Test & Avis Hell is Us : énigmes corsées, lore fascinant et direction artistique marquante

Dès son annonce, Hell is Us nous a intrigués. Difficile de dire pourquoi, mais l’ambiance qui se dégageait du tout premier teaser a sûrement participé à cette longue attente. Il y a quelques semaines, nous avons eu la chance de nous rendre à Paris grâce à l’éditeur Nacon afin de tester le jeu et d’en parler avec le Technical Designer durant une bonne heure, et le coup de cœur s’est confirmé. La passion des développeurs se ressentait à chaque instant dans cette présentation, et après une dernière ligne droite, nous avons enfin le jeu entre nos mains. Cette excellente impression se concrétise-t-elle dans le jeu final ? C’est ce que nous allons voir avec notre test de la version PS5 Pro du jeu. 


Test & Avis : Hell is Us

Disons-le d’emblée : Hell is Us est un titre atypique sur bien des points, et ne sera sans doute pas fait pour tout le monde. Balayons d’emblée également une idée reçue totalement fausse : le jeu n’est pas un Souls-like. Certaines mécaniques de gameplay, notamment durant les combats, pourraient le laisser croire, mais il n’en est rien et le titre propose même plusieurs modes de difficulté (dont un qui se rapproche en effet du genre souls avec des ennemis qui réapparaissent en cas de mort). En revanche, là où le titre est exigeant, c’est dans son exploration. Hormis votre boussole, le jeu ne propose pas d’indication visuelle, en tout cas pas comme on l’entend. Il ne faudra en effet pas compter sur une interface, des points d’intérêt ou des flèches pour vous guider, mais plutôt sur votre capacité à analyser votre environnement, à observer, et à vous rendre à des points clés aperçus au loin. Il faut écouter les PNJ, leur poser les bonnes questions, trouver des documents écrits ou des plans, pour vous permettre de trouver votre prochaine destination. Concrètement, il va falloir faire chauffer le cerveau.



Exploration et énigmes au cœur du gameplay

Hell is Us mélange exploration, combats et énigmes. Ces dernières sont très présentes (environ 50% du jeu d’après les développeurs) et ne pourront pas toutes être résolues dans l’ordre. Il faudra voyager d’une zone à une autre, grâce à votre véhicule, pour tout découvrir et tout compléter, sachant que la trame n’est pas forcément linéaire (vous devez trouver un certain nombre d’objets dans l’ordre que vous déciderez). La sensation de liberté est assez grisante, et le jeu ne nous prend pas par la main, ce qui rend encore plus satisfaisante la résolution d’une énigme. Avec Hell is Us, on ressort le bon vieux combo crayon/feuille de papier pour prendre des notes, noter des dates, inscrire des codes. On découvre des objets, qu’on donne à notre binôme afin qu’elle les analyse et vous communique de nouvelles infos. Encore une fois, c’est super satisfaisant.

Certaines énigmes sont assez corsées et demandent vraiment de réfléchir, et surtout de consulter les documents trouvés ou les mystérieux messages que votre drone va décoder. Ne négligez rien ! Un peu de frustration s’invite néanmoins à la fête. Par exemple, dans le Marais, un portail avec un code vous empêche d’atteindre un campement militaire. Nous avons fouiné partout à la recherche de ce fameux code, avant d’abandonner et continuer notre périple. Et nous avons bien fait, car ces chiffres tant recherchés nous ont finalement été communiqués quelques heures plus tard. Pas la peine de chercher quoi… Et si certaines énigmes peuvent être résolues en bidouillant et en essayant différentes combinaisons, d’autres sont impossibles à contourner. La plupart des codes sont à 6 chiffres, ce qui ne laisse aucune place au hasard.



Un lore passionnant dans lequel il faut s’investir

Concernant le scénario, il se veut assez mystérieux. Vous incarnez Rémi, « protagoniste parti à la recherche de ses origines dans un pays en proie à la guerre civile. L’isolement quasi-total de cette contrée cache un lourd secret : l’apparition récente d’étranges créatures rappelant d’anciennes stèles et monuments du pays ». Chaque personnage rencontré, chaque lieu, chaque découverte ajoute une information à votre tablette, et les choses se décantent petit à petit. Les menus demandent un certain temps avant d’être bien appréhendés, et comme les objectifs suivants ne sont pas explicites, il faut bien tout regarder. L’interface très old school fait son petit effet, dans un monde où la technologie est pourtant omniprésente. Le lore est vraiment passionnant, chaque zone réserve ses secrets et mystères, des PNJ qui ont leurs propres histoires, et des monuments qui attirent l’œil.

Sachez une chose : si un élément du décor attire votre regard, c’est sans doute qu’il y a quelque chose à y faire. En plus des missions principales, vous allez devoir accomplir de bonnes actions. Concrètement, il s’agit de donner le bon objet au bon personnage, ce qui implique d’avoir une bonne mémoire et de faire de nombreux allers-retours. C’est sympathique et cela apporte une certaine humanité à ce monde bien glauque, en plus de débloquer quelques bonus. Mais attention, que les chasseurs de trophées soient prévenus : si vous échouez à une de ces bonnes actions (un personnage peut par exemple mourir), vous passerez à côté du trophée platine, et il faudra tout recommencer. Dur… Notez que des sphères immenses sont également présentes dans les différentes zones. On vous laisse les découvrir.



