TEST : Atelier Yumia: L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée (PS5)

Avec Atelier Yumia, Gust célèbre l’héritage de la saga en souhaitant lui injecter un vent de fraîcheur, quitte à bouleverser quelque peu la structure habituelle de la série, qu’on connait depuis bien longtemps maintenant. Ce 26e opus de la saga Atelier (en 27 ans !) propose en effet une nouvelle héroïne, un nouvel univers et surtout une approche plus introspective du voyage alchimique. Si Ryza avait fait souffler un vent d’aventure estivale, avec une trilogie qui nous a beaucoup plu, Yumia choisit un ton plus rêveur, poétique et presque mélancolique. Nous avons eu la chance de recevoir le jeu dans sa version PS5 (un grand merci à l’éditeur Plaion), et il est temps de vous en parler !


TEST : Atelier Yumia: L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvé

Une histoire de souvenirs et d’identité

Yumia, jeune alchimiste au passé encore flou, se réveille dans un monde onirique où la réalité et les souvenirs s’entrelacent. Guidée par une voix mystérieuse, elle entreprend un périple pour reconstruire sa mémoire… et celle d’un monde effacé. L’intrigue de cet épisode mise davantage sur l’émotion et l’introspection que sur le spectaculaire et nous embarque dans un nouvel univers avec une certaine douceur. Les dialogues, souvent touchants, abordent la mémoire, la perte et la reconstruction personnelle avec une certaine pudeur. Les personnages secondaires, eux aussi en quête de sens, viennent s’intégrer à un récit vite accrocheur sans pour autant voler la vedette à l’héroïne, même si certains restent en retrait. De manière général, le jeu, sous-titré en français, offre des dialogues intéressants malgré les quelques longueurs habituelles et cette dose de naïveté qui va coller des frissons à certains joueurs.


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Une alchimie plus accessible mais moins profonde

Malgré les changements, on retrouve les fondamentaux de la série : l’exploration, l’alchimie et les combats. Commençons par l’alchimie (qui fait débat, plaçant Yumia dans des situations souvent délicates), dont le système est une nouvelle fois plutôt intuitif. Toujours au cœur du gameplay, l’alchimie revient avec un système plus fluide et accessible, et tous les tutos qui vont bien. Les mécaniques de grille sont conservées mais légèrement simplifiées, rendant les recettes plus accessibles. Clairement, ce qu’on gagne en accessibilité, on le perd en profondeur, et le système reste moins intéressant que dans les opus précédents. L’ajout d’un arbre de souvenirs, qui déverrouille des composants liés au passé de Yumia, est de son côté une bonne trouvaille narrative. On prend plaisir à expérimenter, à optimiser, et surtout à comprendre ce que chaque ingrédient raconte. Et comme toujours, des ingrédients, il y en a à la pelle, chacun ayant ses propres caractéristiques, créant un objet aux propriétés plus ou moins bonnes. On peut également synthétiser des objets de manière rapide en pleine exploration : soins pour vous et votre équipe, balles pour le fusil (Yumia dispose d’ailleurs d’un fusil pour différentes interactions ou pour tuer des ennemis lointains), ou même des gants pour utiliser les tyroliennes.


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Au revoir les combats au tour par tour

Atelier Yumia: L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée change la donne en termes de combats, et propose du temps réel. Plus précisément, chaque personnage dispose de compétences qu’on peut utiliser un certain nombre de fois, puis on doit attendre que leur jauge se recharge pour les utiliser à nouveau. Les actions sont donc limitées, ce qui oblige, une fois toutes les compétences utilisées (et en attendant qu’elles se rechargent) de changer de personnage pour enchaîner. On utilise également nos objets créés via l’alchimie, et les combats sont assez rythmés au final. On a même parfois envie de souffler un peu tant on passe son temps à spammer les attaques, en passant de l’une à l’autre en attendant que le tout se recharge. Malheureusement, aussi dynamiques soient-ils, les combats manquent de challenge, surtout dans les premières heures. Heureusement, ça monte ensuite en puissance, et les sensations sont bien meilleures après quelques heures. Notez au passage qu’il faut une bonne quarantaine d’heures pour terminer le jeu en terminant une grosse partie des objectifs secondaires.


