Test & avis : Goodnight Universe, l’étrange et touchante aventure d’un bébé pas comme les autres

Incarner un bébé, ça vous tente ? En apparence, c’est ce que nous propose Goodnight Universe, mais le jeu propose une expérience bien plus surprenante que ce à quoi on s’attendait. On pourrait rapprocher Goodnight Universe d’un The Stanley Parable pour son aspect narratif et les surprises qu’il propose, même si le jeu développé par les créateurs de Before Your Eyes ne va pas aussi loin dans le délire. Néanmoins, nous avons beaucoup apprécié le jeu, son ambiance ou encore son sound design, et nous allons vous en parler en tachant de ne rien vous spoiler. C’est parti pour notre avis !


Dans Goodnight Universe, le joueur incarne Isaac, un bébé de 6 mois chouchouté par ses parents et sa grande sœur. Mais notre petit héros en couche culotte n’est pas un bébé ordinaire, et possède une conscience d’adulte. En d’autres termes, un narrateur nous raconte les pensées du bébé (avec la voix, toujours parfaitement dans le ton, de Lewis Pullman), et son incapacité à communiquer avec sa famille car « coincé » dans le corps d’un nouveau-né. Du coup, on attrape ses jouets, on écoute les histoires de papa et de maman avant de dormir, et on a la possibilité de rire ou de pleurer. Mais rapidement, une touche de fantastique s’invite à la fête, et on découvre qu’Isaac a des pouvoirs psychiques. On peut donc ranger sa chambre, ouvrir ou fermer les portes et les rideaux, et faire bien plus encore. Mais doit-on faire profil bas et se comporter comme un bébé, ou faire comprendre à notre famille que nous sommes bien plus que ça. Nous ne vous en dirons pas davantage sur l’histoire, mais sachez que le scénario réserve des surprises, notamment sur notre véritable identité. On se laisse prendre par l’histoire, et malgré une baisse de rythme dans la deuxième partie du jeu, l’immersion est totale.


Goodnight Universe


Si l’immersion est au rendez-vous, cette version PS5 ne propose néanmoins pas une option vraiment excellente, disponible sur PC et bientôt sur Nintendo Switch 2 grâce à sa caméra. En effet, sur ces plateformes, le jeu propose un mode immersif « caméra comme manette » qui permet par exemple d’interagir en fermant les yeux (le jeu demande de le faire à plusieurs reprises) ou d’utiliser nos expressions faciales pour rire ou pleurer. Une option vraiment sympa sur le papier, que nous n’avons malheureusement pas pu tester sur la console de Sony.

Du coup, on se contente de la manette, ce qui n’est déjà pas si mal. Le jeu est divisé en chapitres, assez courts, nous faisant participer à quelques tranches de vie (certaines sont excellentes et drôles, comme ce rendez-vous galant qu’on prend plaisir à saboter) avant de nous faire basculer au cœur de l’histoire. Notre bébé est attachant (grâce au sound design et aux petits bruits qu’il fait quand il rit ou fait un effort pour se lever ou attraper un objet), sa famille également, et quelques thèmes forts sont abordés, liés aussi bien à l’amour qu’à l’abandon, en passant par la recherche d’identité. Goodnight Universe sait être touchant, et propose une très bonne écriture.



Le casting anglais est très bon, et le jeu propose des sous-titres en français. Attention, ces derniers disparaissent parfois un peu vite, notamment quand les personnages parlent tous en même temps. Difficile de bien suivre, et on passe parfois à côté d’une information importante. Du côté des bémols, on note également quelques imprécisions lors de l’utilisation des pouvoirs (de plus en plus utiles à mesure qu’on avance dans l’histoire), ou encore des longueurs sur la fin, quand les différentes révélations arrivent. Le gameplay du jeu reste limité, et l’expérience est davantage narrative et conceptuelle. Du coup, on accroche ou non, mais il faut savoir dans quoi on s’embarque.

Visuellement, c’est joli et coloré, avec une patte un peu cartoon et des personnages expressifs. Les environnements sont variés, et voir les petites mains d’Isaac qui tentent d’agripper un jouet procure une certaine émotion. Clairement, le jeu a sa propre identité, mais le chara-design pourra diviser. Quoi qu’il en soit, les graphismes restent en second plan et c’est l’expérience globale qui prime.



Goodnight Universe est une expérience à part, touchante et souvent surprenante, qui mise avant tout sur sa narration et son ambiance. Incarner un bébé doté d’une conscience adulte est une idée aussi étrange que rafraîchissante, portée par une écriture soignée, un excellent sound design et une mise en scène pleine de petites trouvailles. Malgré quelques longueurs et un gameplay volontairement limité, le jeu parvient à marquer par les thèmes qu’il aborde et par l’attachement qu’il crée envers ses personnages. Une proposition atypique, qui ne plaira pas à tout le monde, mais qui mérite clairement qu’on s’y attarde.


Les + 

  • Concept original et surprenant
  • Excellente écriture
  • La narration
  • Sound design très réussi, renforçant l’attachement au bébé
  • Ambiance touchante (avec quelques touches d’humour)
  • Direction artistique colorée et personnages expressifs

Les –

  • Gameplay limité, très orienté narration
  • Quelques longueurs dans la seconde partie
  • Quelques imprécisions dans l’utilisation des pouvoirs
  • Sous-titres français parfois trop rapides

Lageekroom

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