Différents modes de difficulté pour tous les joueurs

Côté environnements, le jeu parvient à proposer une belle variété et des panoramas impressionnants. On combat des ennemis en extérieur mais également dans des donjons, assez longs et ultra labyrinthiques. Ces derniers sont épuisants, avec leurs nombreuses portes qui ne peuvent « s’ouvrir que de l’autre côté », et sont bourrés de couloirs sombres et de monstres qui ne demandent qu’à vous dégommer en quelques coups. Encore une fois, fouiner partout est important, pour mettre la main sur des indices, de nouvelles armes, des attaques spéciales pour votre drone ou différents objets de soin ou d’endurance (appelée énergie dans le jeu). Votre inventaire va rapidement être bien rempli, et nous devons avouer n’avoir absolument pas utilisé certains objets.

Parlons plus précisément des combats ! Si le jeu propose un mode de difficulté proche des souls-like, il n’en est de base pas un. On peut même jouer en mode facile, ce qui en dépannera plus d’un face à certains boss. Côté mouvements, c’est classique : attaque, attaque chargée, attaques spéciales via des runes à équiper sur vos armes (chaque arme a une « sphère lymbique » différente, permettant de lui associer un certain type de runes), roulades, contres : tout y est et se prend facilement en main. Vos armes (épées, armes à deux mains, doubles haches) gagnent des niveaux en tuant des ennemis, et font de plus en plus de dégâts. Le forgeron permet de booster leur niveau max. On trouve également des équipements défensifs (à améliorer également), et des reliques actives ou passives.



Des combats qui montent en puissance, mais un bestiaire limité

Comme dit précédemment, la prise en main est agréable, même si le lock fait parfois des siennes. On enchaîne les combos, avec une particularité : chaque coup vous fait remonter votre barre de vie, mais cette vie vous sera réattribuée uniquement si vous appuyez sur la gâchette de la manette au bon moment. Il faut faire attention aux attaques, contrer et esquiver, et en plus surveiller cette fonctionnalité, qui rend les combats encore plus stressants. Les premiers ennemis sont assez simples à tuer, mais ça se complique, et ces entités sans visage sont ensuite accompagnées d’une sorte de sphère qui vous attaque également et qu’il faut cibler en premier. Ces sphères de couleur matérialisent des ennemis encore plus puissants, et leurs attaques varient d’une créature à une autre.

Notez également que lorsqu’on reçoit des coups, la santé baisse mais également l’énergie, et l’énergie se régénère automatiquement jusqu’au niveau de santé actuel. Pour la santé, il faudra trouver des trousses de soin. Concrètement, moins vous avez de vie, moins vous avez d’endurance. Les affrontements peuvent rapidement se corser. Côté bémol, on pourra regretter que le bestiaire soit au final assez léger, et que certains boss soient vraiment pénibles à affronter. Rien de bien méchant, mais quelques noms d’oiseau ont fusé ça et là.



Une direction artistique et un sound design à saluer

On terminera avec un mot sur la partie visuelle, de très bonne facture. Le jeu est très beau, propose un mode qualité et un mode performance (ultra stable), et affiche de belles textures, des effets de lumière sublimes et des décors qui s’étendent parfois à perte de vue. Chaque lieu a sa propre ambiance, souvent sombre, et on comprend rapidement ce qu’ont subi les habitants (le conflit géopolitique mis en place est d’ailleurs très intéressant et fait 100% écho avec notre monde actuel). La direction artistique est clairement à saluer.

L’ambiance sonore est elle aussi incroyable, aussi poétique que pesante, avec une mention spéciale pour les musiques. Ces dernières dégagent quelque chose de glauque, grâce à des choix audacieux et des sons souvent distordus. C’est parfois chelou même, mais clairement unique. Nous avons mis 19h pour terminer le jeu, mais nous l’avons poursuivi après le générique final, incapables de quitter cet univers pour le moment. Tout en sachant que nous ne pourrions jamais platiner le jeu (nous avons râté certaines bonnes actions), nous avons découvert des lieux secrets, amélioré nos armes, déniché de nouvelles runes. Si vous souhaitez tout faire, comptez facilement 15 heures supplémentaires.



Hell is Us est une véritable bouffée d’air frais dans le paysage vidéoludique actuel. S’il ne plaira pas à tout le monde, notamment aux joueurs qui aiment être guidés ou qui fuient les énigmes corsées, il propose une expérience unique, immersive et exigeante. L’exploration, au cœur du gameplay, se révèle grisante, et la narration mystérieuse donne envie de s’investir pleinement dans ce monde oppressant. Malgré quelques frustrations liées à la difficulté de certaines énigmes, à un bestiaire limité ou à des combats parfois capricieux, on ressort marqué par son ambiance visuelle et sonore, et par ce sentiment d’aventure à l’ancienne où l’on note, cherche, déduit et s’accroche. Une proposition atypique, mais qui mérite clairement qu’on s’y plonge si l’on aime réfléchir et s’immerger.


Les +

  • Une exploration grisante et qui sait récompenser, sans interface intrusive
  • Des énigmes exigeantes et satisfaisantes à résoudre
  • Un lore passionnant et mystérieux, qui se dévoile progressivement
  • Une direction artistique superbe et variée
  • Une ambiance sonore unique, aussi poétique que pesante
  • Plusieurs modes de difficulté accessibles à tous les profils
  • La sensation d’être acteur de ses découvertes, avec une constante envie d’explorer
  • Des combats qui montent en puissance, avec runes et améliorations
  • Bonne durée de vie

Les –

  • Bestiaire limité et certains boss peu inspirés
  • Combats perfectibles (lock capricieux, lourdeur parfois)
  • Quelques bugs ou imprécisions qui coûtent des morts injustes (quand on tombe dans l’eau par exemple)
  • Narration parfois « obscure »
  • Une fin trop abrupte


Lageekroom

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