TEST : After Us, l’être humain mérite-t-il une seconde chance ? (PS5)
Le 4 mai dernier, nous partagions avec vous notre premier ressenti sur After Us, présenté pour la première fois en décembre dernier lors des Game Awards 2022 et développé à Barcelone par les développeur de Piccolo Studio. Un titre qui a su nous faire de l’œil dès son annonce, grâce à son univers mais également son propos écologique. Notre preview ne concernait que la première heure de jeu, et après avoir terminé l’aventure en intégralité, il est temps de vous livrer notre verdict finale ! Les bonnes premières impressions se sont-elles confirmées ? C’est ce que nous allons voir !
Dans After Us, le joueur incarne une jeune fille prénommée Gaïa, envoyée sur Terre pour tenter de sauver les âmes des animaux piégés dans leur corps sans vie. Le monde que l’on a connu n’est plus, détruit par l’homme, et Gaïa devra libérer chacune de ces âmes pour les ramener à l’Arche de Mère, qui est en train de perdre son pouvoir. L’espoir est-il encore permis ? Nos actions permettront-elles de donner une nouvelle chance au monde et à l’être humain ? C’est ce que nous allons voir tout au long du jeu, que nous avons terminé en 9h30 environ, en ayant récupéré 68 esprits (sur 100) et 69 souvenirs (sur 89). Il y a 8 réceptacles à trouver, qui représentent les animaux principaux dont il faut sauver l’âme. After Us est un jeu souvent touchant et qui fait passer des messages forts sur la planète et sa destruction par l’homme (que l’on appelle les « dévoreurs »).
« Ils ne savent que polluer, consommer et détruire »
L’homme est clairement pointé du doigt, et a détruit le monde. Les « dévoreurs » sont donc à l’origine de cette extinction, et l’univers que l’on découvre fait parfois froid dans le dos. Un monde qui ressemble fortement au nôtre et à notre société de consommation, avec de nombreux déchets, des locaux remplis d’appareils qui s’entassent (comme des frigos), des carcasses de voitures, des autoroutes détruites ou des mers polluées. On croisera également des humains, pétrifiés, figés sur place… Chaque lieu traversé est bien différent et si le premier réceptacle sera le chien, votre héroïne va parcourir des environnements variés et découvrir d’autres animaux. Le jeu démarre de façon assez linéaire mais va s’ouvrir et proposer des zones bien plus grandes qu’il faudra explorer. On s’y perd un peu parfois, il y a quelques longueurs (notamment dans la décharge), mais chaque endroit a son histoire et son animal à sauver. On escalade des dizaines de cages pour aller libérer l’âme d’un aigle, on explore les fonds marins pour trouver la baleine, on découvre la banquise et un malheureux ours : on verse souvent notre petite larmichette, et on se demande même si l’humanité mérite d’avoir une seconde chance.
Gaïa peut sauter, double sauter, faire un dash, mais surtout utiliser une sorte d’onde de vie qui nettoie la pollution et fait repousser la végétation, le tout dans un effet vraiment très chouette. La pollution est matérialisée par une sorte de slime noir que l’on peut nettoyer, mais pas partout, ce qui permet de délimiter les niveaux. Si on s’en approche trop, des sortes de bras en sortent pour nous agripper. Et puis il y a ces « ennemis » qui vous attaquent, qui ressemblent à des sacs plastiques, un moyen une nouvelle fois de nous mettre en pleine figure ce que l’on fait subir à notre planète. La menace plane à chaque instant, notamment avec cette « pluie » qui vous fait perdre petit à petit de la vie. Il faut faire vite et trouver des abris régulièrement ! L’envie d’explorer est bien présente, et la grandeur de certains environnements donne le tournis. Il faut noter que le carte est assez mal fichue, et qu’on a parfois du mal à bien se repérer. Les différentes zones sont accessible via des trains ou des passages spécifiques, et on peut aller là ou l’on veut, le but principal étant de rejoindre chaque réceptacle et de trouver tous les esprits.