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Une exploration rafraîchissante

Le monde ouvert d’Atelier Yumia, s’il n’est pas le plus beau du monde, est particulièrement immersif et chouette en termes de direction artistique. L’envie d’explorer est bien présente, grâce aux environnements réussis, aux combats à découvrir et bien évidemment aux ingrédients à ramasser. On peut passer des heures à se promener, à combattre, à rencontrer des PNJ et à se remplir les poches de tout ce qu’il faut pour se crafter les meilleurs objets, objets rares en tête. C’est très chouette à parcourir, le joueur est récompensé, et c’est ce qu’on recherche dans un jeu vidéo : l’évasion ! Attention toutefois, on est face à une map riche mais également chargée en points d’intérêt. Les allergiques aux points d’interrogations vont déchanter, mais qu’ils se rassurent, on est loin d’une indigestion à la Assassin’s Creed Valhalla ! En effet, chaque lieu réserve des secrets et on prend plaisir à explorer grottes, maisons en ruine ou temples. Le monde est cohérent, riche (avec les habituelles quêtes secondaires), et on s’y plonge sans aucun mal.


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La construction de base au cœur de l’expérience

Dans Atelier Yumia: L’Alchimiste des Souvenirs et la Terre Rêvée, la gestion de votre base n’est pas un simple à-côté et s’avère être un pilier central de l’expérience. Dès les premières heures, Yumia découvre un lieu oublié qui deviendra son atelier et son refuge. Mais ce coin de paradis n’est qu’une ébauche : c’est au joueur de le façonner, pierre après pierre, flacon après flacon. L’une des forces de cette construction de base est sa personnalisation progressive. À travers la collecte de ressources, la fabrication d’objets et l’achèvement de quêtes secondaires, vous débloquez de nouveaux ateliers, serres, bibliothèques, zones de repos ou même cuisines alchimiques. Chaque ajout n’est pas seulement décoratif : il influence directement votre efficacité en synthèse, en récupération de souvenirs ou en exploration. Ce système rappelle les meilleurs moments d’Atelier Ryza 2, tout en ajoutant une dimension narrative : chaque amélioration reflète l’évolution intérieure de Yumia. Le joueur ne se contente pas de bâtir un atelier, il bâtit un espace de mémoire et d’émotion, une bulle hors du temps où les fragments de son passé prennent vie.


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Une direction artistique qui envoûte

Visuellement, Atelier Yumia a ce petit quelque chose. Certains environnements sont magnifiques, baignés dans une lumière douce, comme si chaque lieu sortait d’un carnet de croquis pastel. Le chara design reste fidèle à la patte de Gust, tout en gagnant en maturité. Mention spéciale aux effets de lumière et aux transitions entre les zones de rêve et de réalité, qui renforcent l’ambiance. En revanche, quelques textures à la traîne (certaines étant bien vilaines) et un léger clipping viennent (très légèrement) entacher l’expérience. Les animations sont très chouettes mais deviennent vite redondantes, surtout lors des combats. Mention spéciale, encore une, pour le chara design, très réussi, ainsi que pour la variété proposée par le bestiaire. Le jeu n’est certes pas un AAA et ne pourra pas rivaliser avec les plus beaux titres de la console, mais sa DA lui confère quelque chose de particulier et d’apaisant. Du beau boulot.



Atelier Yumia est un titre sensible, enchanteur et souvent contemplatif, qui plaira aux fans de la série comme aux nouveaux venus. La narration est plus profonde que d’habitude, avec des dialogues mieux écrits et un aspect plus mature et moins naïf qui fonctionne vraiment bien. Si le système de combat reste un peu trop sage malgré les bonnes idées, les visuels et l’ambiance sonore composent une expérience apaisante et onirique, idéale pour celles et ceux qui cherchent un JRPG hors des sentiers battus. Dommage que l’alchimie perde un peu en profondeur, récompensant moins le joueur, à l’inverse de l’exploration, vraiment réussie et très riche. Le pari de Gust est tenu avec cet épisode aux changements accrocheurs, même si certains, encore timides, prouvent que les développeurs en ont encore sous la pédale. 


Les +

  • une ambiance douce, poétique et originale
  • direction artistique sublime, entre rêve et réalité
  • personnages attachants et narration intimiste
  • level design bien pensé, avec des zones oniriques inspirées
  • bande-son apaisante et parfaitement dans le ton
  • système d’alchimie plus accessible …

Les – 

  • … mais qui perd en profondeur
  • combats parfois brouillons et répétitifs
  • quelques couacs techniques
  • rythme un peu lent dans les premières heures

Lageekroom

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