les inspirations ou encore les nombreuses difficultés d’écriture. Les thèmes forts sont abordés et développés, en lien avec les personnages et bien entendu les xénomorphes. Films, jeux vidéo, comics, tout y passe ou presque, et les anecdotes et informations sont nombreuses. Difficile de poser l’ouvrage une fois lancé, et nous ne pouvons que vous le conseiller si vous êtes un tant soit peu amateur du genre !
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