En progressant dans le jeu, Gaïa débloque de nouvelles aptitudes, comme planer, courir contre les murs ou se propulser grâce à des arbres, ce qui lui permet d’atteindre de nouvelles zones et de chercher toutes les âmes. Le level design est réussi, avec des passages secrets et pas mal de verticalité. Il y a beaucoup de plateforme (avec du vide autour des décors, entraînant quelques chutes), mais la lisibilité reste très bonne, la caméra étant placée assez loin du personnage. Notre héroïne semble parfois bien minuscule, écrasée par ce monde sans vie… Certains décors sont particulièrement impressionnants, avec de chouettes idées de mis en scène. L’immersion est totalement au rendez-vous malgré, on le rappelle, quelques longueurs. Moins de 10h, cela paraît peu pour certains, mais dans le cas présent, c’est un poil trop long. Certains niveaux tirent en longueur, et le rythme en souffre quelque peu (les niveaux dans la décharge ou avec les écrans de télévision s’éternisent un peu trop). Quelques combats viennent rapidement faire monter la tension (on peut se faire agripper et il faudra se débattre), mais ils s’avèrent répétitifs. Des ennemis spécifiques vous demanderont d’utiliser des techniques pour les vaincre (en les contournant principalement), mais rien de bien original. Le gameplay reste au final assez complet mais il faut noter un léger flottement dans les sauts, qui demanderont un temps d’adaptation.
En termes technique, le jeu laisse le choix, dès le départ, entre un mode proposant une résolution 2K et 60 FPS et un mode 4K en 30 FPS. Nous avons préféré opter pour la fluidité, et le rendu est très agréable. Visuellement, le jeu est très propre et propose des décors parfois impressionnants et surtout variés. On a vu mieux en termes de textures certes (quelques effets de brillance cachent des textures peu détaillées), mais c’est très réussi artistiquement. Les humains figés font parfois froid dans le dos, les ennemis collent la pression, le jeu affiche de très beaux effets de lumière, et la traînée de fleurs laissée par Gaïa quand elle se déplace est du plus bel effet. La direction artistique est à nos yeux très réussie, et parvient à créer un contraste assez saisissant entre les décors tristes et pollués (une pollution qui semble même atteindre notre héroïne) et les explosions de couleurs provoquées par l’onde de vie de Gaïa. Attention toutefois, tout n’est pas parfait, et le jeu souffre de quelques soucis techniques (à voir si un patch day-one sera de la partie). Le jeu rame parfois et l’image se fige même quelques secondes, sans doute à cause des temps de chargement. C’est très déconcertant, et parfois pénible. Côté sonore, c’est excellent, avec un sound design très réussi qui sait coller quelques frissons et nous toucher !
Après un premier contact très convaincant, After Us s’est dévoilé à nous dans son intégralité, confirmant ses qualités mais mettant également en avant quelques faiblesses. La direction artistique du jeu est très réussie, et le message écologique est fort et bien traité avec des séquences vraiment touchantes. Les niveaux sont variés, parfois vastes, et le gameplay évolue au fur et à mesure de l’aventure. Néanmoins, After Us souffre de quelques longueurs, de sauts un peu trop flottants, de couacs techniques (freezes, ralentissements) et d’une carte qui perd souvent le joueur. Mais malgré ses défauts, le jeu de Piccolo Studio mérite d’être découvert si on aime le genre, ne serait-ce que pour la variété de ses environnements et l’émotion qu’il dégage.
Les +
- très belle direction artistique
- des niveaux variés et parfois vastes
- des séquences vraiment touchantes
- un message fort sur notre planète, notre surconsommation, la pollution de l’homme
- un gameplay qui évolue
- le sound design
- le level design
- quelques très jolis décors
Les –
- des freezes et des ralentissements
- quelques niveaux traînent en longueur
- les sauts, trop « flottants »
- la carte, mal fichue
- certaines textures pas chouettes
Lageekroom