Avis Urban Comics : Derrière la porte (histoire complète)
Le monstre caché dans le placard, un cauchemar d’enfants que tout le monde a déjà vécu. Un traumatisme pour certains, juste un mauvais souvenir pour d’autres, ce qui n’est pas le cas du petit Jamie, qui a bien du mal à trouver le sommeil. Notre ouvrage du jour, scénarisé par James Tynion IV et dessiné par Gavin Fullerton, est disponible depuis le 3 octobre aux éditions Urban Comics, et il est temps de vous en parler.
Synopsis : Thom décide de s’installer, lui et sa famille, à l’autre bout du pays, laissant tout derrière eux… ou du moins, c’est ce qu’il croit. Alors qu’il traverse les Etats-Unis avec son fils Jamie, celui-ci continue d’affirmer voir un horrible monstre sortir du placard. Thom tente de le rassurer, l’assurant que le monstre ne les suivra pas. Mais certains secrets ne restent jamais enfermés, et le monstre ne semble pas en avoir fini avec Jamie.
Si « Derrière la porte » propose des éléments horrifiques, et notamment d’épouvante, c’est avant tout un drame familial. On y découvre un couple en difficulté, qui veut prendre un nouveau départ en déménageant dans un nouvel état. Un nouveau départ pour leur fils également, Jamie, un petit garçon terrorisé par un monstre dans son placard. Son père ne semble l’écouter que d’une oreille, mais lui assure que ce monstre ne le suivra pas dans leur nouvelle maison. L’ambiance est tendue, sombre, mais également, et curieusement, beaucoup trop calme. Maladroitement, le père tente de rassurer son fils, et la confrontation avec sa femme ne tarde pas à alourdir une tension déjà palpable. Le dialogue est difficile, entre les parents mais également avec le petit Jamie, et les moments horrifiques sont maîtrisés et fonctionnent vraiment bien. Pas d’esbrouffe, une mise en scène efficace, des décors sombres voire complètement plongés dans le noir : l’immersion est garantie.
Le personnage de Thom est assez complexe, dépassé par les événements et regrettant ses années de jeunesse. Il ne sait pas comment faire avec son fils, dont la peur est profonde. On parvient à la ressentir, grâce à la mise en scène et à son visage expressif. Un petit homme qui ne trouve pas le sommeil, avec des visions dont on comprendra plus tard l’origine. On est dans un drame familial, humain, les dialogues sont percutants, et le malaise est bien présent. Le monstre existe-t-il vraiment ? Et qui est-il ? Notez que l’ouvrage est très qualitatif, avec une couverture parfaitement dans le ton (on en découvre d’autres, alternatives, en fin d’ouvrage), et un papier de qualité, mettant parfaitement en avant les contrastes et la profondeur des noirs. Rien de spectaculaire avec « Derrière la porte », ce qui n’empêche pas le récit d’être prenant et touchant. Une bonne pioche, à découvrir aux éditions Urban Comics !
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